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GAMBLE, JOHN WILLIAM, industriel et homme politique, né le 5 juillet 1799 à la garnison de York (Toronto), dans le Haut-Canada, fils aîné de John Gamble, chirurgien militaire et loyaliste, et d’Isabella Elizabeth Clarke, du Connecticut ; en 1822, il épousa Mary Macaulay, fille de James Macaulay*, de York, dont il eut cinq enfants puis, en 1834, Matilda Atkinson qui lui donna trois filles, et enfin Minerva Anne Niles, qui était veuve ; décédé le 12 décembre 1873 à Pine Grove, Ont.

John William Gambie fut élevé à Kingston mais retourna à York vers 1815 car les terres de sa famille étaient situées dans le canton d’Etobicoke. Il tint un magasin d’abord avec son beau-frère William Allan* puis, à partir de 1822, avec son frère William* à qui il laissa presque toutes les responsabilités jusqu’au moment où l’association fut dissoute au profit de William en 1827. En 1823, John William Gambie résidait à Mimico Creek, dans le canton d’Etobicoke, où il s’occupait d’agriculture, de meunerie et de la gestion des biens dont il avait hérité. Il devint magistrat en 1827 et fut également président de la Cour trimestrielle des sessions générales de la paix du district de Home de 1836 à 1842. Comme il n’y avait pas de ministre de l’Église d’Angleterre à Mimico (qui se trouve maintenant dans la municipalité d’Etobicoke), il prit l’habitude de célébrer la Parole jusqu’à ce que l’église Christ ait été construite sur le terrain qu’il avait donné à cette fin en 1833.

En 1843, Gamble alla s’installer à Pine Grove dans le canton de Vaughan, en amont de la rivière Humber. C’est là qu’il passa le reste de sa vie et qu’il construisit un complexe industriel comprenant une meunerie, une scierie, une distillerie et une fabrique de textiles. Comme président du canton de Vaughan à partir de 1846, il remplit 14 mandats au conseil du district, qui devint plus tard un conseil de comté, mais étant un tory au sein d’un conseil composé en majorité de réformistes, il ne fut que deux fois préfet du comté de York. Il dirigea la Vaughan Plank Road Company et, de 1853 à 1856, fut à l’Assemblée le porte-parole des agriculteurs, des meuniers et des commerçants qui formèrent la Bank of Toronto. Il participa à la fondation de l’église Christ à Woodbridge, sur un terrain qu’il avait donné en 1851 et, au synode de l’Église d’Angleterre, il fut toujours un représentant laïque influent.

Gamble se lança dans la politique en 1838 et se présenta comme tory constitutionnel ; il battit George Duggan dans la première circonscription de York. Celle-ci comprenait toujours, malgré des changements ultérieurs, Mimico, Woodbridge et Etobicoke, la place forte politique de Gamble. Ce dernier s’opposa à l’union du Haut et du Bas-Canada, qui, selon lui. menaçait d’accroître l’influence catholique ; aux élections de 1841, il se déclara pour « la fidélité à la couronne et le respect de la religion ». Lors de cette élection mouvementée, il fut défait par le réformiste James Hervey Price* qui le battit de nouveau en 1847. À la suite d’un revirement d’opinion au désavantage des partisans de Robert Baldwin*, il fut réélu avec une bonne majorité en 1851 et en 1854, mais il fut battu en 1857 par William Pearce Howland*, un meunier et un marchand de grain bien connu. Des partisans conservateurs et orangistes le poussèrent à se présenter comme conseiller législatif en octobre 1860, mais il essuya une lourde défaite.

En décembre 1847, Gamble s’était déclaré partisan du « libre-échange intégral » mais, en février 1849, le protectionnisme était devenu sa principale préoccupation politique. Selon lui, la production et l’industrie manufacturière canadiennes se trouvaient menacées par la Grande-Bretagne. Grâce à sa supériorité économique écrasante, celle-ci garderait le Canada dans un état permanent de « plantation », de colonie qui lui fournirait les matières premières et serait impuissante à contrôler l’entrée des produits britanniques sur son territoire. Il pensait que les capitaux devaient être accumulés au Canada sous la protection de barrières douanières et qu’on ne devait pas en permettre la sortie au profit des capitalistes de Grande-Bretagne. C’est grâce à une telle politique protectionniste que les États-Unis s’étaient développés rapidement, selon Gamble, et il admirait l’esprit d’entreprise des Américains, esprit qu’il avait perçu dès ses premières relations d’affaires avec des parents de sa mère vivant à Boston. Gamble considéra comme une menace sérieuse le mouvement annexionniste qui se manifesta à la fin de 1849 : il craignait qu’il portât atteinte à la nationalité canadienne et aux relations avec la Grande-Bretagne, et qu’il conduisît à une guerre civile. Il entra dans le conseil d’administration de la British American League et, soutenu par Ogle Robert Gowan, prit la parole pendant une grande partie du deuxième congrès de cette association. Il proposa de rendre électifs la Chambre haute et le poste de gouverneur. Une brochure qu’il fit paraître à cette époque se terminait ainsi : « Pour rester britannique, le Canada doit connaître une prospérité dont le développement soit aussi grand et aussi rapide que celui de son voisin, et posséder des institutions tout aussi favorables aux libertés publiques. »

