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GEORGE, JAMES, ministre presbytérien et éducateur, né le 8 novembre 1800 à Muckhart (Perthshire, Écosse), fils de James et d’Elizabeth George, décédé le 26 août 1870 à Stratford, Ontario.

Fils d’un petit fermier, James George passa son enfance dans les environs de Kinross et, après avoir fréquenté l’école primaire, devint tisserand à Auchterarder. Le ministre presbytérien de l’endroit, voyant ses capacités, parvint à le convaincre d’entreprendre des études en vue de devenir ministre et lui donna des cours privés. George entra à la Dollar Academy en 1822, puis s’inscrivit à la St Andrews University. En 1825, il reçut un diplôme ès arts de l’University of Glasgow et entra alors au Divinity Hall pour étudier la théologie. Il fut également professeur dans une école de Glasgow. En 1855, l’University of Glasgow lui décerna un doctorat honorifique en théologie.

Prônant des idées sociales radicales et en désaccord total avec la politique tory de lord Melville en Écosse et avec celle du cabinet de lord Liverpool, George émigra aux États-Unis en 1829, rejoignant ainsi ses frères qui s’étaient établis dans le comté de Delaware, New York. Il est possible qu’il se soit marié avant de quitter l’Écosse ; sa première épouse, Margaret, fut enterrée dans ce pays en 1834. Il devint ministre de l’Associate Reformed Church et prêcha dans l’état de New York, à Philadelphie et à Fort Covington. Il déclara plus tard que son séjour aux États-Unis l’avait guéri de son républicanisme radical.

En juillet 1833, il vint s’installer à York (Toronto), Haut-Canada ; il fut accueilli parmi les membres de l’United Synod of Upper Canada appartenant à une branche dissidente de l’Église d’Écosse et on lui confia la charge du territoire de Scarborough. Dans l’espace d’un an, il organisa une congrégation active qu’il fit adhérer à l’Église presbytérienne du Canada affiliée à l’Église d’Écosse. Il fut élu président du synode en 1841.

En décembre 1837, lors du soulèvement dirigé par William Lyon Mackenzie, George vint donner son appui au gouvernement en entrant dans la ville de Toronto à la tête des « Hommes de Scarboro ». Dans un sermon qu’il prononça vers cette époque, on peut constater qu’il avait totalement répudié son radicalisme. Il faut se soumettre au gouvernement civil, déclara-t-il, comme à une institution de « droit divin », et la rébellion ne peut trouver sa justification que dans les cas extrêmes où un gouvernement « annihile son droit à la soumission des gouvernés ». Pendant 17 ans, George ne quitta sa congrégation de Scarborough que d’octobre 1847 à mai 1848, lorsqu’il fut affecté au territoire de Belleville. Jusqu’en 1853, il a fait, dit-on, 1 700 sermons, dont chacun fut écrit en entier. Son gendre, le révérend Donald Ross, a fait une sélection parmi ceux-ci et parmi les sermons ultérieurs, et il en a publié un recueil posthume.

En 1846, George fut nommé à mi-temps professeur intérimaire de théologie systématique au Queen’s College à Kingston. Chaque année, il donnait des cours pendant six semaines, et le consistoire de Toronto veillait à lui trouver un prédicateur suppléant à Scarborough pendant cette période. En 1852, le synode le nomma au conseil d’administration de Queen’s College comme membre ecclésiastique et, l’année suivante, il devint professeur de métaphysique et de morale. Peu de temps après, le principal du collège, John Machar, résigna ses fonctions et George devint le directeur intérimaire du collège ; son traitement fut augmenté de £100 et il accéda au rang de vice-principal. Pendant la durée de son mandat, Queen’s prit possession de son premier établissement permanent ; une faculté de médecine et une faculté de droit – cette dernière ne survécut que peu de temps – s’ajoutèrent à la faculté des arts et à la faculté de théologie.

En 1854, George contribua en partie à la venue à Queen’s College du révérend George Weir d’Écosse, professeur de littérature classique. Au début, il entretint des relations cordiales avec le jeune professeur et avec la sœur de ce dernier, laquelle s’occupa du ménage de son frère pendant la première année. La situation devait se gâter en 1856, lorsque circula une lettre anonyme qui accusait George et le conseil d’administration de mal gérer l’école préparatoire du collège. L’auteur de la lettre fut retracé ; il s’agissait du directeur de l’école, H. J. Borthwick, et il fut sommairement congédié. Lorsque Borthwick demanda son admission à Queen’s comme étudiant en théologie, George refusa de l’accepter à ses cours et essaya d’obtenir du « sénat » du collège qu’il enquête sur sa conduite, mais la proposition fut rejetée en raison de l’opposition de Weir. George déposa alors une plainte officielle au sujet de Weir et de Borthwick ; lorsque le conseil l’eut prié instamment d’accepter Borthwick à ses cours, George résigna ses fonctions de membre du conseil d’administration, de vice-principal et de professeur de théologie, et ne retint que sa chaire de métaphysique et de morale.

En 1859, après la nomination de William Leitch au poste de principal, George et Weir furent convoqués devant le conseil d’administration et priés de mettre fin à leur querelle pour le bien du collège. La question demeura pendante jusqu’à l’automne de 1861. À son retour d’un voyage en Écosse, Weir porta contre George une grave accusation : ma « sœur, affirma-t-il, a donné naissance en mars 1855 à un enfant – un fils – cet enfant est votre portrait vivant et ne porte pas d’autre nom que le vôtre depuis sa naissance – et elle ne cesse d’affirmer solennellement que vous en êtes le père. » George nia catégoriquement et réclama d’abord des membres du conseil d’administration qu’ils mènent une enquête sur toute cette affaire ; il revint ensuite sur sa position et résolut de résigner ses fonctions en alléguant le mauvais état de sa santé. Le conseil d’administration accepta rapidement sa démission, laquelle devait prendre effet à la fin du trimestre du printemps de 1862, et refusa de pousser plus loin son action en rapport avec les accusations de Weir.

Weir se sentit frustré par l’attitude du conseil d’administration qu’il jugea pusillanime ; il répliqua en essayant de ridiculiser l’« immoral professeur » de morale au moyen d’un poème héroï-comique formé de 16 chants qu’il fit publier anonymement. Selon Leitch, qui considérait Weir comme étant mentalement déséquilibré, il fit également lecture aux étudiants et à toute personne qui voulait bien l’entendre « des faits les plus inconvenants et les plus licencieux » tirés des lettres portant sur la prétendue liaison entre sa sœur et George. Lorsque George quitta Queen’s en 1862 et devint ministre de l’église St Andrew à Stratford, Weir reporta son animosité sur Leitch et jeta le collège dans un tel état de désordre que le conseil d’administration le congédia en 1864.

À Stratford, George s’acquitta de sa charge de ministre avec beaucoup de succès. Il mit fin aux dissensions qui perturbaient la petite congrégation et augmenta le nombre de ses membres à un point tel qu’il fallut songer à construire une église beaucoup plus grande. Il se montra également très actif dans la vie de la communauté, en devenant membre du conseil scolaire de l’endroit et aumônier de la St Andrew’s Society. Sa deuxième femme, Barbara Ross, qu’il avait épousée le 20 décembre 1845, était décédée quelques années après, et il épousa Janet Kerr quelque temps avant de quitter Queen’s. Le ministre et son épouse furent tous deux très estimés des membres de la congrégation de Stratford et travaillèrent ensemble à promouvoir la construction d’une nouvelle église. Quand le temple fut inauguré le 13 janvier 1869, la dette ne s’élevait qu’à $1 400. George mourut en 1870, laissant son épouse, trois filles nées de son premier mariage, deux fils du deuxième, et deux filles et un garçon nés du troisième.

Tant à Scarborough qu’à Stratford, le ministère de George ne fut pas entaché de la moindre trace de scandale. Robert Ure, dans son oraison funèbre, fit allusion aux événements survenus au Queen’s College en se déclarant convaincu que si la vie de George est « considérée en toute objectivité, on ne pourra rien trouver qui puisse ternir l’éclat d’un noble caractère et l’image d’une vie consacrée au service de Dieu ». Un long panégyrique vante également ses dons de pasteur, d’éducateur, de prédicateur, d’écrivain et de causeur ; il y est même fait mention de « son esprit marqué au coin d’un humour authentique », qualité singulièrement absente de ses écrits.

Il est difficile de porter un jugement sur la dispute entre George et Weir qui perturba le Queen’s College à une certaine époque. George apparaît suffisant, chatouilleux devant la critique, et Weir, envieux, ambitieux, voire même paranoïaque. George peut bien avoir manqué de circonspection, mais il est fort peu probable qu’il ait séduit Mlle Weir. Nous ne possédons tout au plus que des preuves indirectes et nous ne pouvons que nous en tenir au vieux verdict écossais, « non-lieu faute de preuves ».

H. P. Gundy

[James George], Thoughts on high themes : being a collection of sermons from the mss. of the late Rev. James George, D.D. [...] (Toronto, 1874). On trouvera la liste des autres ouvrages de James George dans : Bibliography of Canadiana (Staton et Tremaine) ; Bibliography of Canadiana : first supp. (Boyle et Colbeck) ; Canadiana, 1698–1900, in the possession of the Douglas Library, Queen’s University, Kingston, Ontario (Kingston, 1932), 47s. ; et Catalogue des brochures aux APC (Casey), I.

Perth County Surrogate Court (Stratford, Ont.), will of James George, 19 mai 1868 ; codicille, 15 août 1870 ; affidavit, 29 août 1870 (copie aux PAO).— QUA, Queen’s records, B, 1846–1862 ; D1, 1846–1864.— A historical and statistical report of the Presbyterian Church of Canada, in Connection with the Church of Scotland, for the year 1866 (2e éd., Montréal, 1868).— Memorials of the life and ministry of the Rev. John Machar, D.D., 1796–1863, late minister of St. Andrew’s Church, Kingston (Toronto, 1873).— On appeal from the Court of Chancery : Weir v. Mathieson, Reports of cases adjudged in the Court of Error and Appeal, Alexander Grant, compil. (2e éd., 3 vol., Toronto et Édimbourg, 1885), III : 1 123–1 163.— Presbyterian Church of Can. in Connection with the Church of Scot., Minutes of the Synod, 1834–1836 ; Abstract of the minutes of the Synod, 1837–1845 ; Acts and proc. of the Synod, 1846–1871.— Argus ; a Commercial, Agricultural, Political and Literary Journal (Kingston, Ont.), 1862.— Chronicle and News (Kingston), 1847–1862.— Daily British Whig (Kingston), 1849–1862.— Daily News (Kingston), 1851–1862.— Presbyterian (Montréal), XXIII (1870) : 239–246.— Stratford Beacon (Stratford, Ont.), 2, 9, 14 sept. 1870.— Stratford Herald (Stratford, Ont.), 31 août 1870.— William Gregg, History of the Presbyterian Church in the dominion of Canada [...] (Toronto, 1885).

Bibliographie générale

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H. P. Gundy, « GEORGE, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/george_james_9F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/george_james_9F.html
Auteur de l'article:    H. P. Gundy
Titre de l'article:    GEORGE, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    19 mars 2024