CUNNABELL (Cunnable), WILLIAM, imprimeur et éditeur, né à Halifax, Nouvelle-Écosse, le 24 mai 1808, fils de John Cunnabell et de Nancy Leonard ; épousa, le 7 août 1842, Margaret Athol, née Dechman, dont il eut six enfants ; mort d’hydropisie le 31 décembre 1868, à Halifax.

William Cunnabell possédait des traits de caractère qui, apparemment, étaient de famille : d’une tranquille intégrité, il. était cordial, toujours prêt à innover et détestait la discorde. Il fit son apprentissage en imprimerie à Halifax avec Philip J. Holland de l’Acadian Recorder, et, vers 1836, son frère, Jacob Sparling Cunnabell, lui céda sa maison d’imprimerie et d’édition, qui avait vu le jour en 1824 avec la publication du premier journal mensuel de la Nouvelle-Écosse, l’Acadian Magazine ; or, Literary Mirror. Au cours de sa carrière de 30 ans dans les affaires, William Cunnabell prit part à la publication de nombreux journaux en Nouvelle-Écosse, quoiqu’il n’assumât que rarement des responsabilités au niveau éditorial. L’un de ces journaux, le Morning Herald and General Advertiser, qui commença à paraître au début des années 40, fut le premier journal à « un penny » en Nouvelle-Écosse. Parmi ces publications, les périodiques méthodistes occupent une place importante, depuis le Methodist Quarterly, le Christian Gleaner et le Wesleyan, dans les années 30, jusqu’au Provincial Wesleyan dans les années 40. De fait, le grand nombre de textes qu’il publia pour le compte de l’Église méthodiste indique que durant cette période il en fut probablement l’imprimeur et l’éditeur officieux. De plus, Cunnabell entreprit de publier des périodiques destinés à enrichir la vie culturelle de la colonie, comme la Pearl, hebdomadaire « consacré aux belles-lettres, à la science et à la religion », qui fut vendu à John Sparrow Thompson en 1837, et le Psalmody Reformer, journal mensuel qui offrait une « méthode simple et détaillée pour l’enseignement de la musique vocale » et comprenait ce qui fut peut-être les premières partitions musicales imprimées dans la province. Comme la plupart des publications de la colonie à l’époque, les journaux de Cunnabell ne connurent qu’une vie éphémère. Apparemment, il n’y avait pas en Nouvelle-Écosse assez de personnes prêtes à prendre un abonnement, ou en mesure de le faire, pour assurer la stabilité financière des périodiques.

En 1839, Cunnabell importa une presse « Washington » pour améliorer son entreprise qui se diversifiait et prenait de l’ampleur. La plus importante publication à sortir de sa presse au cours de ces années-là fut probablement The Nova-Scotia almanack, que son frère Jacob avait publié pour la première fois en 1834. William Cunnabell en poursuivit la publication après 1837, en modifiant à deux reprises le titre. Un incendie qui détruisit les locaux en 1861 mit fin à la publication de cet almanach. De tous les almanachs publiés dans les premiers temps de la Nouvelle-Écosse, ceux de Cunnabell furent sans aucun doute les plus innovateurs et les plus artistiques, avec, entre autres, de très belles gravures sur bois pour enjoliver les calendriers. Le Belcher’s farmer’s almanack, qui parut plus longtemps et fut probablement plus prospère financièrement, comptait quelque 80 pages, contre 60 pour celui de Cunnabell, mais sa présentation et son contenu ne changeaient guère. Les almanachs de Cunnabell étaient davantage variés et contenaient de temps à autre des articles sur la famille royale britannique, la signalisation maritime et un calendrier des événements survenus dans la région durant l’année écoulée. Cunnabell publia aussi le Cunnabell’s city almanac and general business directory en 1842, un des premiers abrégés de ce genre dans la province.

