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HANLAN, EDWARD (Ned), rameur, hôtelier et échevin, né le 12 juillet 1855 à Toronto, fils cadet de John Hanlan, pêcheur et hôtelier, et de Mary Gibbs ; le 17 décembre 1877, il épousa Margaret Gordon Sutherland, et ils eurent trois fils, dont un mourut en bas âge, et six filles ; décédé le 4 janvier 1908 à Toronto.

Déjà, enfant, Ned Hanlan manifestait l’amour du port de Toronto et la passion des bateaux qui allaient dominer sa vie. Il grandit à la pointe ouest de l’île Toronto – la future pointe de Hanlan. Il ne se lassait pas de jouer sur les plages sablonneuses, face au port où régnait une grande animation. Il imitait les grands rameurs de l’époque dans un canot miniature et se mêlait aux pêcheurs. Dès qu’il le put, il apprit à ramer – pour pêcher, rendre visite à des amis, faire des courses et aller à l’école, sur le continent. La première fois qu’il fit la manchette, il n’avait que cinq ans : il avait traversé la baie, où une foule de bateaux attendaient l’arrivée du prince de Galles, et mené son embarcation jusqu’au quai Market.

Comme des régates se tenaient presque devant chez lui, on ne doutait guère qu’il se lancerait dans la compétition aussi tôt que possible. Il disputa sa première course à l’âge de 16 ans, en 1871, ouverte aux équipes de trois « pêcheurs ». Son bateau ne gagna pas. Les pêcheurs entraient alors dans la catégorie des professionnels parce que leur métier, estimait-on, leur donnait un avantage sur les gentlemen, qui étaient classés parmi les amateurs. Cependant, la définition des catégories était en train de changer. De plus en plus, c’était la réception de prix en argent, plutôt que la catégorie, qui devenait le critère du professionnalisme. Hanlan fut admis à la compétition d’amateurs en 1873, et il ne tarda pas à briller. Dès sa première course en simple, il décrocha le championnat de la baie de Toronto. Puis, en 1874, revêtu du maillot bleu et du bandeau rouge qui allaient devenir sa marque distinctive, il concourut trois fois de suite contre le redoutable Thomas Loudon (dont une fois pour un pari de 100 $, un gros risque pour lui), le battit les trois fois et remporta la prestigieuse médaille Dufferin. L’année suivante, il gagna le championnat de l’Ontario.

En raison de ces victoires et de la multiplication des courses à enjeu élevé, un groupe de Torontois décida en 1876 de former un syndicat pour soutenir Hanlan en tant que professionnel. Le Hanlan Club se composait du consul des États-Unis, d’un prêteur sur gages, d’un hôtelier, d’un rameur et d’un journaliste. Le groupe embaucha un entraîneur, James Heasley, et entreprit de gérer la carrière de Hanlan, laissant ainsi ce dernier libre de « ramer, manger, s’entraîner et dormir ». La première décision du club consista à acheter de Loudon (qui eut la sagesse de passer des épreuves en simple aux épreuves en double) un skiff aux lignes pures, de fabrication anglaise, et de l’équiper d’un siège coulissant et de dames de nage pivotantes. Ces deux dispositifs d’invention récente aidaient le rameur à allonger son coup de rame, donc à exercer une plus forte poussée sur l’eau. Le siège coulissant, surtout, représentait un progrès important. Avant son invention, les rameurs, assis sur un banc fixe, portaient une culotte de chamois enduite de graisse et devaient glisser sur le banc – manœuvre malaisée et souvent douloureuse – lorsqu’ils voulaient étendre leur portée. Dans le monde entier, les constructeurs de canots essayaient depuis des années de mettre au point un bon siège à glissière. Apparemment, les premiers modèles intéressants furent fabriqués sur la Tyne au début des années 1870. Le London Rowing Club les utilisa en 1872 aux Henley Royal Regatta et remporta toutes les courses auxquelles il participa, ce qui leur assura une popularité immédiate. Quant à la dame de nage pivotante, elle fut inventée en 1874 par un Américain.

