BOULANGER, CLÉMENT (baptisé Clément-Quentin), prêtre, jésuite, né à Saint-Clément (Meurthe-et-Moselle, France) le 30 octobre 1790, fils de Pierre Boulanger, maréchal-ferrant, et de Marguerite Receveur, décédé le 12 juin 1868 à Nancy, France.

Né pendant la Révolution française, Clément Boulanger a 24 ans quand la Compagnie de Jésus est rétablie en France. Il est jeune prêtre et professeur de théologie lorsqu’il décide d’entrer au noviciat de Montrouge, près de Paris, en 1823. Onze ans plus tard, il est admis à la profession des quatre vœux après avoir enseigné la théologie à Saint-Acheul, France, et à Madrid.

Nommé provincial des jésuites de France en février 1842, Boulanger préside la même année à la restauration de la Compagnie de Jésus au Canada. Le dernier survivant, le père Jean-Joseph Casot*, était décédé à Québec en 1800. À la demande du père Jean Roothaan, général de la compagnie, et de Mgr Ignace Bourget*, évêque de Montréal, c’est le père Pierre Chazelle* qui recrute principalement en France les neuf jésuites qui arrivent à Montréal le 31 mai 1842 [V. Rémi-Joseph Tellier]. Grâce à une correspondance soignée, le provincial peut suivre de près l’établissement des jésuites dirigés au pays par Chazelle qui, en 1830, avait fondé la mission du Kentucky.

Dès juillet 1842, les jésuites prennent charge de la cure de Laprairie (La Prairie) où, un an plus tard, ils établissent un noviciat. Toutefois le collège pour lequel ils avaient été appelés tarde à se fonder. Déjà, de New York et de Toronto on réclame leurs services. En réponse à Mgr Michael Power*, premier évêque de Toronto, Boulanger divise en 1844 le territoire de la mission canadienne : Chazelle, maintenu supérieur, s’occupe du Canada-Ouest tandis que le père Félix Martin* dirige la mission du Canada-Est.

Pour rapprocher les centres de décision mal servis par une correspondance trop lente, le père Boulanger propose dès 1844 l’envoi en Amérique d’un visiteur avec pleins pouvoirs auprès des missions françaises. Le 1er avril 1845, au terme de son provincialat, il est nommé visiteur et se rend au Kentucky. À peine arrivé, il décide de supprimer cette mission pour la remplacer par celle de New York où les jésuites prennent charge du collège St John, à Fordham. Boulanger établit sa résidence à New York comme supérieur général des missions françaises qu’il avait lui-même réunies sous le nom de mission New York-Canada en 1846. Il y demeure jusqu’à la fin de son mandat en 1855, sauf en 1849 alors qu’il séjourne au collège Sainte-Marie à Montréal où il règle les problèmes relatifs à la mission canadienne. Il y reviendra en 1855 avant de devenir, en octobre 1856, supérieur de la nouvelle résidence des jésuites à Nancy. De 1861 à 1865, il est recteur du collège de Laval en France. Il prend finalement sa retraite à Nancy trois ans avant sa mort survenue en 1868.

Homme affable et de bon conseil, Clément Boulanger était tout désigné pour les situations difficiles qu’il résolvait avec une apparente facilité.

Georges-Émile Giguère

La correspondance de Clément Boulanger ainsi que divers documents relatifs au rétablissement de la Compagnie de Jésus au Canada durant le xixe siècle se trouvent aux ASJCF et dans les différents dépôts des archives de la Compagnie de Jésus à Rome, à New York, à Chantilly et à Lille en France.

Archives départementales Meurthe-et-Moselle (Nancy), État civil, Saint-Clément, 30 oct. 1790.— Joseph Burchinon, La Compagnie de Jésus en France ; histoire d’un siècle, 1814–1914 (4 vol., Paris, 1914–1922), II : 141, 209, 227, 237, 270, 369, 394, 544 ; III : 93, 145, 248, 298, 569, 597.— Les établissements des jésuites en France depuis quatre siècles [...], Pierre Delattre, édit. (5 vol., Enghien et Wetteren, Belgique, 1949–1957), 1 : 590 ; II : 609, 828, 833, 839, 1 050 ; III : 760, 772, 1 327, 1 351 ; V : 2, 14.— G.-É. Giguère, La restauration de la Compagnie de Jésus au Canada, 1839–1857 (2 vol. manuscrits en la possession de l’auteur ; des copies sont disponibles dans différents dépôts d’archives, bibliothèques et maisons de la Compagnie de Jésus).— F. X. Curran, Archbishop Hughes and the Jesuits, Woodstock Letters (Woodstock, Md), 97 (1968) : 5–56 ; The founding of Fordham University and the New York mission, 1846–1850, Archivum Historicum Societatis Iesu (Rome), XXVI (1957) : 285–294 ; The Jesuits in Kentucky, 1831–1846, Mid-America (Chicago), nouv. sér., XXIV (1953) : 242–246.— G. J. Garraghan, Fordham Jesuits beginnings, Thought, Fordham University Quarterly (New York), XVI (1941) : 17–39.

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Georges-Émile Giguère, « BOULANGER, CLÉMENT (baptisé Clément-Quentin) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/boulanger_clement_9F.html.

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Auteur de l'article:    Georges-Émile Giguère
Titre de l'article:    BOULANGER, CLÉMENT (baptisé Clément-Quentin)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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