DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

GLODE (Gloade, Glower, Claude), CHARLES, chef micmac et fermier ; il se maria et eut au moins un fils et deux filles ; décédé en 1852 dans le comté d’Annapolis, Nouvelle-Écosse.

Le 2 décembre 1822, Charles Glode et trois autres Indiens, John Glode, Francis Glode et Malti Paul, s’adressèrent au lieutenant-gouverneur, sir James Kempt, pour obtenir des terres dans le comté d’Annapolis, en bordure de la nouvelle route qui devait être construite entre Annapolis Royal et Liverpool. Comme elle traverserait leurs principaux terrains de chasse, cette route allait détruire une bonne partie de leurs moyens d’existence, et il était donc nécessaire, selon eux, qu’ils commencent tout de suite à semer les grains. Leur demande reçut l’appui de l’abbé Jean-Mandé Sigogne*, lequel expliqua à Thomas Ritchie, député de la circonscription d’Annapolis Royal, qu’il avait souvent exhorté les Indiens à cultiver la terre, mais que peu d’entre eux avaient eu le courage de le faire, et que si ces hommes devaient réussir, d’autres pourraient suivre leur exemple. Les membres du conseil des terres de la partie est du comté d’Annapolis, mettaient en doute l’aptitude des Indiens à l’agriculture, mais par égard pour Kempt, dont la volonté d’aider les Indiens était bien connue, ils consentirent, par exception, à accorder des terres à des requérants individuels. En mars 1823, après avoir délivré des billets de location aux quatre hommes, on donna l’ordre d’établir le tracé des lots de 200 acres.

Charles Glode fut le seul à faire un effort soutenu pour cultiver la terre. Au mois de mars 1827, en compagnie de Thomas Chandler Haliburton*, qui avait succédé à Ritchie comme député d’Annapolis Royal, il se rendit chez Kempt où on lui remboursa les droits de cession et lui donna le matériel agricole indispensable. La visite arrivait à point, puisque Kempt venait de prononcer devant l’Assemblée un discours spécial dans lequel il demandait aux députés de l’aider à établir chacun des Indiens sur sa « plantation de pommes de terre ».

Un an plus tard, le 12 février 1828, Haliburton amena Glode à la barre de l’Assemblée où il présenta une pétition demandant de prohiber la vente du rhum aux Indiens. Vêtu avec élégance, Glode expliqua dans un anglais hésitant « que lui et [ses] is étaient venus déranger l’Assemblée parce qu’ils voyaient tous les jours la disgrâce et la misère que les boissons spiritueuses répandaient chez les Indiens ». À la suite de cette requête, une loi votée en 1829 laissa aux juges locaux le soin d’interdire la vente de l’alcool aux Indiens. De plus, à cause de son initiative, Glode acquit une certaine réputation auprès des Blancs. Le 13 août 1830, Joseph Howe* fit paraître dans le Novascotian, or Colonial Herald un éditorial portant sur l’apparence « repoussante » d’un grand nombre d’Indiens, tout en rappelant d’autre part à ses lecteurs : « nous devrions poser nos regards sur des hommes tels que Gload ». De la lointaine ville de Londres, le philanthrope quaker Samuel Gurney demanda des renseignements sur lui.

Glode agrandit son bien-fonds le 1er novembre 1839 en achetant d’un colon blanc, pour £15, une terre de 100 acres. Le 10 février 1840, il demanda que son premier terrain lui soit cédé en franche tenure pour qu’il puisse le transmettre à sa famille. On lui fit d’abord l’objection habituelle, selon laquelle un tel titre de propriété allait simplement permettre à des Blancs sans scrupules de dépouiller un Indien imprudent de sa terre, mais pour une fois l’argument fut rejeté et la cession en franche tenure fut accordée le 22 février.

Le gouvernement espérait toujours que les quatre premiers cessionnaires allaient mettre la région en valeur et la transformer en ce qui avait été désigné avec optimisme sous le nom d’« établissement de Glode ». Dans un rapport au secrétaire d’État aux Colonies en 1841, le lieutenant-gouverneur, lord Falkland [Cary*], décrivit Glode comme un « homme sobre et travailleur », possédant une bonne ferme de 20 à 30 acres en culture et plusieurs têtes de bétail. Ces ressources, ajoutées à celles que Glode obtenait par son talent de chasseur, lui permettaient de vivre à l’aise. Mais aucun des autres Indiens n’avait mis son bien-fonds en valeur.

