HOOPER, JOHN, imprimeur, professeur, libraire-éditeur, journaliste et écrivain, né en 1791 en Cornouailles, Angleterre, décédé en mai 1869 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.
Hooper arriva à Saint-Jean vers 1817 comme imprimeur et maître d’école et devint par la suite propriétaire d’une entreprise de reliure et de Papeterie au Market Square. En 1827, en association avec James Stevenson, il commença de publier le British Colonist. Cette revue littéraire qui offrait, au début, des extraits de périodiques britanniques comme le Blackwood’s Magazine devint par la suite un journal.
Au printemps de 1830, Hooper publia dans son journal un article signé « Hampden », qui, aux yeux du procureur général, Charles Jeffery Peters*, constituait « une diffamation grossière contre les juges et, en général, contre l’administration de la justice dans la province ». Des juges, des avocats, des shérifs et des greffiers de la cour étaient accusés « d’injustice, de cruauté et de rapacité ». L’auteur, Thomas Gardner, de Fredericton, ne mentionnait toutefois pas de noms. Comme cet article avait été publié à une époque de grande hostilité envers l’administration des terres de la couronne et le service des douanes, Peters désespérait de trouver un jury qui condamnerait Hooper pour diffamation contre les autorités. Lorsque le procès eut lieu en janvier 1831, le juge Ward Chipman* instruisit le jury de manière à ce qu’il reconnaisse Hooper coupable. Le jury prononça un verdict de culpabilité pour publication d’un article sans intention malveillante, et le jugement fut suspendu ; l’auteur toutefois reçut plus tard une amende de £30. Hooper s’était défendu lui-même en invoquant le principe de la liberté de la presse, et l’opinion publique se rangea de son côté.
La lettre qu’il écrivit quelques semaines après le verdict à Henry Chubb*, éditeur du New Brunswick Courier, et dans laquelle il le provoquait en duel pour présumée atteinte à sa réputation lors d’une querelle privée, montre bien à quel point Hooper était un brandon de discorde. En 1836, cependant, Hooper se joignit à l’équipe du Weekly Chronicle, journal ultra-conservateur créé cette même année pour défendre la politique impopulaire de Thomas Baillie du bureau des Terres de la couronne ; il travailla pour ce journal jusqu’à ce qu’il cessât d’être publié en 1860.
John Hooper a écrit The advantages of emigrating to the British colonies of New Brunswick, Nova Scotia, etc. [...] (Londres, 1832) ; Emigration to the North American colonies : recommended to the attention of capitalists, agriculturalists, mechanics, and others [...] (Londres, 1832) ; et Practical information for emigrants including details [...] of the province of New Brunswick (s.l., 1832).
New Brunswick Courier, 22 janv., 9 avril 1831.— Harper, Hist. directory, 49.— W. H. Kesterton, A history of journalism in Canada (Toronto, 1967).— MacNutt, New Brunswick, 223, 237s.— J. S. Martell, The press of the Maritime provinces in the 1830’s, CHR, XIX (1938) : 29.
W. S. MacNutt, « HOOPER, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hooper_john_9F.html.
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Auteur de l'article: | W. S. MacNutt |
Titre de l'article: | HOOPER, JOHN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |