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CLARK, MICHAEL, médecin, éleveur et homme politique, né le 12 mai 1861 à Belford, Angleterre, fils de Michael Clark, épicier, et de Jane Hall ; le 3 août 1882, il épousa à Hamilton, Ontario, Elizabeth Smith, et ils eurent quatre fils ; décédé le 29 juillet 1926 près d’Olds, Alberta.
Michael Clark fit ses études à l’Elmfield College d’York, en Angleterre, où il reçut une médaille d’or en langues, puis à la University of Edinburgh, où il obtint une licence et un certificat de médecine. Il n’avait pas encore terminé sa médecine lorsque, en 1882, il vint au Canada pour épouser la fille aînée de George Smith, de Cherrybank Farm, près de Hamilton, dont il avait fait la connaissance avant que la famille émigre. Une fois diplômé, il exerça la médecine dans le nord de l’Angleterre ; en plus, à Newcastle upon Tyne, il appartint au conseil scolaire. En 1902, pour des raisons de santé et aussi, semble-t-il, pour offrir de meilleures perspectives d’avenir à ses garçons, il s’installa en Alberta et commença à exploiter une ferme au nord-ouest d’Olds. Peu après, il se lança en politique sous la bannière libérale. Candidat défait dans la circonscription de Rosebud en 1905 aux premières élections de la province, il remporta le siège de Red Deer à la Chambre des communes trois ans plus tard et le conserva jusqu’en 1921. On ne sait pas grand-chose de sa pratique médicale. Méthodiste dans sa jeunesse, il aimait la marche et la natation, était favorable au suffrage féminin et, en 1911–1912, fit partie du conseil d’administration de la University of Alberta.
Sur la scène politique, Clark se fit connaître par son idéalisme, la force de ses convictions et la constance avec laquelle il représenta les gens de l’Ouest et les agriculteurs. Considéré aux Communes comme « un parti à lui tout seul » à cause de sa doctrine libre-échangiste « désuète », il attaqua à quelques reprises la protection tarifaire. D’après lui, les mesures de réciprocité canado-américaine proposées en janvier 1911 par le gouvernement de sir Wilfrid Laurier* n’allaient pas assez loin. Il les appuya quand même le 23 février dans un discours verbeux où il se réclama fièrement des libres-échangistes britanniques sir Robert Peel et Richard Cobden. Les conservateurs répliquèrent par la voix du député ontarien Richard Blain, qui traita Clark d’anachronisme étranger et lui demanda pourquoi il n’avait jamais voté contre aucun des tarifs défendus par les libéraux. À la suite de la défaite libérale, survenue la même année, Clark devint un vigoureux critique du gouvernement de Robert Laird Borden*. En 1913, il dénonça le projet de loi d’aide à la marine présenté par ce gouvernement en disant qu’il encouragerait la « folle guerre de l’armement ». Selon un résumé, avec un « humour prudent et une belle franchise », Clark disait que le « “péril” allemand [était] une chose négligeable qui nich[ait] dans des esprits dérangés, adopt[ait] la position extrême et bien connue des radicaux anglais au sujet des […] préparatifs de guerre [et] désapprouv[ait] toute forme de fédération impériale ». Cependant, l’opinion de Clark changea du tout au tout après le début du conflit en août 1914 : sa loyauté envers la Grande-Bretagne passa au premier plan, d’autant plus que son fils Michael s’enrôla. À un congrès libéral tenu à Calgary ce mois-là, il parraina une proposition qui invitait à faire abstraction des distinctions entre partis politiques tant que la crise menacerait l’Empire britannique.
En 1917, Clark se dissocia de Laurier et appuya la conscription ; il était l’un des premiers libéraux de l’Ouest à le faire. Il soutint le gouvernement d’union formé par Borden en octobre 1917 mais, peut-être parce qu’il était malade, refusa de faire partie du cabinet. Pendant la campagne qui précéda les élections générales de décembre, il s’attira les foudres de nombreux libéraux – y compris ceux de l’organisation de sa propre circonscription, qui rejetèrent sa candidature – en faisant valoir la nécessité d’une coalition pour coordonner l’effort de guerre. Un parti dominé par la province de Québec, déclara-t-il tout de go à Laurier, ne pouvait être à la hauteur d’une pareille mission. Clark remporta la victoire dans Red Deer à titre de libéral-unioniste, mais ne fut pas toujours d’accord avec les réformes entreprises par le gouvernement après la guerre. En 1919, au comité d’étude sur les titres héréditaires pour les Canadiens, dont le responsable William Folger Nickle* voulait l’abolition, Clark défendit la tradition et le « rôle remarquable » joué par la noblesse britannique pendant le conflit mondial.
Pendant la session parlementaire de 1920, Clark adhéra à une formation vouée à la défense des milieux ruraux, le Parti progressiste de Thomas Alexander Crerar*. Dès septembre 1921, dans une déclaration qui fit grand bruit, il dit à Crerar qu’il ne se présenterait pas sous la bannière progressiste en Alberta parce que la politique « de classe » des Fermiers unis de cette province lui déplaisait. En décembre, il fut candidat libéral dans la circonscription de Mackenzie, en Saskatchewan, mais il fut battu par un progressiste. Par la suite, il quitta la politique. Il mourut en 1926 dans sa propriété, le Belford Glen Ranch, et fut inhumé à Olds. Sa femme et deux de leurs fils étaient décédés avant lui.
Tout au long de sa carrière publique, Michael Clark avait été réputé le « meilleur orateur de l’Ouest canadien ». Même si ses interventions au Parlement avaient rarement été « d’une durée notable », tous les députés l’écoutaient avec attention, dit un reporter. Bien des journaux s’accordaient sur ce fait.
AO, RG 80-5-0-112, nº 12562.—GRO, Reg. of births, Belford, 12 mai 1861.— Calgary News Telegram, 30 avril 1912.— Farmer’s Telegram and Family Magazine (Winnipeg), 3 oct. 1917.— Morning Albertan (Calgary), 29 avril 1912, 6 déc. 1917.— Olds Gazette (Olds, Alberta), 6 août 1926.— Strathmore and Bow Valley Standard (Strathmore, Alberta), 4 août 1926.— John Blue, Alberta, past and present, historical and biographical (3 vol., Chicago, 1924), 1 : 136.— Canada, Chambre des communes, Débats, 23 févr. 1911 : 4143–4169.— Canadian annual rev., 1910, 1913, 1916, 1919, 1921.— CPG, 1918.— Olds : a history of Olds and area (Olds, 1980).— See Olds first : a history of Olds and surrounding district ([Olds], 1968).— L. G. Thomas, The Liberal party in Alberta : a history of politics in the province of Alberta, 1905–1921 (Toronto, 1959).— Univ. of Alta Arch., Who’s who at the University of Alberta, 1908–1919 ([Edmonton], 1991).— Who’s who (Londres), 1910.— Who’s who in Canada, 1925–1926.
Warren M. Elofson, « CLARK, MICHAEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/clark_michael_15F.html.
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Auteur de l'article: | Warren M. Elofson |
Titre de l'article: | CLARK, MICHAEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |