Titre original :  Canadian church psalmody: consisting of psalm tunes, chants, anthems, &c. with introductory lessons and exercises in sacred music edited by James Paton Clarke. Toronto: H. & W. Howsell, 1845. 
Source: https://archive.org/details/cihm_48454/page/n5/mode/2up

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CLARKE, JAMES PATON, musicien, né en 1807 ou 1808, probablement en Écosse ; le 25 décembre 1831, il épousa Helen Fullerton, dont il eut plusieurs enfants ; décédé le 27 août 1877 à Yorkville (Toronto).

Fils de musicien, James Paton Clarke débuta comme employé chez un marchand de musique à Édimbourg. En 1829, il était musicien à l’église St George à Glasgow, et, en 1834, il devenait, dans la même ville, organiste de la chapelle épiscopalienne St Mary. Plusieurs de ses cantiques parurent dans les périodiques britanniques aux environs de 1832.

Clarke vint au Canada en 1835. Il est possible qu’il se soit établi comme fermier à Elora, Haut-Canada, mais la première trace de sa présence remonte aux années 1844 et 1845 pendant lesquelles il fut organiste à l’église Christ de Hamilton. En 1845, il donna deux concerts à Toronto ; il dirigea d’abord un chœur à l’inauguration de l’église St George, puis un concert préparé par John McCaul*, vice-président de King’s College et fervent promoteur de belle musique. McCaul incita probablement Clarke à venir à Toronto ; de 1845 à 1847, en 1855 et en 1872 et 1873, Clarke fut chef d’orchestre de la Philharmonic Society dont McCaul était le président ; il avait dirigé la Toronto Vocal Music Society de 1851 à 1853.

Sous l’influence de McCaul, Clarke mettait le plus souvent du Mozart, du Haydn ou du Beethoven au répertoire de ses concerts. Il présenta plusieurs symphonies de Mozart et de Beethoven, sans toutefois les jouer au complet, peut-on présumer, et sûrement pas en utilisant tous les instruments requis. Il dirigea aussi des ouvertures et des extraits d’oratorios, des chants folkloriques et des cantiques, de la musique d’opéra et de la musique légère ainsi que ses propres pièces vocales. Plusieurs de ces représentations constituaient des premières locales. Comme cela se faisait à l’époque, les programmes comportaient presque toujours un mélange de musique orchestrale, de solos de chant, de musique chorale et de démonstrations de virtuosité instrumentale exécutés par un groupe de musiciens où se mêlaient aussi amateurs et professionnels. Clarke ne fut pas toujours chef d’orchestre ; il lui arriva aussi de faire de l’accompagnement au piano et de chanter dans des ensembles. Il fut organiste à la cathédrale St James à Toronto en 1848 et en 1849 et sans doute aussi à St Michael, cathédrale catholique romaine.

Clarke fit également partie de l’élite culturelle locale en tant que compositeur. Il écrivait sa musique sur des textes de Samuel Thompson*, du révérend Robert Jackson MacGeorge*, de Catharine Parr Traill [Strickland*] et d’autres auteurs canadiens. Il connut son apogée de compositeur en 1853 avec les Lays of the Maple Leaf, or songs of Canada, œuvre entièrement inspirée par les paysages, les pionniers, les chasseurs et les bûcherons canadiens ; c’était la plus longue composition jamais publiée au Canada. Elle fut bien accueillie et un contemporain exprima le souhait de voir Clarke « livrer bientôt au public les nouveaux accents de cette harpe dont il pinçait [les cordes] avec tant de brio ».

Clarke reçut en 1846 le grade de bachelier en musique de King’s College (University of Toronto) ; c’était, il est presque sûr, la première fois qu’une université canadienne décernait un tel diplôme. Il serait aussi devenu conseiller musical honoraire de ce collège. En 1848, William Henry Draper lui remit trois prix spéciaux offerts par l’université pour ses compositions présentées lors d’un concours. En 1856, il devait recevoir de l’université le grade de docteur en musique, le premier du genre au Canada, mais il se pourrait, en fait, que le diplôme ne lui ait pas été décerné.