Les commanditaires de Hanlan furent vite récompensés de leur confiance en lui et de leur clairvoyance en matière technique. En septembre 1876, des milliers de spectateurs virent le « gars en bleu » remporter les courses professionnelles en simple aux Centennial Regatta de Philadelphie. Même si, selon un journal américain de l’époque, bien des gens avaient « ri de son ambition », il battit la plupart des meilleurs rameurs nord-américains en parcourant une distance de trois milles en un temps record de 21 minutes 9 secondes et demie. Il remporta une bourse de 800 $, et ceux qui avaient parié sur lui récoltèrent une fort jolie somme.

Ensuite, Hanlan et son club concentrèrent leurs efforts sur les championnats nationaux. Pour les remporter, il fallait se soumettre au « régime du défi », qui au xixe siècle, s’appliquait dans la plupart des sports et même des jeux d’équipe comme la crosse. Au lieu de participer à une épreuve annuelle qui aurait été ouverte à tous les athlètes qualifiés, le champion conservait son titre jusqu’à ce qu’il en soit dépossédé par l’adversaire qui l’avait défié. Être admis à lancer un défi pouvait être aussi difficile que le gagner. Heureusement, la célébrité grandissante de Hanlan et les appuis solides dont il jouissait en faisaient un adversaire intéressant à affronter du point de vue financier. S’il défiait un champion, celui-ci ne tardait pas à relever le gant.

En 1877, Hanlan arracha le championnat du Canada (assorti d’un prix de 1 000 $) au Néo-Brunswickois Wallace Ross en se classant premier à une course de cinq milles ; 25 000 personnes assistaient à l’événement, qui eut lieu dans la baie de Toronto. L’année suivante, il détrôna le champion des États-Unis, Ephraim (Evan) Morris, rameur très considéré de Pittsburgh, à la suite d’une course de cinq milles sur une rivière traîtresse, l’Allegheny, victoire qui enchanta ses partisans car ils avaient parié plus de 300 000 $. En 1879, il remporta le championnat d’Angleterre en terminant un parcours de trois milles et demi sur la Tyne avec 11 longueurs d’avance sur William Elliott.

Après ces trois championnats, les membres du Hanlan Club mirent fin à leur association, leur mission étant accomplie. Cependant, Hanlan avait encore un objectif : déloger le champion du monde, l’Australien Edward Trickett. Le 15 novembre 1880, devant 100 000 spectateurs massés sur les bords de la Tamise, il battit son adversaire à plate couture sur le parcours historique de Putney à Mortlake. Ce faisant, il devenait le premier Canadien à remporter un championnat du monde dans une épreuve en simple. (Les premiers champions mondiaux du Canada étaient les « quatre gaillards du Nouveau-Brunswick » – Robert Fulton, Samuel Hutton*, George Price et Elijah Ross – qui avaient gagné la course à quatre rameurs dans une embarcation à gréement intérieur et la course à quatre rameurs dans une embarcation à portants aux régates internationales de Paris en 1867.) Diffusée par le télégraphe et la presse, la nouvelle du triomphe de Hanlan créa un rare moment de communion entre les Canadiens anglais. En outre, selon le Globe de Toronto, sa victoire enrichit les « centaines » d’Ontariens – « du juge au vendeur d’arachides » – qui avaient parié sur lui par câble.

Hanlan n’était pas du genre à s’endormir sur ses lauriers. Il relevait fréquemment des défis et faisait souvent la compétition aux nombreux candidats des régates sans titre. Défendre son championnat des États-Unis contre tout nouvel espoir américain s’avéra particulièrement lucratif. En 1878, il avait remporté une somme sans précédent, 10 000 $, en battant Charles Edward Courtney à Lachine, au Québec. Deux ans plus tard, il le vainquit de nouveau, à Washington, et gagna 6 000 $. Bien que tout champion ait eu la prérogative de refuser l’endroit choisi pour la compétition, il n’insista jamais pour avoir l’avantage en exigeant que la course ait lieu chez lui. Trois mois après avoir écrasé Trickett, il défendit son titre mondial contre un autre Australien, Elias C. Laycock, sur la Tamise. En 1882, il y remporta la victoire contre l’Anglais R. W. Boyd, puis, un mois plus tard, contre Trickett. L’année suivante, après un accès de typhoïde qui avait déclenché la rumeur de sa mort, il refusa de relever les défis que lui avaient lancés aux États-Unis l’Américain James Kennedy et Wallace Ross. Il battit à nouveau Laycock en 1884, cette fois sur la rivière Nepean, en Nouvelle-Galles du Sud.

