HENDERSON, ANDREW, instituteur, né vers 1797 dans le comté de Fermanagh (Irlande du Nord) ; en 1815, il épousa Susannah Slack et ils eurent plusieurs enfants, dont sept qui lui survécurent ; décédé le 25 avril 1869 à Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse.

Andrew Henderson, fils d’un prédicateur méthodiste itinérant, avait 21 ans lorsqu’il quitta l’Irlande, le jour de la Saint-Patrice, en 1818, avec son épouse âgée de 19 ans et leurs deux enfants, pour aller s’établir à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Peu après leur arrivée, ils perdirent leur jeune fils et furent dépouillés de leurs économies par des parents. Peu instruit mais intelligent et actif, Henderson se fit travailleur manuel sur les quais de Saint-Jean, puis il déménagea à Fredericton avec sa famille. Plus tard, il écrivit : « Je travaillais parfois dans une petite école ; parfois je raccommodais de vieux souliers ou j’en fabriquais des neufs ; parfois je cultivais la terre et je gagnais mon pain quotidien à la sœur de mon front ; en dernier, je fus bûcheron. » Dans les camps de bûcherons, sa santé s’altéra et, en 1820, il traversa la baie de Fundy en compagnie de sa famille pour se rendre dans le comté d’Annapolis où il allait demeurer jusqu’à la fin de sa vie.

Henderson poursuivit ses études tout en étant instituteur ; il enseigna d’abord dans le canton de Wilmot durant trois ans et demi. C’est à cette époque qu’il mit sur pied la première école du dimanche du comté. En 1824, il ouvrit la première école de Bridgetown ; dans cette ville, il fut également secrétaire-trésorier de la bibliothèque, apôtre de la tempérance, professeur à l’école du dimanche et prédicateur laïque, et il participa à l’établissement de la première église méthodiste.

Lorsqu’il déménagea à Annapolis Royal en 1832, Henderson ouvrit une école pour pensionnaires et externes, grâce à une généreuse subvention de l’Assemblée législative. Vers 1837, il fonda l’Albion Vale Academy sur une ferme de 150 acres située à l’extérieur de la ville ; il fit bâtir un immeuble, mit sur pied une bibliothèque de 200 à 300 volumes et fournit du matériel divers, et il aménagea la vaste maison de ferme de 15 pièces pour en faire sa demeure et la résidence des pensionnaires. Ceux-ci venaient d’endroits assez éloignés, comme Halifax, Saint-Jean et même les Bermudes. Il fut un temps où l’école comptait 21 pensionnaires et environ 30 externes ; les filles étaient acceptées dans ce dernier groupe. Les enfants les plus âgés de la famille Henderson donnaient aussi des cours : George, qui avait 14 ans, fut autorisé à enseigner la grammaire anglaise, tandis qu’Eliza, âgée de 11 ans seulement, enseigna à une classe de 11 filles.

Dans une annonce rédigée en 1838 pour faire connaître l’école, Henderson soulignait le caractère « plaisant et agréable » de l’endroit ainsi que la qualité de l’instruction dispensée aux élèves : « On enseigne ici, écrivait-il, toutes les matières nécessaires à la formation d’un bon Anglais, les sciences mathématiques et commerciales, sans négliger les devoirs moraux et religieux. » Les élèves étaient préparés à diverses occupations, y compris l’enseignement, les affaires et le métier de marin. Ils prenaient de l’exercice en sciant des bûches pour remplir les nombreuses boîtes à bois.

Cependant, tout n’allait pas sans difficultés. Malgré toutes les lettres et les requêtes que Henderson adressa à l’Assemblée, la subvention dont il bénéficiait ne fut pas renouvelée après un certain nombre d’années, peut-être parce qu’il était de confession méthodiste ou parce qu’une autre école avait été ouverte à Annapolis Royal. En 1847, il retourna dans cette ville, après avoir vendu la ferme et l’école, et il devint maître de poste, marchand et « un magistrat compétent ». Il est possible qu’il ait repris son travail d’instituteur par la suite.

Pour le combat de tous les instants qu’il avait mené durant toute sa vie, sans gratification importante sur le plan matériel, Henderson mérita les éloges d’hommes tels que Joseph Howe*, et on rendit particulièrement hommage au jugement dont il avait fait preuve dans la direction de ses élèves.

Minerva Tracy

PANS, MG 5, Annapolis Royal Cemetery inscriptions ; RG 14, 45, Albion Vale and Annapolis Academy ; Vertical mss file, Andrew Henderson, Annapolis Academy.— Novascotian, 25 sept. 1828, 10 mai 1869.— W. A. Calnek, History of the county of Annapolis, including old Port Royal and Acadia, with memoirs of its représentatives in the provincial parliament, and biographical and genealogical sketches of its early English settlers and their families, A. W. Savary, édit. (Toronto, 1897 ; réimpr., Belleville, Ont., 1972).— E. R. Coward, Bridgetown, Nova Scotia ; its history to 1900 ([Bridgetown, N.-É., 1955]), 75–80.— J. F. D. Fry, 350 years of éducation in Canada’s oldest settlement, Annapolis Royal, N.S. (thèse de m.ed., Acadia University, Wolfville, N.-É., 1965), 52.— C. I. Perkins, The romance of old Annapolis Royal, Nova Scotia, Port Royal, 1604 (s.l., 1934 ; nouv. éd., s.l., 1952).-T. W. Smith, History of the Methodist Church within the territories embraced in the late conference of Eastern British America [...] (2 vol., Halifax, 1877–1890), II.— Grace Tomkinson, An old schoolmaster speaks, Dal. Rev., XIV (1934–1935) : 33–41.

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Minerva Tracy, « HENDERSON, ANDREW », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/henderson_andrew_9F.html.

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Auteur de l'article:    Minerva Tracy
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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