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HART, THEODORE, homme d’affaires, né le 7 mai 1816 à Montréal, fils de Benjamin Hart* et de Harriot Judith Joseph, et petit-fils d’Aaron Hart*, décédé le 28 mai 1887 à Mézières, France.
Theodore Hart commença sa carrière d’homme d’affaires dans l’entreprise de son père, la Benjamin Hart and Company, société d’assurances et de commerce de Montréal. Son cousin, Abraham Joseph, fut aussi lié à la firme. Après la mort de son père en 1855, Hart fonda une entreprise semblable mais séparée, qui allait détenir de grandes propriétés foncières et des intérêts considérables dans des sociétés commerciales. Cette entreprise se consacra au commerce général de gros et de détail et fut copropriétaire d’au moins un bateau faisant du commerce entre la Grande-Bretagne et le Bas-Canada. En tant qu’agent d’assurances, Hart s’occupa d’assurances maritimes ainsi que d’assurance-vie et d’assurance-incendie ; il représenta l’Equitable Fire Insurance Company of London, la Compagnie d’assurance mutuelle sur la vie, de Montréal, dite du Soleil, la Mercantile Insurance Company, la Security Insurance Company of New York, la Minerva Life of London et la New York Underwriters. Ses propriétés foncières comprenaient 6 400 acres de terrains miniers au nord des lacs Huron et Supérieur, le fief Le Closse dans le centre de Montréal, acheté des sulpiciens en 1845, et d’autres biens immobiliers de valeur, dont plus de 200 maisons, dans la même ville. Hart fut l’un des fondateurs de la Compagnie du chemin de fer du Grand Tronc du Canada en 1851 et l’un des administrateurs provisoires de la Compagnie du chemin de fer de Montréal et Bytown, établie en 1853, ainsi que membre des conseils d’administration de la Compagnie du Richelieu, de la Compagnie des consommateurs de gaz de la cité et du district de Montréal, de la Compagnie du terminus du chemin de fer de Montréal, de la Société permanente de construction de Montréal, de la Compagnie du chemin à rails de Montréal et de Lachine, de la Compagnie canadienne et anglaise de télégraphe et du conseil d’administration canadien de l’International Life Assurance Society of London ; il possédait aussi des actions dans la Banque de Montréal et la Banque de la cité. Hart fit des investissements dans des sociétés minières telles que l’Upper Canada Mining Company, l’Echo Lake Mining Company et la Compagnie de Montréal pour l’exploitation des mines. Sa participation active à des sociétés de chemin de fer possédant un terminus à Montréal peut avoir été motivée par le désir d’augmenter la valeur de ses vastes propriétés foncières à l’extrémité est de la ville et autour du centre des affaires de la place d’Armes.
Hart s’intéressa aussi à la vie de son milieu et y contribua de façon généreuse. Membre de la milice, il fit du service pendant la rébellion de 1837 et, en 1846, il avait atteint le grade de capitaine dans le 3e bataillon de la milice de Montréal. Membre du conseil d’administration de la Société d’horticulture de Montréal en 1853–1854, et membre du Club St James, il occupa aussi des postes d’administration à l’Association de la bourse et de la chambre de lecture des marchands de Montréal et au Bureau de commerce de Montréal. Son père et lui signèrent le Manifeste annexionniste de 1849 et, plus tard, ils devinrent partisans du libéral Luther Hamilton Holton*, l’homme qui, de l’avis de Hart, devait servir les « meilleurs intérêts commerciaux » de la ville. Hart fit de généreux dons à la fondation générale du McGill College, à la Maison protestante d’industrie et de refuge de Montréal et au Montreal General Hospital, où il remplit plusieurs mandats à titre d’administrateur ; en reconnaissance de sa philanthropie, l’hôpital le nomma en 1878 membre à vie du conseil d’administration.
Même s’il appartenait à l’une des familles juives les plus en vue de Montréal et avait participé activement dès la première heure à la congrégation Shearith Israel, Hart se détacha de son milieu religieux à la fin des années 1840. Il se peut que la cause de cet éloignement ait été son mariage en secondes noces avec Mary Kent Bradbury, originaire de Boston et membre de l’Église unitarienne. Il avait d’abord épousé, le 4 janvier 1842, Frances Michael David, sa cousine germaine, mais celle-ci était décédée en 1844, après avoir donné naissance à deux filles, qui moururent en bas âge. De son second mariage, Hart eut trois fils et une fille. Il se joignit avec sa femme à l’Église unitarienne du Messie, comme plusieurs des hommes d’affaires de son époque, y compris son ami Holton.
En 1872, Hart se retira des affaires et, cinq ans plus tard, s’installa en Europe pour raison de santé, bien qu’il séjournât à Montréal régulièrement. Il mourut d’un cancer de l’estomac le 28 mai 1887 à la maison de sa fille, qui avait épousé un préfet français.
Homme extérieurement dévot, philanthrope, animé de civisme et riche, Hart, qui était passé de l’entreprise familiale aux gros intérêts dans des sociétés commerciales importantes, possédait toutes les caractéristiques de l’homme d’affaires montréalais prospère du milieu du xixe siècle.
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Carman Miller, « HART, THEODORE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hart_theodore_11F.html.
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Auteur de l'article: | Carman Miller |
Titre de l'article: | HART, THEODORE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |