Provenance : Avec la permission de Wikimedia Commons
CAMPBELL, CATHERINE ANNE, dite mère Ignatia, religieuse de la congrégation des Sisters of St Joseph et éducatrice, née le 17 novembre 1840 dans le canton de Thorah, Haut-Canada, fille de Kenneth Campbell, fermier, et d’Ann McEwen ; décédée le 3 janvier 1929 à London, Ontario.
Né dans le comté de Glengarry, Kenneth Campbell s’établit dans le canton de Thorah dans les années 1820 ; sa femme venait d’Écosse. Fervents catholiques, les Campbell encourageaient les vocations : le frère de Catherine Anne, Kenneth A., opta pour le sacerdoce et quatre de leurs nièces deviendraient religieuses. Catherine Anne fréquenta une école du canton et, le 3 mai 1856, après la période réglementaire de noviciat, elle prit l’habit des Sisters of St Joseph of Toronto. Elle fut accueillie au sein de la communauté par la fondatrice, mère Delphine [Marie-Antoinette Fontbonne*], et reçut le nom de sœur Ignatius. Pendant 11 ans, elle enseigna dans diverses écoles tenues par les religieuses dans le diocèse de Toronto. Puis, en 1867, comme la communauté était en pleine expansion [V. Ellen Dinan*], elle fut nommée, sous le nom de sœur Ignatia, supérieure de la mission des Sisters of St Joseph à Thorold, en Ontario.
En décembre 1868, nantie d’une expérience d’enseignante et d’administratrice, sœur Ignatia partit fonder une communauté à London avec quatre autres religieuses. Sous la direction de sœur Teresa [Margaret Brennan*], elles enseigneraient dans des écoles paroissiales et visiteraient les malades et les infirmes, les pauvres et les prisonniers. Le 2 octobre 1869, elles ouvrirent un orphelinat, Mount Hope ; la même année, sœur Ignatia fut nommée assistante de la supérieure. Le 18 décembre 1870, huit jours après que la communauté fut devenue indépendante de celle de Toronto, Mgr John Walsh* nomma sœur Ignatia supérieure générale des Sisters of St Joseph of the Diocese of London. La communauté serait officiellement constituée en février 1871.
Les Sisters of St Joseph connurent une belle période à London sous l’autorité de mère Ignatia. Elles firent agrandir Mount Hope, qui servait à la fois de foyer pour infirmes et vieillards, d’orphelinat, de maison mère et de noviciat ; le nouveau bâtiment fut consacré le 7 octobre 1877. En 1889, mère Ignatia négocia l’achat de l’ancien Hellmuth Ladies’ College, qui le 26 avril 1900, après de grands travaux de réfection, fut consacré sous le nom de Mount St Joseph Motherhouse, Noviciate and Orphanage. Quant à Mount Hope, il fut rebaptisé House of Providence et devint une maison pour vieillards. Les religieuses ouvrirent des couvents et pourvurent des écoles en personnel dans tout le sud-ouest de l’Ontario, notamment à Goderich en 1873, à St Thomas et à Ingersoll en 1879, à Belle River en 1889 et à Walkerville (Windsor) en 1894. Mère Ignatia conclut les arrangements en vertu desquels la communauté fournit de 1884 à 1904 des services domestiques à la Congrégation de Saint-Basile de l’Assumption College de Sandwich (Windsor). En outre, elle supervisa l’établissement du St Joseph’s Hospital de London en 1888 et du St Joseph’s Hospital de Chatham en 1890.
L’œuvre accomplie par les religieuses dans ces localités est inestimable. On en trouve peut-être un exemple typique dans leur intervention à la suite d’une catastrophe survenue à London le 24 mai 1881. Ce jour-là, un vapeur qui faisait des excursions, le Victoria, chavira ; il y eut 200 morts. Mère Ignatia dépêcha dix religieuses dans divers coins de la ville pour aider les familles éprouvées et les orphelins.
En 1902, des changements au droit canon obligèrent mère Ignatia à quitter le poste de supérieure générale. Élue sans tarder au conseil général de la communauté, elle fut première conseillère, assistante de la supérieure et supérieure du couvent de St Thomas de 1902 à 1910, quatrième conseillère de 1911 à 1914 et présidente du comité de révision des constitutions de la communauté. Au cours de ses mandats au conseil général, la communauté établit des maisons à Sarnia (1906) ainsi qu’à Seaforth et à Woodstock (1913). En 1914, la communauté acquit l’ancienne résidence des Religieuses du Sacré-Cœur à London, le Sacred Heart Convent, et en fit sa nouvelle maison mère.
Catherine Anne Campbell, dite mère Ignatia, s’éteignit en 1929 au Sacred Heart Convent. De 1870 à son décès, les Sisters of St Joseph of London avaient connu une croissance phénoménale : 365 femmes avaient été admises dans la communauté, dont seulement 49 étaient mortes avant elle. Mère Ignatia figure parmi les 50 éminents citoyens dont une sculpture de bronze intitulée People and the City : a Monument for the City of London honore la mémoire. Dévoilé en 1991, ce monument se trouve à l’angle de l’avenue Queens et de la rue Wellington.
Nous remercions la congrégation des Sisters of St Joseph of London, Ontario, qui nous a donné accès à la documentation sur laquelle est basée la biographie qui précède. [e. m. s.]
Sisters of St Joseph of Toronto Arch., Acts of profession, 15 oct. 1858 ; Community annals.— Esther Bardawill, Mother Ignatia Campbell (London, 1993).
Elizabeth M. Smyth, « CAMPBELL, CATHERINE ANNE, dite mère Ignatia », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/campbell_catherine_anne_15F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/campbell_catherine_anne_15F.html |
Auteur de l'article: | Elizabeth M. Smyth |
Titre de l'article: | CAMPBELL, CATHERINE ANNE, dite mère Ignatia |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |