En 1872, Elise von Koerber (morte en 1884), veuve ingénieuse qui devait subvenir aux besoins de ses enfants, décrocha un emploi d’agente d’immigration au gouvernement canadien. Elle se concentra particulièrement sur le développement d’un projet visant à assurer la sécurité des femmes qui voyageaient seules, et dont elle fit la promotion avec beaucoup d’énergie au Canada et à l’étranger. Quand elle perdit son travail au gouvernement fédéral, elle se trouva privée de tout moyen de subsistance et finit par sombrer dans un désespoir aux conséquences tragiques.
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BLANKENBACH (Blankenback), ELISE (Elizabeth) (Koerber, baronne von Koerber), agente d’immigration et réformatrice, née vers 1839 dans le grand-duché de Bade (Allemagne), fille de Johann Blankenbach et d’une prénommée Maria ; le 26 janvier 1860, elle épousa à Cobourg, Haut-Canada, William von Koerber, baron von Koerber (décédé en 1872) de 18 ans son aîné, et ils eurent quatre filles, dont deux moururent jeunes, et deux fils ; décédée le 7 avril 1884 à Londres.

Premières années au Canada

Elise Blankenbach quitta le grand-duché de Bade pour s’établir dans le Haut-Canada vers 1856. « J’ai vu des choses et des gens qui m’ont fait frémir », dirait-elle en 1874 de cette expérience qui, peut-être, détermina sa carrière à venir dans le domaine de l’immigration et éveilla son intérêt particulier pour une réforme de l’immigration au profit des femmes qui voyageaient seules. En 1860, elle épousa un ancien officier du génie de l’armée autrichienne ; ce dernier, immigré au début des années 1850, avait trouvé un emploi de dessinateur au département des Terres de la couronne de la province du Canada. Le couple vécut d’abord à Ottawa, puis à Québec. Présentés au duc de Connaught [Arthur*] lors de sa visite en 1869, Elise et William von Koerber jouaient apparemment un certain rôle dans la société de Québec.

Carrière en immigration

Le mari de Mme Koerber mourut en avril 1872 sans lui laisser d’économies suffisantes ; la veuve dut alors subvenir elle-même aux besoins de sa famille. Elle pensa d’abord créer une école pour jeunes femmes à Vienne, qui offrirait aux Canadiennes une chance d’étudier à l’étranger. À peu près au même moment, une occasion d’emploi au gouvernement fédéral de sir John Alexander Macdonald* se présenta toutefois à elle. Elle amorça ainsi une carrière dans le domaine de l’immigration au département de l’Agriculture, dont relevaient les questions d’immigration depuis les années 1860 [V. Alexander Carlisle Buchanan*]. Elle touchait une commission pour chaque immigrant qu’elle recrutait. Des considérations financières légitimes motivaient son désir d’exercer une fonction, mais elle sentait aussi avoir une vocation. « Je devais faire ce travail, dirait-elle en 1879. Il m’était venu comme une mission. Ma vie et mes aspirations antérieures semblaient une préparation et une formation pour [accomplir cette tâche]. » Avec beaucoup d’assurance et de vigueur, elle promut ses idées sur l’immigration tant auprès des gouvernements que du grand public, faisant fi des attentes sociales de l’époque, selon lesquelles le rôle de la femme devait se limiter à la sphère domestique : « À ceux qui trouvent absurde, peut-être, qu’une femme s’intéresse à de telles questions publiques, je réponds que la nature est parfois changeante dans la répartition de ses dons et talents. » Elle soutenait également qu’elle méritait des récompenses pour ses compétences.

En 1872, accompagnée de ses quatre enfants, Mme Koerber quitta le Canada ; selon les directives de John Henry Pope, ministre de l’Agriculture, elle devait faire circuler des annonces pour recruter des immigrants en Suisse, dans le Tyrol (Autriche et Italie) et dans les régions allemandes de Bade, Wurtemberg, Bavière et Saxe. Une loi interdisant aux étrangers d’encourager l’émigration entrava cependant son travail en Allemagne. Partie pour le Canada avant l’unification allemande de 1871, Mme Koerber ne pouvait prétendre à la citoyenneté. On l’autorisa à exercer en Allemagne seulement quand elle délaissa l’émigration générale pour se tourner vers l’émigration féminine, dont on considérait la promotion comme une forme de philanthropie qui permettait de contrer ce que Mme Koerber appelait la « surabondance » de femmes. Le département de l’Agriculture ne lui remboursa pas convenablement ses voyages en Europe. Elle n’obtint le titre officiel d’agente spéciale d’immigration qu’à la fin de 1874, pendant le mandat de ministre de Luc Letellier de Saint-Just.

Mme Koerber bénéficia du soutien bienveillant de John Lowe* : le secrétaire départemental la voyait comme « une femme parfaitement respectable […] luttant honnêtement contre tous les obstacles » et plaida pour qu’elle reçoive une juste rémunération. En 1877, grâce à sa propre ténacité, elle finit par gagner un salaire égal à celui des agents masculins. Ses revenus, néanmoins, ne compensèrent jamais pleinement les dépenses entraînées par ses constants déplacements. On ne sait pas clairement où demeuraient ses enfants durant ces voyages. Dans une lettre de 1875, où elle proteste contre le département de l’Immigration de l’Ontario, qui, tout en soutenant son travail, lui refusa une subvention supplémentaire, elle trouvait « étonnant que personne ne [lui ait] encore demandé s’il [lui] était possible de vivre avec [ses] enfants ».

Personnellement, Mme Koerber caressait le projet de fonder une colonie suisse en Ontario. En juin 1873, dans une tentative de susciter de l’intérêt pour l’entreprise, elle avait accompagné « des familles et quelques filles » de la Suisse au Canada. Elle attira l’attention d’Archibald McKellar*, commissaire de l’Agriculture et des Travaux publics de l’Ontario, alors responsable de l’immigration, et le consulta au sujet de l’endroit à privilégier. Parmi les trois emplacements suggérés, elle choisit la rive sud-est du lac Nipissing, zone d’environ 200 milles carrés. Elle convainquit le docteur Jacques Kaderly, professeur de minéralogie suisse en visite à Toronto, de réaliser une étude de la région. La publication et la diffusion à l’étranger du rapport encourageant de Kaderly incitèrent quelques Suisses à s’y installer. En juin 1874, Mme Koerber se rendit dans la région de Nipissing pour vérifier les conclusions de Kaderly. Elle retourna ensuite en Allemagne, où elle reçut un message du gouvernement de l’Ontario qui l’informait que les Suisses avaient abandonné les lieux (chassés, à son grand dégoût, par les mouches noires). Sans se démonter, elle poursuivit sa promotion de l’Ontario comme destination pour les migrants suisses en affichant des avis et en donnant des conférences publiques. Elle continua aussi de demander au département fédéral de l’Agriculture de subvenir aux besoins des immigrants suisses en matière de transport et de fournitures. Entre-temps, elle lança un projet similaire pour une colonie d’immigrants tyroliens francophones dans les Cantons-de-l’Est, au Québec. Grâce à ses relations avec le président suisse, Friedrich Emil Welti, Mme Koerber participa à un colloque sur l’émigration à Berne le 4 octobre 1876, où elle encouragea les gens à s’établir au Canada. En 1879, elle affirmerait avoir fait venir « entre deux et trois mille personnes en tout ».

Intérêt particulier pour l’immigration féminine

Tout en incitant les colons à s’installer au Canada, Mme Koerber poursuivait son ambition d’améliorer le système d’immigration au profit des femmes voyageant seules. En 1874, elle proposa d’abord un réseau de comités dirigés par des femmes qui, comme la Croix-Rouge, auraient une portée internationale, mais veilleraient aussi aux intérêts nationaux et locaux. Ces comités coordonneraient la prise en charge des migrantes non accompagnées et offriraient des possibilités d’emploi dans les pays d’accueil. Cette année-là, dans un appel aux Allemandes, elle posa la question suivante : « Pourquoi déprécier l’émigration féminine, pourquoi ne pas plutôt la protéger, et, pour ce faire, créer un système qui la placerait entièrement sous l’influence des femmes » ? Un tel système priverait de pouvoir les agents maritimes, à son avis « généralement les personnes les moins scrupuleuses qu’[on] puiss[e] rencontrer ». Elle les accusait d’induire les immigrants potentiels en erreur en leur fournissant des informations inexactes, laissant entendre qu’ils ne se souciaient guère des gens et ne se préoccupaient que des primes qu’ils touchaient. Un système d’immigration organisé par des femmes apporterait également une garantie morale aux femmes sur les navires et à leur arrivée à destination. En 1875, elle déclara que de nombreuses jeunes immigrantes furent incitées à quitter leur pays « par des vauriens, qui les m[enaient] à la destruction ». L’exploitation sexuelle était « terriblement répandue ».

Mme Koerber élabora une proposition détaillée pour un système de protection qui comprenait notamment des navires exclusivement dédiés au transport des femmes et des enfants, des surveillantes chargées de protéger et de conseiller à bord de chaque bateau, et l’établissement de comités de femmes dans les pays d’accueil pour aider les immigrantes à trouver du travail. Le concept présentait un attrait pour le Canada, où l’on recherchait des domestiques féminines, ainsi que pour l’Allemagne et la Suisse, où l’on s’inquiétait d’un excédent de femmes dans la population. En 1877, la Lette Association, société berlinoise consacrée à l’éducation technique des femmes et marrainée par Victoria, princesse héritière d’Allemagne, adopta ses idées. Le 15 décembre 1878, les membres du comité central de la Société patriotique des femmes, présidé par l’impératrice Augusta, se rencontrèrent à Berlin pour discuter des idées de Mme Koerber, dont les projets obtinrent également l’appui d’Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge.

Au Canada, John Stoughton Dennis, sous-ministre de l’Intérieur, s’intéressa aussi aux propositions de Mme Koerber. Pendant une réunion à Ottawa le 9 avril 1879, il suggéra la création de trois comités de femmes à financement privé à Ottawa, Toronto et Montréal pour aider notamment l’immigration féminine. On mit immédiatement sur pied l’organisme central dans la capitale, avec Mary Ann Scott, femme du sénateur Richard William Scott*, comme présidente. Après ce succès, cependant, à cause d’une réduction générale de l’effectif, Mme Koerber perdit son poste au département de l’Agriculture. Elle poursuivit son projet malgré tout, sollicitant de l’aide pour les comités de Toronto et de Montréal, et planifiant d’étendre son action jusqu’à New York. Elle connut ensuite des difficultés financières. Elle réclama des indemnités aux gouvernements du Canada et de l’Ontario pour ses services passés, et chercha une réaffectation à titre d’agente fédérale d’immigration. Ses tentatives pour retrouver son poste échouèrent, peut-être parce qu’elle avait demandé un plus grand pouvoir et de meilleures « conditions pécuniaires ». Elle travailla pour la Women’s Emigration Society à Londres pendant une courte période, mais ne se remit jamais de son licenciement.

Suicide

Le 7 avril 1884, à un moment où elle n’avait aucun moyen de subsistance et dépendait du soutien de ses amis, Mme Koerber se suicida. (Elle avait lutté par le passé contre ce qu’elle appelait une « fièvre cérébrale », causée par « un trop grand effort mental et physique », par une anxiété liée à l’opposition envers son travail et par « des problèmes privés ». Elle était peut-être sujette à la dépression et avait certainement maintenu un rythme épuisant.) On la trouva au bas d’un escalier dans un hôtel de Londres : elle s’était apparemment jetée par-dessus la rampe et avait fait une chute de plus de 40 pieds. Quelques jours plus tôt, selon le Times, elle avait écrit une lettre à une de ses filles, où elle s’exprimait ainsi : « Laisse-moi te dire adieu avant de chercher l’éternité. Ma dernière lueur d’espoir s’est éteinte. » Une enquête conclut à un suicide sous le coup d’une démence passagère. Le département canadien de l’Agriculture paya les frais de son inhumation en Angleterre.

Elise Blankenbach (Koerber) fut l’une des premières femmes employées de l’État canadien. Grâce à ses efforts et à sa détermination, elle représenta les intérêts du Canada à l’étranger et défendit avec ténacité ses projets auprès du public canadien et des membres du Parlement. Le gouvernement fédéral finit par reconnaître la nécessité d’une supervision bureaucratique de l’immigration féminine : en 1883, il créa à Québec – principal point d’entrée – un service distinct pour l’accueil des femmes seules (et des enfants) sous la direction d’une femme. Les plans personnels de Mme Koerber au sujet de l’immigration de gens en provenance d’Europe continentale n’aboutirent jamais. Pendant un certain temps, elle exerça toutefois une influence importante sur le système d’immigration du Canada et sur ses relations extérieures.

Christopher Long

Sous son nom de femme mariée, Elise Blankenbach a écrit : Discours prononcé par Madame de Koerber pour expliquer ses démarches relativement à l’émigration […] (Berne, Suisse, 1877), Address on continental immigration ([Toronto, 1879]), et Reception and protection of female immigrants in Canada ([Ottawa, 1879]). Ses rapports à titre d’agent d’immigration se trouvent dans Canada, Parl., Doc. de la session, 1875, no 40 (rapport du ministre de l’Agriculture, 1874), app. 33 : 142–145 ; 1878, no 9 (rapport du ministre de l’Agriculture, 1877), app. 39 : 117–129 ; et 1879, no 9 (rapport du ministre de l’Agriculture, 1878), app. B : 115–116. Bibliothèque et Arch. Canada à Ottawa conserve une lettre, portant la date du 12 sept. 1874, rédigée par Elise von Koerber (accessible à bac-lac.on.worldcat.org/oclc/1007651388).

AO, RG 11-8-1 (Dept. of Immigration numbered corr. files), items 1517, 3849, 6488.— Bibliothèque et Arch. Canada, R12555-678-X-E (Sir Charles Tupper fonds, Political papers, letters received), vol. 5, Tupper à J. H. Pope, 12 mai 1883 (accessible à heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_reel_c3203, images 1240–1243) ; RG17, vol. 382, dossier 41175 (Sir Chas. Tupper, London, England. Corr. from Mme von Koerber on new emigration scheme of hers), 12, 26 sept. 1883 ; vol. 388, dossier 41807 (Sir Chas. Tupper, London, England. Application from Mme von Koerber for re-appointment as female emigration agent), 15, 30 nov. 1883 ; vol. 395, dossier 42659 (Sir Chas. Tupper, Ottawa. Letter from Mme von Koerber asking to be employed), 21, 23 févr. 1884 ; vol. 400, dossier 43182 (J. G. Colmer, London, England. Cable. Mme von Koerber found dead. Can they bury her), 8, 12 avril 1884 ; RG17-A-I-8, vol. 1665, J. Lowe à J. Ennis, 23 mai 1874 (accessible à heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_reel_t157, image 455) ; J. Lowe à E. Jenkins, 11 déc. 1874 (images 483–484) ; J. Lowe à E. von Koerber, 11 déc. 1874 (images 484–485) ; vol.1666, J. Lowe à E. von Koerber, 18 janv. 1877 (accessible à heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_reel_t158, image 16) ; RG17-A-I-13, vol. 1981, J. Lowe à Major F. Winton, 23 mai 1879 (accessible à heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_reel_t1013, images 90–94).— FamilySearch, « Canada, Ontario County marriage registers, 1858–1869 », Elise Blankenback et William Baron von Kölber, 26 janv. 1860 : www.familysearch.org/search/collection/2568642 (consulté le 4 août 2022).— Morning Chronicle (Québec), 9 sept. 1872 : [3].— Times (Londres), 11 avril 1884 : 4.— « Art. IV. – German ladies’ work », Englishwoman’s Rev. of Social and Industrial Questions (Londres), 13 (1882) : 201–205.— Canada, Ministère de l’Agriculture, Information for intending settlers : Muskoka and Lake Nipissing districts (Ottawa, 1880) ; Chambre des communes, Débats, 1877 : 791–793 ; Journaux, 1879, app. 1 : 29 ; Parl., Doc. de la session, 1874, no 9 (rapport du ministre de l’Agriculture, 1873), app. 19 : 60–65 (rapport de William McDougall ; 1877), no 8 (rapport du ministre de l’Agriculture, 1876), app. 37 (rapport de F. J. Dore) : 127–129.— Fr[iedrich] Jäggi-Gyger, Die schweizerisch-canadische Auswanderungsfrage […] [La question de l’émigration helvético-canadienne […]] (Berne, Suisse, 1876).— Edward Jenkins, Canadian immigration in 1875 (Montréal, 1876).— Ontario, Legislative Assembly, Sessional papers, 1874, 2nd parl., 3rd session, no 5 (report of the commissioner of agriculture and public works on immigration, 1873), app. B : 28–32 (report of Professor Kaderly).— Prov. du Canada, Doc. de la session, 1865, 8e parl., 4e session, no 38 (comptes publics du Canada pour l’année fiscale expirée le 30 juin 1865) : 51.— A. E. Sauer, « The diasporic moment : Elise von Koerber, Dr. Otto Hahn, and the attempt to create a German diaspora in Canada », dans German diasporic experiences : identity, migration, and loss, Mathias Shulze et al., édit. (Waterloo, Ontario, 2008), 205–216 ; « Gender and transnationalism in the work of immigration agent Elise von Koerber, 1872–1884 », Hist. sociale (Ottawa), 40 (2007) : 381–405 ; « A weak woman standing alone : home, nation, and gender in the work of German-Canadian immigration agent Elise von Koerber, 1872–84 », dans Beyond the nation ? Immigrants’ local lives in transnational cultures, Alexander Freund, édit. (Toronto et Buffalo, N.Y., 2012), 137–162.— J. F. Wagner, A history of migration from Germany to Canada, 1850–1939 (Vancouver et Toronto, 2006).

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Christopher Long, « BLANKENBACH (Blankenback), ELISE (Elizabeth) (Koerber, baronne von Koerber) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/blankenbach_elise_11F.html.

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Auteur de l'article:    Christopher Long
Titre de l'article:    BLANKENBACH (Blankenback), ELISE (Elizabeth) (Koerber, baronne von Koerber)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2024
Année de la révision:    2024
Date de consultation:    20 déc. 2024