Titre original :  Plaque du premier moulin à papier au Canada. Vue avant

Jean-François Rodrigue 2004, © Ministère de la Culture et des Communications

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BROWN, JAMES, relieur et homme d’affaires, né en 1776 à Glasgow, Écosse ; vers 1795, il se maria et eut au moins quatre enfants ; décédé le 23 mai 1845 à Montréal.

James Brown arrive à Montréal en 1797, puis il entre au service de l’imprimeur québécois John Neilson en qualité de relieur. Après quelques années, il retourne s’établir à Montréal à titre de libraire et de relieur. En novembre 1801, par le biais de la Gazette de Montréal, il invite le public à venir voir les ouvrages qu’il a reliés ainsi que les livres en vente dans sa librairie située rue Saint-François-Xavier. Outre des volumes en anglais et en français, dont certains sont imprimés à Montréal et à Québec, notamment chez Neilson, il offre des articles de bureau et des marchandises diverses telles que bas, mitaines, barriques de charbon, lunettes et brosses à plancher.

En 1803, Walter Ware, originaire du Massachusetts, signe un bail de 30 ans avec le seigneur d’Argenteuil, James Murray, par lequel il loue six acres de terre dans le village de St Andrews (Saint-André-Est), où il construira une papeterie à l’été de 1804. Cette année-là, Ware demande à Brown d’être son agent de vente à Montréal. Ce dernier accepte et décide en plus de ramasser la matière première, le chiffon, pour la fabrication du papier. Il demande alors à Neilson de lui imprimer 500 prospectus pour annoncer l’existence de la papeterie de St Andrews. Dès septembre 1805, il met en vente à sa librairie le premier papier d’emballage sorti de la papeterie.

Brown achète une part de la compagnie de Ware en décembre 1806. Il touche 5 % de commission sur la vente du papier et 25 % sur la récolte de la matière première. Toutefois, des embarras financiers amènent la dissolution de la compagnie le 29 mars 1809. Quelques jours plus tard, Brown se joint à John Chesser pour acquérir la papeterie et, peu après, il en devient l’unique propriétaire. Engagé plus que jamais dans cette entreprise, il s’établit à St Andrews en octobre 1810. Il produit une grande variété de papiers : papier d’emballage, papier bleu et buvard, papier à lettres, carton de chapeau, papier d’impression et papier à cartouche. Il s’entoure de plusieurs ouvriers, de jeunes apprentis, d’artisans et d’un ingénieur.

Le 28 février 1807, Brown avait fait part à Neilson de son intention de créer un journal. N’ayant pas encore reçu le matériel d’imprimerie qu’il avait commandé à Glasgow, et afin de ne pas se faire devancer par l’Américain Nahum Mower qui caresse le même projet, il demande à Neilson de lui imprimer un prospectus bilingue qui annonce son nouveau journal. En juillet, Brown fonde la Gazette canadienne/Canadian Gazette. Son frère Charles l’assiste et se charge de l’impression. L’hebdomadaire bilingue contient des nouvelles étrangères et locales, quelques poèmes, des anecdotes, des lettres et des annonces. Pour distribuer le journal dans le Bas et le Haut-Canada, Brown fait appel à une quinzaine d’agents.

À cette époque, deux autres journaux montréalais circulent : le Canadian Courant and Montreal Advertiser de Mower et la Gazette de Montréal d’Edward Edwards*. Ce dernier, criblé de dettes, n’arrive plus à soutenir la concurrence et, en février 1808, vend son journal à Brown, qui retire la Gazette canadienne du marché. À partir du 7 mars, il poursuit la publication de la Gazette de Montréal et en confie l’impression à son frère. Dès le 23 juin, il publie la Gazette de Montréal dans sa propre imprimerie et le nom de Charles n’y apparaît plus.

