JAMESON, RICHARD WILLIS, avocat, professeur, spéculateur foncier, fonctionnaire et homme politique, né le 12 juillet 1851 au Cap (Afrique du Sud), fils de George Inglis Jameson ; décédé le 21 février 1899 à Winnipeg.

Richard Willis Jameson commença ses études en 1857 à la Blackheath Proprietary School de Londres. Il fréquenta ensuite le King’s College de Londres puis, au début des années 1870, le Trinity College de Cambridge, où il obtint sa licence ès arts. En 1876, il fut admis au barreau d’Angleterre, mais il choisit plutôt de pratiquer le droit au Canada et se fit engager comme clerc dans le cabinet de Rose, Macdonald, and Merritt, à Toronto. Admis au barreau ontarien en 1877, il entra au bureau de Morrison, Wells, and Gordon, pour ensuite s’associer à Frank Staynor Nugent, avec qui il ouvrirait plus tard un cabinet au Manitoba.

Au début des années 1880, la construction de chemins de fer, la colonisation et les transactions immobilières connurent un grand essor dans l’Ouest et y attirèrent beaucoup de spéculateurs fonciers. Jameson arriva à Winnipeg en février 1881 et, le 1er mai, épousa Ann Elizabeth Thurman, originaire de cette ville. Tout en s’adonnant à la spéculation, il enseigna les mathématiques au collège de Manitoba. Après l’effondrement du marché au printemps de 1882, il entra comme stagiaire au cabinet de Monkman and Dingman et fut admis au barreau du Manitoba en juin. Plus tard, il devint un associé du bureau de Monkman, Jameson, and Morrow. Jusqu’à la fin des années 1880, la dépression qui suivit la vague de prospérité permit d’acheter pour une fraction de leur valeur des terres qui pourraient se vendre au prix fort. Tout en agissant à titre de courtier pour le compte d’investisseurs anglais, Jameson acquit pour lui-même un nombre considérable de propriétés immobilières. Mais il était de tempérament nerveux et s’inquiétait constamment de ses propriétés et de sa clientèle d’avocat. En 1890, il renonça donc au droit pour concentrer son attention sur ses placements et accepter des charges publiques.

Cette année-là, Jameson devint un des commissaires provinciaux chargés de délivrer des permis de vente d’alcool et présida l’un des bureaux qui regroupaient ces commissaires ; il occupa ce poste jusqu’en 1896. Élu conseiller municipal en 1892, il présida le comité législatif du conseil municipal la même année puis la caisse d’amortissement en 1895, avant de devenir maire de Winnipeg en 1896–1897. Il se porta candidat dans Winnipeg à l’élection partielle du 27 avril 1897 et siégea comme député libéral à la chambre des Communes jusqu’à sa mort soudaine deux ans plus tard.

En décembre 1898, Jameson avait dû faire un voyage à Hot Springs, en Arkansas, à cause de sa santé. Il revint chez lui rétabli. Le 21 février suivant, il se prépara pour la session parlementaire, prononça un discours devant la Chambre de commerce de Winnipeg et rentra à la maison. Après avoir dîné avec sa famille, il se tua d’un coup de fusil. On croit qu’il a pu se suicider mais, d’après l’enquête, sa mort fut accidentelle. Sa femme s’occupa de l’administration de ses affaires ; leurs deux fils, qui devinrent avocats à Winnipeg, allaient perdre la vie au cours de la Première Guerre mondiale.

L’un des citoyens les plus riches de Winnipeg, Richard Willis Jameson était le type même du spéculateur foncier qui avait réussi à bâtir sa fortune sur les ruines de la prospérité de 1881–1882. D’après les documents de l’époque, sa courtoisie et sa vive intelligence l’avaient fait apprécier du public, tant dans sa pratique d’avocat que sur la scène politique. C’était un orateur accompli, et on le considérait comme un homme cultivé. En témoignage de leur respect, les gens de Winnipeg assistèrent en grand nombre à ses funérailles.

Randy R. Rostecki

Manitoba Free Press, 22–23 févr. 1899, 25 août 1916.— Winnipeg Daily Sun, 24 déc. 1883.— Winnipeg Daily Tribune, 22 févr. 1899.— Winnipeg Telegram, 22 févr. 1899.— Canadian directory of parl. (Johnson).— CPC, 1898.— Schofield, Story of Manitoba.

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Randy R. Rostecki, « JAMESON, RICHARD WILLIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/jameson_richard_willis_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
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