Les années 1853 à 1856 marquent véritablement la fin de la brillante carrière de Clarke et le début d’une période de 20 ans au cours de laquelle il ne sortit que rarement de l’obscurité. En 1853, il fut remplacé comme directeur de la Toronto Vocal Music Society et posa, sans succès, sa candidature à une chaire à Trinity College. On ignore s’il publia des compositions musicales après 1853 ou s’il occupa un poste dans quelque église ou école que ce fût. En 1854, on reprocha à ses cantiques d’être « entièrement dénués de plan et d’originalité ». Il semble aussi qu’il ait quitté Toronto, mais il y était certainement de retour en 1861, année où il collabora à la publication d’un recueil intitulé A selection of chants and tunes, pour le synode de l’Église d’Angleterre du diocèse de Toronto.

Clarke connut une dernière fois la renommée quand la Philharmonic Society fut ressuscitée en 1872, avec McCaul comme président et Clarke comme chef d’orchestre. On présenta le Messie, le 28 février 1873, avec 160 choristes et 30 exécutants. Bien qu’elle fût inégale, la représentation fut jugée « tout à fait digne d’éloges », étant donné l’expérience des chanteurs. La santé de Clarke s’altérait et la Philharmonic Society devait avoir par la suite d’autres directeurs, comme Frederic Herbert Torrington*, notamment. Clarke mourut subitement quatre ans plus tard.

Clarke passait pour être un « musicien sérieux et appliqué ; un compositeur de talent et un professeur de piano compétent et accompli ». Un demi-siècle après qu’il eut émigré, il avait encore en Écosse la réputation d’exceller à la fois comme musicien et comme chanteur. Capable de toucher à tout, comme devait pouvoir le faire tout musicien dans un pays de pionniers, Clarke réparait et accordait aussi des orgues et, dans les dernières années de sa vie, il joua à plusieurs, reprises du violon et de la viole dans d’éphémères quatuors à cordes.

Au moins 15 de ses pièces vocales furent publiées à Toronto et on sait que 10 autres furent jouées ; par contre, on n’a retrouvé qu’une seule œuvre instrumentale. Son œuvre s’inspire de la musique folklorique et des courants musicaux de la fin du xviiie siècle. Ses meilleures mélodies ont une certaine fraîcheur champêtre et leur simplicité est voulue. Les accents de sincérité et de pureté qui émanent de la musique spontanée de Clarke contrastent avec la musique plus alambiquée et moins authentique qui commença à déferler sur le Canada après 1850. Le plus célèbre élève de Clarke fut son fils, Hugh Archibald, qui débuta comme pianiste en 1854 et qui fut entièrement formé par son père. Nommé professeur à l’University of Pennsylvania en 1875, ce fut l’un des deux premiers professeurs de musique à enseigner dans une université américaine.

Helmut Kallmann

Christ’s Church (Hamilton, Ont.), livre de comptabilité.— MTCL, registre des procès-verbaux de la Toronto Choral Society, 1845, et de la Philharmonie Society, 1846–1847.— St James’ Cathedral (Toronto), registres et procès-verbaux des marguilliers, 1842–1908.— Canadian church psalmody : consisting of psalm tunes, chants, anthems, etc., with introductory lessons and exorcises in sacred music, J. P. Clarke, édit. (Toronto, 1845).— J. P. Clarke, Lays of the Maple Leaf, or songs of Canada (Toronto, [1853]).— Parochial psalmody : a new collection of the most approved psalm tunes [...], J. P. Clarke, édit. (2e éd., Glasgow, 1831).— A selection of chants and tunes, made by the committee of the Toronto Diocesan Synod [...], [J. P. Clarke, et al., édit.] (Toronto, 1861 ; 2° éd., Toronto, 1867).— Anglo-American Magazine (Toronto), II (1853) : 648.— Music and composers, Leader (Toronto), 31 mai 1854.— Music in Toronto, reminiscences of the last half century, Mail (Toronto), 21 déc. 1878.— The Philharmonic Society : first public concert – the Messiah, Mail (Toronto), 1er mars 1873.— A biographical dictionary of musicians, Theodore Baker, édit. (New York, 1900).— Helmut Kallmann, A history of music in Canada, 1534–1914 (Toronto et Londres, 1960).— James Love, Scottish church music, its composers and sources (Édimbourg et Londres, 1891), 320.— W. H. Pearson, Recollections and records of Toronto of old, with references to Brantford, Kingston and other Canadian towns (Toronto, 1914), 149, 214.— D. J. Sale, Toronto’s pre-confederation music societies, 1845–1867 (thèse de m.a., University of Toronto, 1968).

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Helmut Kallmann, « CLARKE, JAMES PATON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/clarke_james_paton_10F.html.

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Auteur de l'article:    Helmut Kallmann
Titre de l'article:    CLARKE, JAMES PATON
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    22 déc. 2024