Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.
La relation économique entre la France et la Nouvelle-France reposait sur le principe général du mercantilisme selon lequel la richesse relative des États s’évaluait en fonction de leur capacité d’accumulation de métaux précieux que favorisait une balance commerciale positive, vision partagée partout en Europe à l’époque moderne. Dans ce contexte, une colonie comme la Nouvelle-France servait essentiellement à fournir à la métropole des matières premières qui étaient ensuite transformées en France et ultimement exportées afin de renforcer le commerce extérieur français. À cette fin, la colonie servait également de marché pour l’écoulement des produits métropolitains. Par rapport à la production comme telle, le mercantilisme français impliquait une politique qu’un mémoire royal de 1704 définit avec concision : « tout ce qui pourroit faire concurrence avec les manufacturiers du Royaume ne doit jamais estre fait dans les colonies ». Cependant, la politique coloniale française au Canada ne fut pas rigoureusement mercantiliste à cet égard. La France tolérait habituellement et souvent encourageait les industries coloniales qui la doublaient, dans le but de permettre une certaine autosuffisance de la colonie. Les théoriciens du mercantilisme envisageaient un commerce intégré entre les colonies atlantiques de la France, où la Nouvelle-France atteindrait une stabilité économique à long terme, tout en servant les fins de la France.