DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

BRAITHWAITE, CHARLES, fermier, chef d’une organisation agricole et fonctionnaire, né en 1850 et baptisé le 18 février, à Foston on the Wolds, Angleterre, aîné des huit enfants de William Braithwaite et d’une prénommée Mary ; le 23 novembre 1872, il épousa Mary Ware, puis le 11 février 1885, à Portage-la-Prairie, Manitoba, Louisa Emma Green, et enfin, en 1886, Georgiana Green, avec qui il eut deux filles ; décédé le 9 juin 1910 à Chilliwack, Colombie-Britannique.

Charles Braithwaite, fils de fermier, fréquenta peu l’école. Parti de l’Angleterre au début des années 1870, il alla d’abord à Durham, en Ontario, puis gagna l’Ouest canadien en 1881, pendant le boom engendré par l’arrivée du chemin de fer. Au début, lui-même et son frère William s’installèrent à Portage-la-Prairie ; puis, en 1882, ils prirent une concession dans la vallée de la Qu’Appelle. Charles partit pour Winnipeg en 1883 et y travailla un moment à titre de commis des postes avant de retourner cultiver la terre à Portage-la-Prairie.

En 1883 s’amorça dans l’Ouest canadien une dépression qui allait s’accentuer après 1890. Braithwaite comprit vite que les agriculteurs de la région affrontaient des problèmes qui les dépassaient. En 1891, il se joignit à un organisme éducatif, le Farmers’ Institute. Par la suite, il encouragerait les membres à réclamer, par l’intermédiaire de l’institut, des tarifs spéciaux de transport des marchandises et la construction d’un moulin à farine détenu par les fermiers. Entre-temps, il avait adhéré à l’une des cinq loges des Patrons of Industry qui avaient fait leur apparition dans la région de Portage-la-Prairie au printemps de 1891. En novembre de cette année-là, au premier congrès provincial des Patrons of Industry, il fut élu président général. Il exercerait cette fonction jusqu’en janvier 1897.

À l’origine, les Patrons of Industry étaient une confrérie américaine dont les membres discutaient de questions économiques et scientifiques. Implantée en Ontario en 1887, l’organisation se transforma vite, tant aux États-Unis qu’au Canada, en mouvement de protestation [V. George Weston Wrigley]. Les fermiers de l’Ouest recevaient de bas prix pour leur blé. Par contre, les taux d’intérêt et le fret étaient élevés, de même que les droits de douane perçus sur les fournitures agricoles en vertu de la Politique nationale instituée en 1879 par le gouvernement conservateur de sir John Alexander Macdonald*. Les fermiers manifestèrent d’abord leur mécontentement par le truchement d’une ligue fondée en 1883, l’Union coopérative et protectrice des cultivateurs de Manitoba et du Nord-Ouest [V. George Purvis*]. Cette dernière eut une existence éphémère, mais les Patrons of Industry purent poursuivre son couvre. Dans une large mesure, la popularité croissante des Patrons au Manitoba fut le produit des efforts de Braithwaite. Bien qu’il ait à peine su lire et écrire, c’était un « orateur envoûtant » et un homme remarquablement énergique. Il sillonnait la province en scandant « Le Manitoba aux Manitobains » et en proclamant que ceux-ci, « fermiers aussi bien qu’employés, [devaient] [s’]unir pour [se] défendre et pour obtenir une partie des bénéfices qui rev[enaient alors] presque exclusivement à la classe des financiers, des commerçants et des manufacturiers qui, par un système de cartels et de monopoles, [leur] arrach[ait] une proportion excessive des fruits de [leur] labeur ».

Au début, les Patrons of Industry mirent l’accent sur la coopération. Ils fondèrent en 1892 la Patrons Commercial Union, société à responsabilité limitée qui vendait, à prix réduit, des fournitures agricoles et des instruments aratoires aux fermiers par la poste, et faisait office d’agence de vente de produits agricoles. Cette compagnie remporta un certain succès en vendant aux fermiers de la ficelle à lier, par exemple, mais sa piètre gestion finit par détruire sa réputation. Ses efforts en vue de mettre en marché les céréales des Patrons of Industry échouèrent totalement parce que les fermiers refusaient de lui confier des quantités suffisamment grandes pour intéresser les minoteries.

En janvier 1894, à Brandon, au congrès annuel des Patrons of Industry du Manitoba, Braithwaite reprocha aux membres de ne pas soutenir les activités coopératives de l’organisation et offrit sa démission. Les membres la refusèrent et adoptèrent sur sa recommandation un programme d’action politique. Comme l’organisation n’avait pas réussi à obtenir gain de cause pour les fermiers en recourant au lobbying, Braithwaite, qui avait d’abord soutenu les libéraux, proposait qu’elle présente ses propres candidats aux élections fédérales et provinciales « pour protester contre la corruption qui régn[ait] en politique ». Cette idée d’avoir des fermiers comme candidats dans les circonscriptions agricoles irrita bien des journaux régionaux qui soutenaient traditionnellement l’un des deux grands partis politiques. Dès lors, ils restèrent muets sur la plupart des activités des Patrons of Industry et ne publièrent que ce qui était susceptible de nuire à l’organisation, par exemple des accusations selon lesquelles les dirigeants s’emplissaient les poches. Les Patrons of Industry avaient lancé leur propre journal à Rapid City peu après leur premier congrès provincial en 1891. Il s’agissait du Patrons Reporter and Advocate (par la suite le Patrons Advocate). L’impétuosité du rédacteur en chef, Henry Clay Clay, secrétaire général des Patrons of Industry, envenima encore davantage les relations entre les Patrons et la presse provinciale. Les désaccords entre Clay et Braithwaite au sujet de l’orientation du journal furent désastreux pour les Patrons du Manitoba. En plus, les membres avaient appris avec stupéfaction que le comité directeur avait adjugé le contrat d’édition à Clay sans appel d’offres, puis avait augmenté leurs cotisations pour financer le coût de la publication, toujours sans les consulter.