Dans un effort pour susciter la participation des autres, Glode demanda des pommes de terre de semence pour sept familles, en disant que quatre d’entre elles avaient déjà défriché les terres et que les autres se proposaient d’en faire autant. Howe, le premier commissaire provincial aux Affaires indiennes, visita l’établissement en octobre 1842. Glode était parti à la chasse, laissant la propriété à ses deux jeunes filles ; Howe parvint non sans peine à les convaincre de le loger pour la nuit. Il apprécia toutes les réalisations de Glode, qui avait un terrain bien situé, une vaste grange aux fenils pleins de foin, une aire de battage propre, de bonnes étables, des pommes de terre emmagasinées dans une dépense, des clôtures acceptables et une charrue. Il était en vérité « le fermier ayant le mieux réussi de tous les Indiens de l’Ouest ». La maison elle-même, cependant, n’avait pas toutes les qualités requises, et Howe laissa un message dans lequel il offrait son aide pour en construire une plus convenable. À son retour, Glode accepta l’offre avec empressement et reçut finalement £10 du gouvernement. Sa maison à charpente de bois était terminée en 1846. Cette année-là, en février, il acheta un autre terrain qui fut décrit comme faisant partie d’un emplacement de moulin ; il avait auparavant obtenu de l’Assemblée les £2 correspondant au prix d’achat.

S’il était un excellent Indien du point de vue des Blancs, Glode n’était pas très bien vu par les siens. Il se donna en diverses occasions le titre de « chef » ou de « gouverneur » des Indiens de la partie ouest de la Nouvelle-Écosse et affirma en 1835 que 415 Indiens se trouvaient sous son autorité. Son frère Jack avait été choisi chef au début des années 1830 et avait aussitôt cédé ses pouvoirs à Charles, qui était plus ambitieux ; les autres Micmacs, cependant, avaient refusé d’admettre ce changement et considéraient encore Jack comme leur chef. De l’avis d’Andrew Henderson*, un Blanc de l’endroit, Charles était « plus actif et plus intelligent, mais Jack plus avisé et plus viril ». Howe décrivit bien le caractère de Charles Glode en disant qu’il était « perspicace et intelligent, même si les siens l’accus [aient] d’être égoïste – ce qui n’[était] pas un mauvais trait de caractère chez un Indien ».

Charles Glode mourut en 1852. Sa propriété fut confiée à un administrateur le 8 avril et, en moins d’un an, elle fut vendue au prix de £25 10 shillings afin de payer ses dettes. Glode eut le mérite d’être l’un des rares Indiens à obtenir des terres en franche tenure dans la province de la Nouvelle-Écosse et à laisser une propriété susceptible d’être administrée. Aux yeux des autorités, il était une preuve éclatante de ce qu’un Indien pouvait réussir dans le domaine de l’agriculture et, en reconnaissance, elles le libérèrent des contraintes légales qui empêchaient les Indiens de posséder’ d’acheter et de léguer des terres en tant qu’individus. Ses succès ne lui attirèrent pas beaucoup d’éloges de la part des gens de sa race, car il avait choisi la voie menant à l’assimilation à la société blanche.

L. F. S. Upton

AAH, Edmund Burke papers, n° 39 (T. C. Haliburton à Sigogne, 10 mars 1827).— Annapolis County Registry of Deeds (Bridgetown, N.-É.), Deeds, 33 : 400 ; 38 : 278 ; 44 : 186 ; 45 : 95–96 (mfm aux PANS).— N.-É., Dept. of Lands and Forests (Halifax), Crown land grants, book U : 46 (mfm aux PANS).— PANS, MG 1, 979, William Bowman à Peleg Wiswall, 20 janv. 1829 ; MG 15, 3, n° 89 ; RG 1, 430, n° 188 ; 432 : 21, 115–118, 127–131, 262 ; RG 20A, Glode, Charles, 1840.— PRO, CO 217/178 : 91.— N.-É., Acts, 1829, chap. 39 ; House of Assembly, Journal and proc., 1826–1827 : 74–75 ; 1828 : 208 (le sujet paraît sous le nom de Charles Glower).— Acadian Recorder, 16 févr. 1828 (le sujet paraît sous le nom de Charles Glower).— Novascotian, or Colonial Herald, 13 août 1830.— Upton, Micmacs and colonists.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

L. F. S. Upton, « GLODE, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/glode_charles_8F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/glode_charles_8F.html
Auteur de l'article:    L. F. S. Upton
Titre de l'article:    GLODE, CHARLES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    18 mars 2024