MADRY, JEAN, chirurgien de la garnison de Trois-Rivières, lieutenant et commis du premier barbier et chirurgien du roi, né vers 1625 et mort en 1669.
Il passa au Canada vers 1651 et, de 1653 à 1655, il fut caporal de la garnison et chirurgien du fort à Trois-Rivières. Établi à Québec en 1657, il s’embarquait pour la France à l’automne. Le 2 avril 1658, François de Barnoin, premier barbier du roi, lui accordait la maîtrise et l’autorisait à l’accorder à d’autres. Toutefois, les lettres ne furent entérinées qu’en novembre 1663. Le 10 du même mois, Madry devenait lieutenant et commis de Barnoin et obtenait de ce fait des pouvoirs de police sur les chirurgiens de la colonie.
Madry était marguillier de Notre-Dame de Québec en 1663. Le 7 octobre, Claude Charron et lui devinrent les deux premiers échevins de la ville ; ils devaient être révoqués peu après pour être remplacés par un syndic. Madry avait aussi été parmi les directeurs de la Traite de Tadoussac par un bail du 4 mars, résilié le 4 octobre suivant.
Le 13 octobre 1668, il rend foi et hommage à Mgr de Laval* au nom des religieuses de l’Hôtel-Dieu pour leur arrière-fief Saint-Laurent de l’île d’Orléans.
Madry mourut noyé le 26 juillet 1669 lors d’un voyage à Trois-Rivières et il fut inhumé au cimetière des pauvres de l’Hôtel-Dieu de Québec, selon un désir qu’il avait exprimé.
Madry fut un bon chirurgien. Il semble cependant avoir eu un caractère assez têtu, violent et autoritaire, si l’on en juge par son obstination à refuser la tutelle des enfants mineurs de Guillaume Gauthier, dont il était le cousin par sa femme, et par l’empêchement qu’il essaya de mettre au mariage de Pierre Rouffray, sous prétexte que Rouffray était « son serviteur domestique, lui ayant esté distribué par l’ordre du Conseil ». Comme plusieurs de ses confrères de l’époque, Madry se présenta souvent devant le Conseil souverain pour réclamer des honoraires – qu’il estimait lui être dus. On le retrouve à plusieurs reprises poursuivant pour d’autres raisons, mais la plupart du temps pour des questions pécuniaires.
Il avait épousé à Québec, le 19 janvier 1660, Françoise Duquet, âgée de 15 ans, sœur du notaire Pierre Duquet ; il n’eut pas d’enfant. Après la mort du chirurgien, sa femme se remaria en 1670 avec Olivier Morel* de La Durantaye, conseiller du roi au Conseil souverain. Madry possédait le fief du Grand-Pré, à la Canardière, que les Jésuites lui avaient concédé en 1659. Plus tard, il devait y construire la maison que l’on appela le château Bigot.
Jug. et délib., I.— Ahern, Notes pour l’histoire de la médecine.— Boissonnault, Histoire de la faculté de médecine de Laval, 55s.— Raymond Douville, Chirurgiens, Barbiers-chirurgiens et Charlatans de la région trifluvienne sous le Régime français, Cahiers des Dix, XV (1950) : 110s.— J.-E. Roy, Jean Madry, BRH, XX (1914) : 156s.— P.-G. Roy, L’Île d’Orléans (Québec, 1928) ; La Ville de Québec.
Gabriel Nadeau, « MADRY, JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 26 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/madry_jean_1F.html.
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Auteur de l'article: | Gabriel Nadeau |
Titre de l'article: | MADRY, JEAN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 26 nov. 2024 |