La supériorité de Hanlan tenait à la remarquable efficacité de sa nage. Père de la technique moderne, il tirait pleinement parti du siège coulissant, non seulement pour allonger la portée de ses bras, mais aussi pour se propulser à l’aide des gros muscles des jambes. Ainsi, en un mouvement coordonné, fluide, il mobilisait la puissance de tout son corps à chaque coup de rame. Étant donné la fragilité et l’instabilité des skiffs, ce n’était pas facile. Durant des années, on découragea les novices d’employer le siège coulissant, et même parmi les rivaux de Hanlan qui l’utilisaient, un bon nombre se servaient surtout de la force de leurs bras. Hanlan avait beau mesurer seulement 5 pieds 8¾ pouces et peser à peine 150 livres à l’époque de la plupart de ses courses, sa puissance de propulsion était telle qu’il battait des hommes mieux bâtis que lui. Même si sa cadence dépassait rarement 36 coups de rame à la minute, alors que celle de ses rivaux pouvait atteindre 42, en général il se plaçait en tête dès le début, et souvent, il se jouait de ses adversaires. Pendant sa course de championnat contre Morris, il ralentit, et s’immobilisa même deux fois, pour que l’Américain s’imagine être toujours dans la course ; pourtant, Hanlan gagna par trois longueurs. Il était d’un calme glacial et, même si ce terme n’existait pas encore, savait à merveille « déconcentrer » ses concurrents par des sarcasmes bien placés. Il n’avait aucun scrupule à humilier ceux qu’il n’aimait pas. Quand il affrontait l’arrogant Trickett, il bavardait avec les spectateurs et leur envoyait des baisers, s’arrêtait et attendait, feignait de s’effondrer et ramait en zigzag pendant que l’Australien s’esquintait dans son sillage.

La foule adorait cet athlète dont les qualités « rappel[aient] celles de David » ; comme le disait la Gazette de Montréal, ses victoires firent de lui « le premier héros sportif » du pays. On le vénérait, sauf au Québec francophone, où des éditorialistes se demandaient pourquoi on faisait si grand cas de lui, et parmi les intellectuels, tel Goldwin Smith, qui s’offusquait de sa popularité (et peut-être aussi de ses origines modestes), et les hommes politiques, tel Alexander Mackenzie*, qui contestait l’utilité de ses performances. Quand il retourna à Toronto après avoir remporté son premier triomphe en Angleterre, une flotille de trois milles de longueur alla à la rencontre du vapeur qui le ramenait, et une bonne partie de la nuit se passa en discours et en célébrations. Partout où il allait, des réceptions et des cadeaux l’attendaient. En Australie, on lui offrit des bijoux, et en Nouvelle-Galles du Sud, une ville fut rebaptisée Toronto en son honneur.

Comme il convient à un héros sportif, Hanlan était affable, bel homme, travailleur et, dans l’ensemble, honnête. (Après de brefs démêlés avec la justice – il faillit être arrêté en 1876 pour avoir vendu illégalement de l’alcool à l’extérieur de l’hôtel de son père mais s’enfuit en rejoignant à la rame un traversier du lac Ontario, puis revint couvert de gloire après sa victoire de Philadelphie –, il réussit à éviter les scandales qui entouraient ses rivaux.) Quand des journaux des États-Unis le disaient Américain à cause des succès qu’il remportait là-bas, il soulignait qu’il était Canadien. Ses victoires tranquilles sur les meilleurs rameurs des États-Unis et de la Grande-Bretagne semblaient confirmer la sagesse des efforts déployés pour édifier un nouveau pays au nord et évoquaient la vitalité des villes et villages qui s’élevaient un peu partout. Selon le Globe, le Canada n’avait pas meilleur agent d’immigration que lui.

