PETIT, PIERRE, marchand, seigneur, notaire royal, substitut du procureur du roi, greffier, huissier, baptisé à Lyon le 16 novembre 1660, fils de François Petit, négociant, et de Jeanne Gobin, décédé à Trois-Rivières le 23 avril 1737 et inhumé le lendemain dans cette ville.

Orphelin, Pierre Petit est attiré en Nouvelle-France par son oncle, Jean Gobin, marchand à Québec et associé en plusieurs affaires avec Charles Aubert de La Chesnaye. Arrivé vers 1690, Petit s’établit à Trois-Rivières, vraisemblablement au service du marchand Étienne Veron de Grandmesnil. Il y épouse sa fille, Marguerite, le 4 novembre 1692. À partir de ce moment, la carrière de Pierre Petit va de succès en succès. Charles Aubert de La Chesnaye, qui possède parmi ses seigneuries celle de la rivière Yamaska (ou Les Savannes), et 12 arpents voisins, demande à Pierre Petit, marié seulement depuis un mois, d’être « fermier » de ces terres pour trois ans. Le 9 juillet 1694, La Chesnaye lui vend le tout pour 3 333# payables sur base d’une rente annuelle de 166#. Dès lors, Pierre Petit s’intitule « seigneur de la rivière Yamaska », tout en continuant son négoce à Trois-Rivières. En moins d’un an, il perd ses deux protecteurs : La Chesnaye meurt en 1702 tandis que Jean Gobin et son épouse Gabrielle Bécasseau, victimes d’une épidémie de choléra, meurent à quelques heures d’intervalle le 11 juillet 1703. En homme avisé, Pierre Petit n’accepte que sous bénéfice d’inventaire la succession compliquée de son oncle, dont il est héritier, mais qui a de nombreuses ramifications dans la succession encore plus compliquée de Charles Aubert de La Chesnaye. En 1717, pour éviter des incidents judiciaires, il consent à rembourser le prix de sa seigneurie, soit 3 333 livres, à l’abbé Philippe Boucher, procureur de François de Galiffet* de Caffin, un des créanciers de La Chesnaye.

Petit ne s’intéresse à sa seigneurie qu’à partir de l’époque où quelques colons, venus de Sorel et de Berthier, commencent à s’installer sur ses terres inoccupées. Mais il n’y fait que des séjours périodiques et continue à demeurer à Trois-Rivières où tous ses enfants sont baptisés. Le 5 mars 1721, cependant, il se rend, avec huit de ses censitaires et le curé Jean-Baptiste Dugast, au manoir de Saint-François où le commissaire Mathieu-Benoît Collet tient ses audiences pour la région. Il s’y fait le porte-parole des colons pour se plaindre du manque de secours religieux et du mauvais état des routes.

Ce seigneur amateur a d’autres ambitions. À partir de 1721, il obtient l’une après l’autre à peu près toutes les fonctions judiciaires officielles du gouvernement de Trois-Rivières : greffier du tribunal, huissier, notaire royal puis substitut du procureur du roi, Étienne Veron de Grandmesnil, décédé le 18 mai de cette année.

Le 1er octobre 1735, Petit, âgé et infirme, est remplacé comme notaire et huissier par Hyacinthe-Olivier Pressé*. Il meurt à l’hôpital des Ursulines et est inhumé dans le cimetière de cette institution. Ses trois fils se partagèrent la seigneurie.

Raymond Douville

AJQ, Greffe de Louis Chambalon, 28 août 1692, 9 juill. 1694, 26 oct. 1695.— APC, FM 8, F, 97.— AQ, NF, Coll. de pièces jud. et not., 2 048.— AJTR, Greffe de Pierre Petit, 1721–1735.— Jug. et délib., passim.— P.-G. Roy, Inv. concessions, II : 77 ; Inv. ord. des int., I, II.— Les notaires au Canada, RAPQ, 1921–22 : 39.— Vachon, Inv. critique des notaires royaux, RHAF, X (1956–57) : 257s.— Thomas Charland, Histoire de Saint-François du Lac (Ottawa, 1942), passim.— Jouve, Les Franciscains et le Canada : aux Trois-Rivières, passim.— J.-E. Roy, Histoire du notariat, I : 194.— Au sujet de Pierre Petit, BRH, XXXVII (1931) : 447.

Bibliographie de la version modifiée :
Arch. municipales, Lyon, France, « Reg. paroissiaux et d’état civil », Saint-Paul, 16 nov. 1660 : www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/genealogie.php (consulté le 29 juill. 2021).— Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de la Mauricie et du Centre-du-Québec (Trois-Rivières, Québec), CE401-S48, 4 nov. 1692, 24 avril 1737.

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Raymond Douville, « PETIT, PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/petit_pierre_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    2022
Date de consultation:    20 nov. 2024