Malgré le désir de Brown d’apporter certains changements au journal, la Gazette de Montréal conserve le même format et le même style que sous l’administration d’Edwards. Le journal demeure bilingue et, en dépit de quelques critiques, Brown continue de publier les textes dans leur langue originale uniquement. À compter du 1er juillet 1816, le titre et la date apparaissent en anglais seulement et la grande majorité des articles sont publiés dans cette langue. En 1822, Brown vend son journal et son imprimerie à Thomas Andrew Turner. Il préfère se consacrer à sa papeterie.

Brown a aussi imprimé une cinquantaine d’ouvrages entre 1808 et 1822. Sa production se compose notamment d’ouvrages à caractères religieux, politique et historique, de grammaires françaises et latines, de règlements de police et de calendriers.

En 1824, James Brown décide de vendre sa librairie pour, semble-t-il, s’occuper uniquement de sa papeterie par la suite. Dix ans plus tard, le nouveau seigneur d’Argenteuil, Charles Christopher Johnson, refuse de renouveler le bail et, après quelques années, il achète la propriété de Brown. La papeterie cesse désormais de produire et il revient alors s’installer à Montréal. Pendant la rébellion de 1837–1838, il va diriger un groupe de miliciens de St Andrews. Après les événements, il revient à Montréal, où il meurt le 23 mai 1845.

Lucie Chéné

ANQ-M, CE1-92, 23 mai 1845 ; CN1-7, 29 mars 1832 ; CN1-117, 31 mai 1804 ; CN1-185, 6 déc. 1806.— ANQ-Q, CN1-262, 21 oct. 1811, 9 févr. 1815 ; P-193.— APC, MG 24, B1, 1 : 66–67 ; 2 : 27–29, 41–42, 115–116 ; 3 : 336–337 ; 16 : 22 ; 18 : 293, 295, 297–298, 300–301, 305 ; 39: 1139 ; 137 : 114 ; 147 : 14, 114, 116, 162, 183–184, 206, 276, 310, 438, 471, 480 ; 148 : 2, 4, 9, 20, 35, 39, 129, 193, 224, 268, 286, 301, 358, 414, 460, 497, 501 ; 149 : 1, 6, 23, 45, 53–54, 66, 70, 82, 96, 119, 182, 187, 231, 250, 270, 281, 326, 339–340, 367, 370, 384, 411, 424 ; 150 : 5, 10, 13, 25, 41, 60, 94, 102, 119, 135, 141, 145, 147, 153, 157, 161, 163, 210, 234, 245, 268, 270–272, 288, 311 ; 158 : 626, 638 ; 184 : 749–846.— « Les Dénombrements de Québec » (Plessis), ANQ Rapport, 1948–1949 : 125.— L’Aurore des Canadas, 27 mai 1845.— Le Canadien, 26 mai 1845.— La Gazette canadienne (Montréal), juin. 1807–mars 1808.— Montreal Gazette, 1808–1845.— Quebec Gazette, 28 mai 1845.— Quebec Mercury, 5 janv. 1805, 27 mai 1845.— Beaulieu et Hamelin, la Presse québécoise, 1. Borthwick, Hist. and biog. gazetteer. Béatrice Chassé, « Collection Neilson », ANQ Rapport, 1974 : 25–37.— Hare et Wallot, les Imprimés dans le B.-C. Yolande Buono, « Imprimerie et Diffusion de l’imprimé à Montréal, de 1776 à 1820 » (thèse de m.a., univ. de Montréal, 1980).— George Carruthers, Papermaking (Toronto, 1947).— E. A. Collard, A tradition lives ; the story of the Gazette, Montreal, founded June 3, 1778 (Montréal, 1953).— Ægidius Fauteux, The introduction of printing into Canada (Montréal, 1930).— J. C. Oswald, Printing in the Americas (2 vol., Port Washington, N.Y., 1965).— É.-Z. Massicotte, « le Premier Moulin à papier au Canada », BRH, 39 (1933) : 635–637.

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Lucie Chéné, « BROWN, JAMES (1776-1845) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/brown_james_1776_1845_7F.html.

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Auteur de l'article:    Lucie Chéné
Titre de l'article:    BROWN, JAMES (1776-1845)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    20 nov. 2024