BRICE, MADAME DE, institutrice à Port-Royal, arrivée en Acadie en 1644 et retournée en France probablement en 1652.

Le cardinal de Richelieu, en 1640, avait cédé aux Capucins sa part dans la Compagnie de Razilly, afin de fonder en Acadie un « séminaire » (école) pour les Indiens. Deux maisons furent construites dans ce but : l’une attenante au monastère des Capucins, qui enseignaient aux garçons, et l’autre pour les filles. Le père Pacifique de Provins, préfet des missions, obtint d’Anne d’Autriche, en 1644, un don de 1 500# et persuada une veuve d’Auxerre, Mme de Brice, d’aller en Acadie se consacrer à l’éducation des jeunes Indiennes. Elle arriva à Port-Royal à l’été de 1644 et prit charge de l’école des filles. Elle réussit à y grouper une trentaine d’élèves et remplit en même temps le rôle de préceptrice des enfants du gouverneur de Menou d’Aulnay. Tous les contemporains reconnurent ses mérites et le gouverneur, dans son testament, rendit témoignage à son dévouement. Deux de ses fils capucins, les pères Léonard et Pascal d’Auxerre, étaient venus la rejoindre. Après la mort du gouverneur, en 1650, elle subit les persécutions d’Emmanuel Le Borgne, créancier de d’Aulnay. Les écoles furent fermées et Mme de Brice fut emprisonnée pendant cinq mois. Elle réussit probablement à retourner en France et un autre de ses fils, Brice de Sainte-Croix, négocia au nom de Mme d’Aulnay [V. Motin], dont il était intendant, une association avec le duc de Vendôme. Un article de cet accord prévoyait le rétablissement de Mme de Brice à la direction de son école. Mais les tracasseries de Le Borgne empêchèrent son retour et cet essai prometteur n’eut pas de suites.

René Baudry