MESSIER, MARTINE (Primot), née à Saint-Denis-le-Thiboult (al. le Petit-Bourg), dans le diocèse de Rouen, en 1607 ; elle épousa Antoine Primot à une date inconnue ; décédée à Montréal après 1672.

Mariés en France, les époux Primot apparaissent pour la première fois à Montréal en 1650, quoique l’abbé Faillon affirme qu’ils y étaient dès 1642. Mère adoptive de Catherine Thierry qui, en 1654, épousait Charles Le Moyne, Martine Messier semble avoir communiqué aux célèbres frères Le Moyne, ses petits-fils, le courage et le sang-froid dont elle fit preuve à une occasion au moins.

Le 29 juillet 1652, à deux portées de fusil du fort de Montréal, Martine fut assaillie par trois Iroquois. Non armée, elle se défendit néanmoins « comme une lionne ». Blessée de plusieurs coups de hache, elle s’évanouit enfin ; mais au moment où l’un des Iroquois la saisissait à la tête pour la scalper, « notre amasone », reprenant ses sens, « se leva plus furieuse que jamais [et] saisit le cruel avec tant de violence par un endroit que la pudeur défend de nommer, qu’à peine put-il s’échapper. » Les forces lui manquant, elle s’évanouit de nouveau, pendant que ses assaillants s’enfuyaient, à l’approche des défenseurs du fort alertés par les cris de la victime.

Martine n’était pas morte, et l’on s’en rendit vite compte. Dans un geste de compassion, un des colons venus à la rescousse s’avisa de l’embrasser. Revenant à elle, Martine, aussitôt, lui « déchargea un grand soufflet ». Aux témoins étonnés, elle expliqua, dans son patois : « Parmanda, je croyois qu’il vouloit me baiser. » Cette repartie fit bien rire et, par la suite, Martine ne fut plus désignée que par le surnom de la bonne femme Parmanda.

Martine Messier vivait encore en 1672.

André Vachon

Sur Martine Messier, son époux et sa fille adoptive, V. : AJM, Greffe de Bénigne Basset, 20 mai 1660.— Recensement de 1666.— Recensement de 1667.— Faillon, Histoire de la colonie française, II : 145.— Archange Godbout, Les Origines de la famille Le Moyne, RHAF, I (1947–48) : 539.— É.-Z. Massicotte, Les Colons de Montréal de 1642 à 1667, MSRC, VII (1913), sect. : 12s., et BRH, XXXIII (1927) : 184. L’exploit de Martine Messier est raconté dans : Dollier de Casson, Histoire du Montréal, 84s.— Marie Guyart de l’Incarnation, Lettres (Richaudeau), I : 470.— JJ (Laverdière et Casgrain), 174.— JR (Thwaites), XXXVIII : 50–52.— Vachon de Belmont, Histoire du Canada.

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André Vachon, « MESSIER, MARTINE (Primot) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/messier_martine_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    20 nov. 2024