En 1894, Braithwaite fit une nouvelle tournée de la province. Il dénonça les tarifs élevés de transport des marchandises, réclama l’achèvement d’un chemin de fer allant jusqu’à la baie d’Hudson et pesta contre les droits de douane, qui profitaient aux manufacturiers de l’Est aux dépens de la majorité des Canadiens de l’Ouest. À la fin de l’année, grâce à lui, les Patrons of Industry comptaient au Manitoba quelque 5 000 membres répartis en 330 loges. En prévision des élections générales fédérales, l’organisation nomma des candidats dans toutes les circonscriptions du Manitoba sauf deux. Toujours en 1894, un candidat, John Forsyth, fut élu à l’Assemblée législative à l’occasion d’un scrutin complémentaire. Cependant, il tomberait bientôt en disgrâce pour avoir utilisé un laissez-passer de chemin de fer, privilège des élus désapprouvé par les Patrons, et serait expulsé de l’organisation en octobre 1895. Par ailleurs, en s’attaquant à des notables de la région, tel le sénateur Charles Arkoll Boulton*, dont le journal était l’un des rares à soutenir encore les Patrons, Clay avait anéanti toutes les bonnes dispositions que Braithwaite avait réussi à susciter. Au début de 1895, il perdit sa place de rédacteur en chef. Au printemps, Braithwaite se rendit à Toronto pour participer à la rédaction d’un programme national qui conviendrait aux réformistes, aux prohibitionnistes et aux partisans du suffrage féminin.

Ce fut la question des écoles du Manitoba [V. Thomas Greenway] qui réduisit à néant les espoirs que les Patrons of Industry de la province mettaient dans les élections provinciales et fédérales de 1896. L’organisation approuva la position prise par le gouvernement provincial contre les écoles confessionnelles, ce qui irrita bien des membres catholiques. En janvier 1896, seulement deux candidats des Patrons furent élus à l’Assemblée législative. Braithwaite avait accepté d’être candidat dans la circonscription fédérale de Macdonald. Malgré « les pressions pour [le] convaincre de se retirer » et de laisser le champ libre à un candidat libéral, il défendit tout un programme : écoles non confessionnelles, réforme du système électoral et de la fonction publique, reconnaissance de l’agriculture en tant que principale industrie de l’Ouest, libre-échange, propriété publique des services, suffrage universel pour les hommes et les femmes, et prohibition. Bon nombre de ces propositions figureraient au programme défendu dans l’Ouest par le Parti progressiste en 1919.

Les Patrons of Industry comptaient sur l’appui des fermiers conservateurs, mais ils eurent la surprise de voir bon nombre de leurs exigences dans le programme du Parti conservateur de sir Charles Tupper*. Les candidats des tiers partis firent bien piètre figure au scrutin de juin 1896, qui se solda par une écrasante victoire des libéraux de Wilfrid Laurier*. Cependant, au Manitoba, les conservateurs remportèrent quatre des sept sièges ; quant aux candidats des Patrons, ils furent tous battus.

L’organisation des Patrons of Industry survécut encore une autre année, mais après sa défaite aux élections, Charles Braithwaite, déçu, démissionna de la présidence générale et accepta de devenir inspecteur provincial des plantes nuisibles. Il exerça cette fonction de 1897 à 1901, année où il retourna cultiver la terre à Portage-la-Prairie. Puis, trois ans plus tard, sans doute las de voir que, malgré ses efforts, le Manitoba ne changeait guère, il installa sa famille à Chilliwack, en Colombie-Britannique. Premier maître de poste d’une petite localité voisine, Camp Slough, il mourut à Chilliwack à l’âge de 60 ans.

Karen Nicholson

AN, RG 31, C1, 1871, Durham, Ontario ; 1881, 1891, Portage-la-Prairie, Manitoba.— C.-B., Ministry of Health (Victoria), Vital statistics, death certificate.— EEC, Diocese of Rupert’s Land Arch. (Winnipeg), DRL-84-83.— Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, Geneal. Soc. (Salt Lake City, Utah), International geneal. index.— EUC, Manitoba and Northwestern Ontario Conference Arch. (Winnipeg), Portage la Prairie Methodist Church, RBMS.— Patrons Advocate (Rapid City, Manitoba), 1894–1896.— Portage la Prairie Weekly Review (Portage-la-Prairie), 1891–1910.— Annuaire, Manitoba et Territoires du Nord-Ouest, 1881–1905.— In the shadow of Mt. Cheam : a history of Rosedale, Popkum and Camp River, British Columbia ([Rosedale, C.-B.], 1988).— B. R. McCutcheon, « The Patrons of Industry in Manitoba, 1890–1898 », Historical essays on the Prairie provinces, Donald Swainson, édit. (Toronto et Montréal, 1970), 142–165.— Manitoba, Dept. of Agriculture and Immigration, Annual report (Winnipeg), 1897–1901.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Karen Nicholson, « BRAITHWAITE, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/braithwaite_charles_13F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/braithwaite_charles_13F.html
Auteur de l'article:    Karen Nicholson
Titre de l'article:    BRAITHWAITE, CHARLES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024