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LOSEE (Loosey, Lossee, Locie), WILLIAM, ministre méthodiste, né le 30 juin 1757, probablement dans le comté de Dutchess, New York, fils de John Losee et d’une prénommée Elenor ; décédé le 16 octobre 1832 à Hempstead, New York.

Descendant de colons hollandais, William Losee était fermier à Beekmans Precinct, dans la colonie de New York, lorsque la Révolution américaine éclata. Même s’il souffrait d’un handicap – il avait un bras qui était « court, atrophié ou à peu près inexistant » – Losee était un audacieux cavalier. Pendant la guerre, il s’enrôla dans les Westchester Refugees de James DeLancey*, aussi connus comme les « cowboys » de DeLancey, lesquels étaient des volontaires non incorporés qui fourrageaient pour le compte de la garnison britannique de New York. Capturé par les rebelles, Losee demeura en prison jusqu’à la veille de la fin du conflit. Après la signature du traité de paix en 1783, il adressa au commandant en chef des forces britanniques, sir Guy Carleton*, une pétition dans laquelle il déclarait « qu’il [était] résolu à se rendre dans la province de la Nouvelle-Écosse pour s’y fixer, qu’il [était] réduit à une extrême pauvreté et, qu’étant infirme, il [devait] inévitablement souffrir, à moins que le gouvernement ne lui vienne en aide ». S’étant probablement rendu en Nouvelle-Écosse avec la flotte de juin, il s’établit avec son unité à Cobequid Road, dans le comté de Cumberland, où il reçut, deux ans plus tard, une concession de 250 acres.

Un certain nombre de méthodistes, des émigrants du Yorkshire pour la plupart, étaient déjà installés dans le comté de Cumberland. On ne sait pas au juste où et quand Losee se fit méthodiste. Citant des amis de Losee, un historien déclara qu’à l’été de 1788 il n’avait pas encore « embrassé la foi ». Néanmoins, Losee subit un examen en mai 1789 et fut accepté à titre de prédicateur itinérant de l’Église méthodiste épiscopale lors de sa conférence annuelle tenue à New York. L’évêque Francis Asbury le chargea d’ouvrir au méthodisme une nouvelle région autour du lac Champlain, mais Losee ne demeura dans cette région que quelques mois. Il obtint alors la permission d’exercer son ministère auprès des loyalistes établis sur les rives du Saint-Laurent, parmi lesquels se trouvaient quelques membres de sa parenté. Pour cette mission, Asbury l’ordonna diacre le 13 septembre 1789 à Baltimore.

À l’hiver de 1789–1790, Losee traversa la frontière près de New Johnstown (Cornwall, Ontario) et, tout en prêchant, il se rendit vers l’ouest jusqu’à la baie de Quinte. Peu après son arrivée dans cette région, il fit la connaissance du missionnaire anglican de Kingston, John Stuart*. Peu impressionné, ce dernier écrivit à l’évêque Charles Inglis* qu’à l’instar d’un autre prédicateur de la région, Charles Justin McCarty*, Losee avait une réputation douteuse, surtout qu’il avait déjà été « un homme de très mauvaises mœurs ». « Sa conversion, d’ajouter Stuart, est donc le plus grand des miracles et il sera d’autant plus apte à prêcher une nouvelle doctrine. » Comme il fallait s’y attendre, surtout à la suite des remarques de Stuart, Losee ne put jamais prendre pied à Kingston. Partout ailleurs, cependant, il obtint de grands succès.