En outre, Cunnabell fit divers travaux d’impression générale pour des clients de Halifax. Sa publicité parle d’installations permettant l’impression de « formules commerciales et juridiques, cartes de visite, d’affaires ou personnelles, affiches et prospectus petits et grands », aussi de « livres et de papier réglé, circulaires, partitions de musique, etc. » et d’un service spécial « d’imprimerie sur satin et parchemin ». De nombreuses brochures furent imprimées, y compris des tracts religieux, scientifiques et politiques, de la poésie et des guides militaires. Les livres imprimés et publiés par la firme de Cunnabell, qui représentaient une bonne part de la production locale à l’époque, portaient en majeure partie sur des thèmes religieux. Parmi ces ouvrages, on compte A brief view of the scriptural authority and historical evidence of infant baptism [...] (Halifax, 1837), de John William Dering Gray, A memoir of the late Rev. William Black [...] (Halifax, 1839) de Matthew Richey*, A sketch of the rise and progress of the Church of England in the British North American provinces (Halifax, 1849), de Thomas Beamish Akins*, et Sermons on some of the principal doctrines and duties of Christianity (Halifax, 1862), de John George Marshall*. La maison d’édition de Cunnabell publia également l’Évangile de saint Jean en langue micmaque.

Les publications de William Cunnabell ne reflètent guère les querelles politiques et sectaires de l’époque. Quoique l’imprimeur fût un méthodiste qui, manifestement, jouissait de la clientèle de la collectivité méthodiste, les controverses religieuses qu’il exposa dans ses publications concernaient surtout la doctrine. Il avait adopté comme politique délibérée de présenter les « nouvelles sans commentaires » et de publier des écrits offrant une valeur littéraire et artistique. Apparemment plutôt conservateur dans ses vues, Cunnabell était, en même temps, prêt à se lancer dans divers projets de publication et ne ménageait ni l’effort ni l’argent pour améliorer son imprimerie.

Gertrude Tratt

William Cunnabell participa à la publication des journaux suivants à Halifax : Acadian Magazine ; or, Literary Mirror, 18261828 ; Acadian Telegraph, 18371838 ; Advertiser and Business Directory, 1849– ? ; Christian Gem, 1845 ; Christian Gleaner, 18331838 ; Methodist Quarterly, 18321838 ; Monthly Magazine, 18301833 ; Morning Herald and Commercial Advertiser, 1840–1842 ; Morning Herald and General Advertiser, 1843–1848 ; Morning News, 1840–1849 ; New Era, 1851–? ; Nova Scotia and New Brunswick Wesleyan Methodist Magazine, 1832 ; Pearl, 1837 ; Provincial Wesleyan, 1839–1856 ; Psalmody Reformer, 1853–? ; Reporter, 1860–1864 ; Weekly Miscellany, 1863–1864 ; Wesleyan, 1838–1840 ; Youth’s Preceptor, 1853–?. Cunnabell a aussi publié The Nova-Scotia almanack (Halifax), 1837–1841 ; Cunnabell’s Nova-Scotia almanac (Halifax), 1842–1850 ; Cunnabell’s Nova Scotia almanac, and farmer’s manual (Halifax), 1851–1859, 1861 ; et Cunnabell’s city almanac and general business directory, for the year of our Lord 1842 (Halifax, 1842).  [g. t.]

Brunswick Street United Church (Halifax), records, 1829–1902 (mfm aux PANS).— PANS, MG 5, Camp Hill Cemetery (Halifax), register of burials, août 1844–déc. 1878 ; RG 1, 451 ; RG 5, P, 59, 123 ; RG 35, A, 1–3, Halifax assessments, 1817–1841.— St Matthew’s Presbyterian Church (Halifax), session papers, 1819–1936 (mfm aux PANS).— E. J. Connable et J. B. Newcomb, Genealogical memoir of the Cunnabell, Conable, or Connable family, John Cunnabell of London, England, and Boston, Masachusetts, and his descendants (2 vol., Jackson, Mich., 1886–1935), 1 : 145, 147, 151.— Halifax, N.S., business directory, for 1863 [...], Luke Hutchinson, compil. (Halifax, 1863).— H. W. Hopkins, City atlas of Halifax, Nova Scotia, from actual surveys and records ([Halifax], 1878).— Hutchinson’s Nova Scotia directory, for 1864–65 [...], Thomas Hutchinson, compil. (Halifax, [1864]).— McAlpine’s Halifax city directory [...] (Halifax), 1875–1886.— Tratt, Survey of N.S. newspapers.— F. E. Crowell, New Englanders in Nova Scotia, Yarmouth Herald (Yarmouth, N.-É.), 10 nov. 1931 (copie aux PANS, scrapbook 109, p.168).— D. C. Harvey, Newspapers of Nova Scotia, 1840–1867, CHR, XXVI (1945) : 279–299.

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Gertrude Tratt, « CUNNABELL (Cunnable), WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cunnabell_william_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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