LA RIBOURDE, GABRIEL DE, prêtre, récollet, missionnaire, aumônier et compagnon de Cavelier de La Salle, né vers 1620 en Brie champenoise, tué au pays des Illinois en 1680.
Issu d’une famille noble de Bourgogne dont il était l’unique héritier, il renonce à tous ses biens et prononce ses vœux le 1er novembre 1638. D’abord prédicateur, il est ensuite nommé supérieur et maître des novices au couvent de Béthune, en Artois.
En mai 1670, il passe au Canada en compagnie du père Allart, provincial de la province de Paris, des pères Landon* et Guénin ainsi que des frères Luc François et Anselme (ou Ignace) Bardou. À l’automne de la même année, nommé commissaire provincial et supérieur, il s’emploie à recouvrer l’ancienne seigneurie des Récollets, puis à restaurer le couvent et l’église Notre-Dame-des-Anges. À l’automne de 1673, il se rend au fort Cataracoui (Frontenac) nouvellement construit où il remplit la charge d’aumônier pendant près de trois ans. Il revient ensuite au couvent de Québec, dont il sera le supérieur jusqu’en septembre 1677.
Après avoir passé quatre mois à la mission de Trois-Rivières, il retourne au fort Frontenac (Kingston, Ont.) ; deux récollets, les pères Louis Hennepin* et Zénobe Membré l’y rejoignent le 2 novembre 1678. La Salle y arrivera le 16 décembre pour préparer son expédition vers le golfe du Mexique. Le père de La Ribourde est nommé chef spirituel du groupe expéditionnaire qui arrive au fort Niagara le 30 juillet 1679, s’embarque à bord du Griffon le 7 août, traverse les lacs d’Orléans (Huron) et Conty (Érié), débarque à la baie des Puants (Green Bay), franchit le lac Michigan en canots d’écorce, puis descend la rivière des Miamis et celle des Illinois. Une partie de la troupe passe l’hiver et l’été suivant dans ce pays ; réduite à six personnes par les désertions, les absences et la maladie, elle s’embarque le 18 septembre 1680 dans un mauvais canot d’écorce pour remonter la rivière des Illinois et essayer de rentrer au Canada. Le lendemain, 19 septembre, on met pied à terre – pour réparer le canot. Le père de La Ribourde, pendant ce temps, décide d’aller sous le feuillage réciter son brévaire. On attendit en vain son retour. Il avait été tué, scalpé et dépouillé, vraisemblablement par des guerriers kicapous. Ainsi périt ce saint missionnaire dont tous ceux qui l’ont connu vantent la piété, la vertu, le courage et la diplomatie.
ASQ, MSS, 200, Mortuologe des Recolets.— Découvertes et Établissements des Français (Margry), I : passim.— Louis Hennepin, Description de la Louisiane [...] (Paris, 1683), 19s. ; Nouvelle découverte d’un très grand pays, situé dans l’Amérique entre le Nouveau Mexique, et la mer glaciale [...](Utrecht, 1697), 108, 239 et passim.— Le Clercq, First establishment of the faith (Shea), I : 15 ; II : 71, 73, 145–149 et passim ; Premier établissement de la foy, II : 93s.— BRH, XVIII (1912) : 26 ; XX (1914) : 59 ; XXVI (1920) : 14.— O.-M. Jouve, Le Père Gabriel de La Ribourde, récollet (Québec, 1912).
Léopold Lamontagne, « LA RIBOURDE, GABRIEL DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/la_ribourde_gabriel_de_1F.html.
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Auteur de l'article: | Léopold Lamontagne |
Titre de l'article: | LA RIBOURDE, GABRIEL DE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 17 déc. 2024 |