AMIOT (Amyot), CHARLES, traiteur et commerçant, né à Québec le 26 août 1636 de Philippe Amiot et d’Anne Convent, inhumé au même endroit le 10 décembre 1669.

Il fit ses études au collège des Jésuites et, à peine âgé de 14 ans, il accompagna, à titre de domestique, le père Bressani, qui montait au pays des Hurons. Le 2 mai 1660, Amiot épousait à Québec Geneviève de Chavigny, dont il eut trois enfants. Il ouvrit un magasin à Québec, au pied du cap aux Diamants, sur un emplacement qu’il avait reçu de son beau-père. Il était alors un commerçant intéressé dans la pêche à l’anguille et le commerce des fourrures. Ce sont ses voyages chez les Papinachois qui lui valurent une certaine notoriété de son vivant. Il accompagnait alors le père Henri Nouvel*, jésuite né à Pézenas, dans le Hérault, en 1621 ou 1624, et débarqué à Québec dans l’été de 1662.

Nombre d’historiens ont confondu les dates et les itinéraires des voyages du père Nouvel et de Charles Amiot. Selon les Relations, ils accomplirent un premier voyage d’avril à juin 1663 et un second, de novembre à avril 1664. Partis de Québec en novembre 1663, ils se seraient rendus à l’île aux Basques, puis à l’île Saint-Barnabé, pour finalement hiverner avec une bande d’Algonquins aux environs du lac Matapédia ou du lac Mitis. De retour à l’île aux Basques, en mars 1664, Amiot descendit à Québec où il arriva le 5 avril, tandis que le père Nouvel demeurait dans l’île avec ses ouailles.

Le 21 avril 1664, le père Nouvel traversait sur la rive nord. Il attendit près de Tadoussac le père Druillettes qui n’arriva que le 3 mai. Celui-ci décida d’aller s’occuper des Amérindiens du Saguenay. De leur côté, le père Nouvel et Charles Amiot, seul Français à l’accompagner, laissèrent Tadoussac le même jour (3 mai) et se dirigèrent par terre avec une bande de Papinachois jusqu’à la rivière Peritibistokou (des Outardes) qu’ils atteignirent le 14 mai. Les voyageurs y campèrent jusqu’au 2 juin, remontèrent la rivière une journée durant et firent un portage qui les conduisit sur la rivière Manikouaganistikou (Manicouagan). Ils atteignirent le lac Saint-Barnabé (Manicouagan) le 9 juin. Là, les attendait une bande de Papinachois qui n’avait jamais rencontré de Blancs. Le missionnaire évangélisa et les traiteurs troquèrent des fourrures. Le père Nouvel nomma l’endroit mission Saint-Barnabé. L’expédition revint à Québec le 30 juin 1664.

En novembre, le père Nouvel laissait de nouveau Québec pour Tadoussac. Il semble qu’Amiot soit alors resté à Québec. Le père Nouvel passa l’hiver 1664–1665 dans la région du lac Saint-Jean et revint au printemps. À la fin de mai 1665, il retourna à la mission Saint-Barnabé en compagnie de deux Français que la Relation identifie comme étant Amiot et Couture*. Le père Godbout précise que « pour ce dernier voyage chez les nations du nord, il [Amiot] s’était associé, le 28 mai 1665, Guillaume Couture, Noël Jérémie et Sébastien Prouvereau. » Ils avaient rendez-vous avec les Papinachois à l’embouchure de la Manicouagan. Mais ils durent remonter la rivière sans guide, car les Amérindiens ne se présentèrent pas au rendez-vous. Ils sont de retour à Québec le 26 juillet.

Le père Nouvel retourna sur la côte nord jusqu’en 1670, mais les Relations ne mentionnent plus la présence d’Amiot à ses côtés. Peut-être ce dernier préférait-il demeurer à Québec avec sa famille et s’occuper de son magasin général. Amiot mourut le 10 décembre 1669. « En considération des bons services que feu Amiot a rendus en ce pays, » Talon, le 3 novembre 1672, concéda à sa veuve le fief de Vincelotte, dans la paroisse actuelle de Cap-Saint-Ignace. Son fils Charles-Joseph* hérita du fief et en prit le nom. Charles Amiot était le frère de Jean et de Mathieu Amiot.

Le père Nouvel eut une carrière beaucoup plus longue. Il exerça son apostolat par la suite entre Michillimakinac et le saut Sainte-Marie.

Jean Hamelin

JR (Thwaites) : Les Relations constituent la seule source d’information sur les voyages d’Amiot. On trouvera une biographie exhaustive de ce personnage dans Godbout, Nos ancêtres, RAPQ, 1951–53 : 492. V. aussi P.-G. Roy, Les Amyot sous le Régime français, BRH, XXIII (1917) : 161–168.

Bibliographie de la version révisée :
Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Québec, CE301-S1, 2 mai 1660.

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Jean Hamelin, « AMIOT (Amyot), CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/amiot_charles_1F.html.

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Auteur de l'article:    Jean Hamelin
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2014
Date de consultation:    20 déc. 2024