De même qu’il était célébré par les journaux qui, en rapportant le moindre de ses faits et gestes, augmentaient leur tirage tout en faisant grandir sa renommée, Hanlan était courtisé par le réseau de plus en plus étendu d’entreprises capitalistes qui cherchaient à tirer profit du sport. Les principales étaient les compagnies ferroviaires, qui attiraient la clientèle en organisant et encourageant toutes sortes d’épreuves sportives. Hanlan se prêtait à ces activités de promotion. À la veille des grandes courses, il faisait des tournées rapide par train spécial pour signer des autographes ; en 1878, il gagna 3 900 $ de cette façon. Il en organisait lui-même aussi. Entre les compétitions, il faisait des tournées au cours desquelles il affrontait des héros locaux, faisait des courses contre la montre ou exhibait son adresse surprenante, par exemple en ramant en ligne droite avec un seul aviron ou en marchant sur l’eau dans de grandes chaussures d’étain. En 1880, la municipalité de Toronto lui loua la pointe de trois acres située juste au nord de sa maison familiale, dans l’île Toronto. En prélevant 25 000 $ sur ses gains, il fit aménager une pittoresque station estivale : hôtel richement décoré, de style Second Empire, avec pelouse bien verte, fontaine ornementale et moulin à vent. Incapables d’obtenir un permis de vente d’alcool à cause du tollé suscité par le mouvement de tempérance dirigé par William Holmes Howland*, Hanlan et le directeur de son hôtel, James Mackie, organisèrent toute une variété d’événements inédits et de distractions pour attirer la clientèle.

L’aviron demeura la principale activité de Hanlan durant de nombreuses années. Il ne perdit son titre mondial que le 16 août 1884, au profit de l’Australien William Beach, sur la rivière Parramatta, près de Sydney. Ses amis attribuèrent sa défaite à un deuxième accès de typhoïde, aux effets débilitants de près de huit mois de voyage à l’étranger et au fait que, pendant la course, son skiff avait failli entrer en collision avec un vapeur nolisé. Mais son adversaire – un forgeron tout en muscles – était exceptionnel. Contrairement aux autres rameurs qui l’avaient défié, Beach maîtrisait la technique du siège coulissant ; en outre, il pesait 50 livres de plus que Hanlan. Ce dernier resta en Australie sept mois pour prendre sa revanche, mais Beach le battit et remporta une autre victoire contre lui en 1887. L’année suivante, Hanlan retourna affronter le successeur de Beach, Peter Kemp, mais subit deux défaites. Il faudrait attendre 1896 avant qu’un autre Canadien, Jacob Gill Gaudaur*, ne remporte le championnat du monde.

Même s’il avait perdu le championnat des États-Unis en affrontant John Teemer en 1885, Hanlan était loin d’être fini. Certes, il était de plus en plus circonspect dans le choix de ses adversaires, mais durant une dizaine d’années encore, il remporta des victoires, et ses démonstrations attirèrent des foules nombreuses. En 1891, il fit équipe avec le Torontois (et nouveau champion des États-Unis) William Joseph O’Connor* et ils remportèrent le championnat américain de la course en double, pour le perdre l’année suivante au profit de Gaudaur et d’un Américain, George Hosmer. Après la mort d’O’Connor en 1892, Hanlan courut avec d’autres coéquipiers, mais il ne parvint plus à décrocher un titre important dans un double. Pendant sa carrière, il gagna plus de 300 courses, démonstrations comprises, et subit moins d’une douzaine de défaites.

En 1892, Hanlan avait vendu 50 000 $ son hôtel et son bail à la Toronto Ferry Company, propriété du financier Edmund Boyd Osler*, qui conserva la raison sociale du Hanlan’s Hotel. Avec sa famille de plus en plus nombreuse, Hanlan s’installa en ville, en face de l’ancien domicile de George Brown*, dans la grande maison de grès du 189 rue Beverley que ses admirateurs lui avaient fait construire après ses premières victoires en Angleterre. Après avoir abandonné la compétition en 1897, il consacra un certain temps à l’entraînement : il aida des équipes de la University of Toronto et conseilla son neveu Edward John Durnan, qui devint champion des États-Unis en 1905.

Hanlan tenta aussi de faire carrière dans l’administration municipale. En 1898, il remporta le quatrième et dernier siège d’échevin du quartier no 4. Sans tarder, ses collègues le nommèrent au Toronto Harbour Trust. Peut-être parce qu’il avait pris l’habitude d’être écouté, il se mit à faire des déclarations sur l’aménagement du bord de l’eau et les loisirs publics. Il ne se passait guère de réunions du conseil municipal sans qu’il propose quelque chose : électrifier l’île et y aménager des pistes cyclables, réserver des voies aux cyclistes dans les rues de la ville, améliorer le service de tramways, ouvrir une nouvelle bibliothèque et des piscines publiques. Il gagna sur certains points, mais il semblait oublier que, pour réussir dans l’arène municipale, il fallait s’échanger des faveurs et tenir compte du pouvoir des groupes de pression. Il condamna publiquement le Toronto Harbour Trust, dont il était membre, parce qu’elle était en partie responsable du piètre état des digues et de la pollution du lac Ontario par les égouts. En outre, il plaida pour que le service de traversiers – fort lucratif – administré par son beau-frère Lawrence Solman* devienne propriété publique.

