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KEITH, JAMES, trafiquant de fourrures, né le 12 mars 1782 dans la paroisse d’Auchterless, à Netherthird, Écosse, fils de James Keith et d’Isabella Bruce ; décédé le 27 janvier 1851 à Aberdeen, Écosse.

La gentry rurale du nord-est de l’Écosse a donné au commerce des fourrures de l’Amérique du Nord un grand nombre de fonctionnaires compétents, parmi lesquels se trouvent James Keith et son frère George, tous deux fils d’un tacksman et fermier de l’Aberdeenshire. Les Keith quittèrent l’Écosse en 1799 et vinrent en Amérique avec Edward Smith et A. Wilkie, à titre d’apprentis commis de la Forsyth, Richardson and Company, groupe qui était le principal actionnaire de la New North West Company (appelée parfois la XY Company). James se rendit à Grand Portage (près de Grand Portage, Minnesota) en 1800 et, l’année suivante, il poursuivit sa route jusqu’au département de la rivière aux Anglais (fleuve Churchill). Demeurant à cet endroit après la fusion de la New North West Company et de la North West Company [V. sir Alexander Mackenzie*] en 1804, il travailla dans plusieurs postes de la North West Company et épousa à la façon du pays la deuxième fille de Jean-Baptiste Cadot. Il devait déclarer par la suite que cette union avait été « une conséquence fort déplorable, mais presque inévitable, de la situation et du pays ». De ce mariage naquirent deux filles, Helen en 1811 et Mary en 1814. Il semble qu’elles furent élevées sous la surveillance de leur oncle, George Keith.

En 1813, James Keith fut envoyé dans la région du fleuve Columbia, avec Alexander Henry* le jeune et Alexander Stewart, dans le but de renforcer le groupe de la North West Company sur la côte du Pacifique ; il arriva au fort George (Astoria, Oregon) en novembre. Il se rendit au fort William (Thunder Bay, Ontario) au début de l’été de 1814 et assista à l’assemblée de la compagnie qui y fut tenue en juillet et au cours de laquelle il devint associé en même temps que quatre autres commis : Angus Bethune, Alexander Greenfield Macdonell*, John McLoughlin et Edward Smith. Keith était de retour dans le département de la Colombie à la fin de l’année et, après un deuxième voyage au fort William en 1815, il fut chargé de diriger les affaires de la North West Company sur la côte du Pacifique de 1816 à 1821. Dans le département de la Colombie, le commerce était ralenti par de mauvaises relations avec les Indiens, des dissensions entre les fonctionnaires, des employés mal préparés à leur tâche et le décevant marché de la Chine, mais l’administrateur principal de la compagnie, William McGillivray*, jugea qu’il n’avait rien à reprocher à Keith pour ces difficultés. Lorsque la North West Company et la Hudson’s Bay Company fusionnèrent en mars 1821 [V. Simon McGillivray*], Keith fut désigné comme l’un des 25 agents principaux de la nouvelle Hudson’s Bay Company ; il accepta cette nomination le 11 juillet, au cours d’une réunion des anciens employés de la North West Company et des fonctionnaires de la Hudson’s Bay Company tenue au fort William.

Après un congé de maladie d’une année en Angleterre, Keith se vit confier la responsabilité du district de Severn et il fut affecté au fort Severn (Fort Severn, Ontario). L’année suivante, il fut muté au fort Chipewyan (Fort Chipewyan, Alberta), dans la région de l’Athabasca. Les rapports annuels qu’il rédigea à ces deux endroits montrent qu’il s’intéressait vivement aux mœurs des Indiens et aux conséquences sociales du commerce des fourrures. Il déplorait la familiarité entre les employés de la compagnie et les Indiens. Au fort Severn, il établit des règles qui furent adoptées par le conseil du département du Nord et qui visaient à « la civilisation plus complète et [au] progrès moral des familles attachées aux différents établissements et des Indiens ». Dans la région de l’Athabasca, il s’efforça de modifier les habitudes de travail et les coutumes économiques des indigènes en haussant le prix des fourrures, en réduisant les cadeaux et les avances faites à l’automne et en refrénant l’usage du « cordial émoustillant ». Tout en reconnaissant « les revers et les résultats insatisfaisants » qui avaient marqué son activité commerciale dans ce district, il invoquait les circonstances défavorables et la politique que la compagnie avait adoptée en matière de conservation de la faune pour expliquer la faible récolte de fourrures. Il garda la confiance du gouverneur George Simpson et, en 1826, lorsque des réformes administratives mirent toutes les opérations nord-américaines de la compagnie sous l’autorité de Simpson, les talents d’administrateur de Keith lui valurent d’être nommé à Montréal.