Losee n’était pas le premier prédicateur méthodiste de la région, mais c’est lui qui, le premier, fut officiellement nommé à cette fonction. McCarty, qui était un prédicateur itinérant indépendant, et un dénommé Lyons, qui enseignait dans la région, l’avaient précédé ; toutefois, comme ils ne détenaient aucune autorisation, ils ne pouvaient former des sociétés méthodistes. À l’automne de 1790, Losee retourna aux États-Unis muni d’une pétition dans laquelle les nombreux signataires demandaient à la Conférence de New York d’envoyer un missionnaire dans les nouveaux cantons situés le long de la rive nord du lac Ontario. La conférence se rendit à leur demande et choisit Losee pour accomplir ce travail. En février 1791, Losee revint dans sa circonscription ecclésiastique et, le même mois, il forma dans les cantons d’Adolphustown et d’Ernestown les deux premiers groupes méthodistes véritablement organisés dans ce qui est maintenant l’Ontario. Au début de mars, il établit un troisième groupe de fidèles dans le canton de Fredericksburgh. Affecté de nouveau par la conférence de 1791 à la même région, alors désignée sous le nom officiel de circonscription de Kingston, Losee consolida ses gains et entreprit la construction de deux temples méthodistes. Le premier, situé à Hay Bay dans le canton d’Adolphustown et terminé en 1792, existe encore aujourd’hui, bien qu’il ait été modifié. Le deuxième, qui se trouvait dans le canton d’Ernestown, ne fut jamais achevé. En 1792, Losee déclara qu’il avait 165 fidèles.

Ce territoire de missions en pleine croissance fut divisé en deux circonscriptions en 1792–1793 : Oswegatchie, à l’est de Kingston, et Cataraqui, à l’ouest. Losee fut affecté à la première, et le révérend Darius Dunham, à la seconde. Dans la circonscription d’Oswegatchie, Losee forma des groupes de fidèles dans les cantons de Cornwall et de Matilda, et desservit aussi les fidèles qui se réunissaient dans le canton d’Augusta depuis 1785 [V. Barbara Ruckle*]. Cependant, son ministère dans le Haut-Canada tirait à sa fin. Il semble que lui-même et Dunham s’étaient épris d’Elizabeth Detlor, du canton de Fredericksburgh, mais celle-ci arrêta son choix sur Dunham et l’épousa. Démoralisé, Losee retourna aux États-Unis, apparemment au début de 1795. Un de ses amis écrivit à son sujet : « Je plains de tout cœur M. Losee d’avoir abandonné la partie ; il faut maintenant lui témoigner de la patience et de la tendresse. »

Losee demeura deux ans dans le comté de Dutchess, puis il revint dans le Haut-Canada en 1797 afin d’obtenir les terres offertes à titre gratuit aux loyalistes. À la suite des pétitions qu’il adressa cette année-là, on lui octroya 300 acres dans le canton de Murray et deux lots de ville à Kingston ; ces concessions venaient s’ajouter aux 200 acres qu’il avait déjà obtenues dans le canton d’Ernestown. En 1805, il était de nouveau installé aux États-Unis et, en 1818, il habitait Hempstead, dans l’état de New York, où il vendait des coquillages et prêchait chaque fois qu’il en avait l’occasion. C’est à cet endroit qu’il épousa Mary Rushmore, née Carman. Aucun enfant ne naquit de cette union, mais Losee semble avoir été très près des enfants que sa femme avait eus d’un précédent mariage.

En 1830, Losee fit une dernière visite à la baie de Quinte ; il allait voir ses amis et vendre les lots de ville qu’il possédait à Kingston. C’est le constructeur de navires Henry Gildersleeve* qui se porta acquéreur de ces propriétés. L’historien méthodiste George Frederick Playter* a décrit Losee tel qu’il était à l’époque de sa visite en 1830 : « C’était maintenant un frêle vieillard, au visage maigre et au bras atrophié, mais qui suivait la voie tracée par le Seigneur [...] En parlant, sa mâchoire inférieure s’affaissait un peu, si bien qu’elle devait être soutenue par un bandeau lorsqu’il prêchait. Il montait cependant à cheval, faisant porter son poids sur les étriers et se maintenant en équilibre à l’aide de son bras valide, pendant que son corps était violemment secoué. » Losee mourut le 16 octobre 1832 et fut inhumé dans un endroit réservé aux prédicateurs et situé à côté de l’église méthodiste de Hempstead. En 1969, on procéda à des travaux d’excavation sur le lieu de son inhumation afin d’élargir la route. Ses restes et ceux de sa femme furent alors transportés en Ontario et enterrés au cimetière du temple qu’il avait fait construire à Hay Bay.