En somme, Hanlan était trop franc pour ne pas se faire d’ennemis. Réélu en 1899, il perdit tout de même son siège au Toronto Harbour Trust. Au cours de son deuxième mandat, il s’aliéna le service des pompiers en faisant campagne pour sa réorganisation et se mit à dos le milieu des affaires en soutenant les employés municipaux, qui réclamaient la journée de neuf heures. Il ne s’allia pas pour autant au mouvement ouvrier ni au courant réformiste. En 1900, le réformiste Ernest Albert MacDonald fut élu à la mairie, et Hanlan, qui récolta 40 % de suffrages de moins qu’au scrutin précédent, perdit son siège.

Après les élections, Edward Hanlan tenta d’obtenir le poste de capitaine adjoint du port. Ayant échoué, il passa le reste de ses jours à la retraite, à vivre – de plus en plus mal – de ses économies. Il continua cependant d’encourager et d’inspirer les jeunes athlètes. Il se rendait régulièrement à l’Argonaut Rowing Club pour leur raconter ses exploits, et il ramait souvent avec eux. Lorsqu’une pneumonie l’emporta, le 4 janvier 1908, il n’avait que 52 ans. Dix mille personnes défilèrent devant son cercueil, à l’église presbytérienne St Andrew, et des témoignages de sympathie parvinrent du monde entier. Le cortège funèbre s’étendait sur un mille. Durant des années, Hanlan demeura un symbole du nationalisme sportif. En 1926, au cours d’une cérémonie où l’on déclara que « la crête de Vimy a[vait] été conquise sur les parcours d’aviron et dans les stades du Canada », la municipalité de Toronto dévoila la statue de bronze d’Emanuel Otto Hahn*, qui représente un Hanlan en pleine possession de ses moyens. Elle se trouve, comme il convient, au bord du lac Ontario, sur le terrain de l’Exposition nationale canadienne.

Bruce Kidd

AO, RG 22, Ser. 305, no 21587.— CTA, RG 1, A, 1898–1900, comprenant les résultats des élections municipales ; RG 4, Island leases, no 1, 1860–1861.— Toronto City Land Registry Office, Plan D-95, lots 5–6 (189 Beverley Street).— Globe, 28 avril 1883, 26 déc. 1899, 4 janv. 1908 : 13 ; 4 sept. 1926 : 17.— Andrea Brown, « Edward Hanlan, the world sculling champion, visits Australia », Canadian Journal of Hist. of Sport and Physical Education (Windsor, Ontario), 11 (1980), no 2 : 1–44.— Canada’s sporting heroes, S. F. Wise et Douglas Fisher, compil. (Don Mills [Toronto], 1974).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— H. [R.] Cleaver, A history of rowing (Londres, 1957).— Frank Cosentino, Ned Hanlan (Toronto, 1978) ; « Ned Hanlan – Canada’s premier oarsman ; a case study in 19th century professionalism », Canadian Journal of Hist. of Sport and Physical Education, 5 (1974), no 2 : 5–17.— DNB.— Christopher Dodd, Henley Royal Regatta (Londres, 1981).— Sally Gibson, More than an island : a history of the Toronto Island (Toronto, 1984).— W. E. Harding, Edward Hanlan, America’s champion oarsman [...] (New York), 1881).— R. S. Hunter, Rowing in Canada since 1848 [...] (Hamilton, Ontario, 1933).— Alan Metcalfe, Canada learns to play : the emergence of organized sport, 1807–1914 (Toronto, 1987).— J. M. Schwartz, « Ned Hanlan : portrait of a sports hero », Archivist (Ottawa), 15 (1988), no 4 : 7–9.— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell).

Bibliographie générale

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Bruce Kidd, « HANLAN, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hanlan_edward_13F.html.

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Auteur de l'article:    Bruce Kidd
Titre de l'article:    HANLAN, EDWARD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024