En qualité de surintendant du département de Montréal, Keith dirigea le bureau de la Hudson’s Bay Company à Lachine, dans le Bas-Canada, du début de 1827 jusqu’en septembre 1835, et ensuite, après un congé au cours duquel il visita la Grande-Bretagne et le continent, depuis avril 1837 jusqu’au moment de sa retraite en septembre 1843. Les affaires du département comprenaient le commerce souvent non rentable de la vallée de l’Outaouais et des postes du roi, l’engagement d’hivernants pour le Nord-Ouest et une surveillance à distance du commerce des fourrures et de la pêche dans le Bas-Saint-Laurent et le Labrador. Keith contribua aux négociations qui permirent à la Hudson’s Bay Company de prendre à bail les postes du roi en 1830–1831 et en 1841–1842. Il partagea aussi avec le gouverneur Simpson des aspects importants de sa tâche à Lachine, dont la correspondance avec le gouvernement. Cependant, son travail le plus exigeant et qui lui donna le plus de satisfaction consistait à s’occuper, d’une manière semi-officielle, des affaires familiales et des investissements privés de ses collègues affectés par la compagnie dans des régions isolées de l’intérieur.

En 1843, Keith retourna en Écosse, et sa démission de la Hudson’s Bay Company prit effet le 31 mai 1845. Le 8 juillet suivant, il épousa sa cousine au second degré, Susan Angus, et vécut avec elle à Aberdeen jusqu’à sa mort en 1851. Ses biens furent évalués à £15 000, sous forme de placements sûrs dans des actions et obligations de compagnies publiques et privées en Angleterre, au Canada et en Écosse, et ils furent partagés entre ses parents écossais et ses descendants nord-américains.

Le zèle dont James Keith fit preuve dans l’exécution de ses tâches administratives et son honnêteté rigoureuse expliquent le succès qu’il remporta dans le commerce des fourrures. Ses contemporains soulignèrent son intelligence, sa culture et son sens parfois rigide des conventions. Dans son « Character book » de 1832, Simpson le décrit comme « un homme d’honneur absolument irréprochable, avec un tour d’esprit sérieux, qui n’accepterait pas, pour sauver sa vie ou sa fortune, de faire ce qui lui semblerait une chose incorrecte ». D’une manière un peu plus imagée, Thomas Simpson, l’assistant de Keith à Lachine en 1829–1830, le qualifiait d’« araignée séchée ». Keith connaissait ses limites. Songeant à se retirer après une dispute avec le gouverneur en 1834, il avoua : « Des crises de découragement et certaines affections nerveuses m’ont fait souffrir le martyre durant la plus grande partie de mon séjour en territoire indien, ce qui a fait que j’ai toujours semblé et me suis souvent senti très embarrassé et gauche. » Ce jugement est quelque peu sévère. Ses manières acerbes étaient compensées par son discernement, par les services inestimables qu’il rendit à ses collègues en s’occupant de leurs « fonds privés » à Lachine et par la générosité qu’il montra durant toute sa vie à l’égard de ses parents écossais et des enfants et petits-enfants de son bref mariage à la façon du pays. Keith appartient à cette catégorie d’hommes dont on se souvient, non pas en raison de quelques réussites étonnantes ou pittoresques, mais plutôt à cause d’un travail constant et efficace à des postes de responsabilité, bien que dénués d’éclat.

Philip Goldring

Aberdeen Univ. Library (Aberdeen, Écosse), Davidson and Garden mss, James Keith’s estate trust papers.— APC, MG 19, A7 ; A41 (mfm) ; B1 ; C1.— AUM, P 58.— Canada, Parcs Canada, Direction des parcs et lieux hist. nationaux (Ottawa), Nicholas Garry journal, 1821.— GRO (Édimbourg), Auchterless, Reg. of births and baptisms, 20 mars 1782.— PAM, HBCA, A.11/28 : fos 18–171 ; A.36/8 : fos 36–61d ; B.134/b/1–9 ; B.198/e/6.— Docs. relating to NWC (Wallace).— HBRS, 2 (Rich et Fleming) ; 3 (Fleming).— Alexander Ross, The fur hunters of the far west ; a narrative of adventures in the Oregon and Rocky mountains (2 vol., Londres, 1855), 1.— Simpson, « Character book », HBRS, 30 (Williams), 151–236.— H. H. Bancroft [et H. L. Oak], History of the northwest coast (2 vol., San Francisco, 1884), 2.

Bibliographie générale

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Philip Goldring, « KEITH, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/keith_james_8F.html.

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Auteur de l'article:    Philip Goldring
Titre de l'article:    KEITH, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    19 mars 2024