Même si Losee n’avait œuvré qu’environ trois ans dans le Haut-Canada, c’est lui, en réalité, qui prépara le terrain pour ce qui allait devenir la plus grande secte protestante du Canada. John Saltkill Carroll* a décrit en ces termes la prédication de Losee : « il était passionné, volubile, courageux et dénonciateur, tranchant dans le vif et priant Dieu de « frapper le pécheur ». Il secouait les fidèles probablement plus qu’il ne les consolait, et il était davantage un Jean-Baptiste remplissant provisoirement un rôle de précurseur qu’un homme apte à bâtir une cause permanente. » Carroll n’exagérait pas lorsqu’il parlait de la prédilection de Losee pour le « châtiment » du pécheur par la main de Dieu. Une fois, raconte Carroll, « un jeune homme ignorant et pervers [...] fut frappé par la puissance divine au cours d’une réunion de fidèles, alors qu’il se mit à rire en réponse à la prière de Losee qui, voyant son attitude, leva les yeux et les bras au ciel en s’écriant : « Frappez-le, Seigneur ! Seigneur, frappez-le ! » Il s’écroula comme un bœuf assommé par la hache du boucher et se tordit sur le sol dans d’atroces souffrances, jusqu’à ce que le Seigneur dans sa miséricorde libère son âme. »

William Losee était représentatif des premiers prédicateurs méthodistes qui fulminaient contre tous et chacun. Ce genre de comportement convenait bien aux colons isolés dans les campagnes, auxquels ces pionniers de la prédication s’identifiaient. Losee fut honoré par toute une génération qui le considérait comme un père qui lui avait transmis l’Évangile.

J. William Lamb

APC, RG 1, L3, 284 : L3/58 ; 306 : L misc., 1788–1795/137.— EEC, Diocese of Ont. Arch. (Kingston), Group 11, John Stuart papers, Stuart à Inglis, 5 mars 1790.— PANS, RG 20A, 8, no 51.— PRO, PRO 30/55, no 7826 (transcription aux APC).— Abstracts of wills on file in the surrogate’s office, city of New York (17 vol., N.Y. Hist. Soc., Coll., [sér. 3], 25–41, New York, 1892–1908), 9 : 259–260.— Kingston before War of 1812 (Preston).— Canniff, Hist. of the settlement of U.C., 286, 290–292.— J.[S.] Carroll, Case and his cotemporaries [...] (5 vol., Toronto, 1867–1877), 1 : 7–14.— Esther Clark Wright, The loyalists of New Brunswick (Fredericton, 1955 ; réimpr., Moncton, N.-B., 1972, et Hantsport, N.-É., 1981).— W. S. Herrington, History of the county of Lennox and Addington (Toronto, 1913 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972), 146–148.— The history of Dutchess County, New York, Frank Hasbrouck, édit. (Poughkeepsie, N.Y., 1909), 1 : 51.— Richard et Janet Lunn, The county : the first hundred years in loyalist Prince Edward (Picton, Ontario, 1967), 151, 153, 157–158.— A. G. Meacham, A compendious history of the rise and progress of the Methodist Church, both in Europe and America [...] (Hallowell, Ontario, 1832), 449–452.— G. F. Playter, The history of Methodism in Canada [...] (Toronto, 1862), 17–43.— J. E. Sanderson, The first century of Methodism in Canada (2 vol., Toronto, 1908–1910), 1 : 27–31.— J. W. Lamb, « William Losee : Ontario’s pioneer Methodist missionary », UCC, Committee on Arch., Bull. (Toronto), 21 (1969–1970) : 28–47 ; publié sous forme de brochure (Adolphustown, Ontario, 1974).— F. F. Thompson, « A chapter of early Methodism in the Kingston area », Historic Kingston, no 6 (1957) : 32–45.

Bibliographie générale

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J. William Lamb, « LOSEE, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/losee_william_6F.html.

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Auteur de l'article:    J. William Lamb
Titre de l'article:    LOSEE, WILLIAM
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    19 mars 2024