À l’Assemblée, de 1851 à 1857, Gamble s’attaqua à la réciprocité avec les États-Unis ainsi qu’aux tarifs douaniers qui, établis sans discernement, ne feraient que pénaliser les produits bruts américains que la province ne pourrait jamais produire elle-même, sans, pour autant, la protéger de l’emprise commerciale de la Grande-Bretagne. Il était également en faveur des « réserves » du clergé et s’opposait au plein épanouissement des écoles séparées. À cette époque, il déplorait néanmoins les agissements de certains tories qui refusaient de reconnaître qu’ils vivaient dans une ère démocratique. Sa participation aux travaux du conseil de comté l’amenait à croire au bon sens populaire, et ses idées sur l’enseignement démontraient son attachement aux écoles locales. Son plaidoyer en faveur du protectionnisme, surtout, épousait non seulement ses intérêts personnels mais aussi sa conception d’un Canada composite, indépendant et étroitement uni.

Gamble considérait qu’il était le seigneur d’une paroisse élevée dans la crainte de Dieu, d’un village prospère pour lequel ses propres industries étaient d’une importance vitale et de loyaux petits propriétaires. Il est vrai qu’il avait l’air d’un seigneur. Il était de grande taille, avait les épaules larges, une tête d’une beauté remarquable et une allure décidée. Toutefois, vers 1860, Gamble avait perdu sa dernière lutte électorale. Certaines des grandes causes qui lui étaient chères avaient été réduites à néant ou se trouvaient maintenant dépassées et plusieurs entreprises familiales s’étaient effondrées lors de la crise économique de la fin des années 50. Pour se consoler, il se tourna vers la généalogie de sa famille, et dressa les Family records. L’épigraphe de cet ouvrage témoigne que Gamble était devenu un tory intransigeant : « Mon fils, respecte Dieu et le roi et ne te mêle pas à ceux qui sont en faveur du changement. »

Barrie Dyster

J. W. Gamble édita Family records of the Gambles of Toronto (Toronto, 1872), et écrivit Letter on Lord Grey’s despatch of 31st March, 1848, relative to Canadian customs duties (Toronto, 1849) ; Memoir of Isabelle Elizabeth Gamble (Toronto, 1859) ; Produce tables, showing the value of any quantity of grain, the standard weight of which is sixty pounds to the winchester bushel (Toronto, 1844) ; Speech on the commercial policy of the country (Toronto, 1852) ; To the members of the Yorkville branch of the British American League (s.l., [1850]).

APC, FM 24, D16 (Papiers Buchanan), pp.23 129–23 140.— MTCL, Baldwin papers, références à J. H. Price ; Boulton papers, Gambie à G. S. Boulton, 15 avril 1853.— Arthur papers (Sanderson).— Journal of Education for Ontario, XXVII (1874) : 9.— Minutes of the proceedings of the second convention of the delegates of the British American League, [...] (Toronto, 1849).— Town of York, 1815–1834 (Firth).— Globe (Toronto), juill. 1854, décembre 1857, 3–6 oct. 1860.— Leader (Toronto), juill. 1854, décembre 1857, 28 sept. 1860.— Mail (Toronto), 13 déc. 1873.— Patriot (Toronto), 30 janv. 1838, janvier 1848, décembre 1851.— Christ Church, Woodbridge, Ontario, 1842–1967 (s.l., [1967]).— Creighton, Macdonald, young politician.— Landmarks of Toronto (Robertson), I : 16 ; V : 321.— Joseph Schull, 100 years of banking in Canada, a history of the Toronto-Dominion Bank (Vancouver, Toronto, Montréal, 1958).— Samuel Thompson, Reminiscences of a Canadian pioneer for the lest fifty years; an autobiography (Toronto, 1884).— H. O. Tremayne, One hundred years old ; a sketch of the history of Christ Church, Mimico, 1827–1927 ([s.l., 1927]).

Bibliographie générale

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Barrie Dyster, « GAMBLE, JOHN WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gamble_john_william_10F.html.

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Auteur de l'article:    Barrie Dyster
Titre de l'article:    GAMBLE, JOHN WILLIAM
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    18 mars 2024