JUCHEREAU DES CHATELETS, NOËL, licencié en droit, membre de la Compagnie des Cent-Associés et commis général de la Communauté des Habitants, baptisé le 30 août 1593 à Tourouvre (Orne, France), fils de Jean Juchereau et de Jeanne Creste ; mort célibataire en 1648 à Orléans, France.
Noël Juchereau reçut une excellente instruction : il fit un cours d’études classiques, suivi d’un cours de droit qui lui valut une licence.
Membre de la Compagnie des Cent-Associés, il passa en Nouvelle-France en 1634 (al. 1632), vraisemblablement à titre de représentant du syndicat de huit membres formé pour administrer la compagnie par suite du désastre de la flotte de Roquemont en 1628.
Juchereau était un personnage en vue à Québec : il reçut des terres et prit une part active à la vie coloniale. M. le gouverneur se l’adjoignait souvent quand il fallait rendre jugement dans certaines affaires délicates.
C’est lui qui, en 1644, conçut avec Pierre Legardeur de Repentigny l’idée de la Communauté des Habitants, dont il fut constitué, dès 1645, le commis général. Désormais, Juchereau fut très en vedette dans la colonie : marguillier en 1645–1646, il était de toutes les cérémonies religieuses, dans lesquelles se résumait la vie sociale de Québec à cette époque. Le Journal des Jésuites nous le montre portant le dais, distribuant le pain bénit où ]avant les pieds des Indiens le Jeudi saint.
Mais, en janvier 1646, les dirigeants de la Communauté furent pris à partie par les « petits habitants » qui semblaient « se vouloir mutiner contre ceux qui avoient les charges & offices ». À Juchereau, entre autres, on reprochait de faire « trop bonne cheire [chère] ». Il paraît que les colons avaient bien un peu raison de se rebeller, mais le gouverneur réprima rapidement ce semblant de mutinerie en punissant les plus loquaces des protestataires. En octobre 1646, Des Chatelets n’en était pas moins promu « commis general sur les vaisseaux pour tous les achapts ».
Cependant, tout n’allait pas pour le mieux à Québec et au sein de la Communauté. Il fallait mettre de l’ordre dans l’administration coloniale. C’est pourquoi plusieurs mémoires furent adressés au roi, en 1647, pour demander la suppression des abus. Des Chatelets, pour sa part, s’embarqua pour la France, en octobre, afin d’aller exposer au roi les difficultés de la colonie.
Ces démarches seront à l’origine du règlement royal de 1648. Mais Juchereau n’en verra pas l’application, car il mourra au cours de ce voyage, en la ville d’Orléans, peu avant le 31 juillet 1648.
Noël Juchereau Des Chatelets ne s’était pas marie.
ASQ, Documents Faribault, 6,30,45,60.— JJ (Laverdière et Casgrain).— JR (Thwaites), passim.— Thomas Chapais [Ignotus], Noël Juchereau, sieur des Chatelets, BRH, VIII (1902) : 86–89.-Jean Peronne Dumesnil et ses mémoires, BRH, XXI (1915) : 171.— Lanctot, Histoire du Canada, I. [Mme Pierre [F. L. ] Montagne, Tourouvre et les Juchereau ... (Québec, 1965).]
André Vachon, « JUCHEREAU DES CHATELETS, NOËL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/juchereau_des_chatelets_noel_1F.html.
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Auteur de l'article: | André Vachon |
Titre de l'article: | JUCHEREAU DES CHATELETS, NOËL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 21 nov. 2024 |