Les 11 traités numérotés de l’Ouest sont une série de traités conclus, à la suite de la Confédération, entre le gouvernement canadien et diverses Premières Nations. Le Canada reconnut à celles-ci les droits naturels de conserver leurs terres, accepta la cession qu’elles firent de ces droits et, en retour, leur garantit la continuation de ce qui pouvait paraître être leur mode de vie traditionnel, en les autorisant à chasser et à pêcher sur les terres non colonisées des territoires qu’elles avaient cédés. Le gouvernement leur accorda de petites réserves éloignées les unes des autres, car il ne voulait pas tomber dans le système américain du « déplacement », et il entendait cultiver un « sentiment d’attachement au sol natal », lequel, possédé en commun, maintiendrait la cohésion des Premières Nations face à l’immigration. Du point de vue des Premières Nations, l’objectif était de les assimiler. La vision anticipée d’un changement graduel dans le domaine social et économique faisait partie intégrante de chaque traité. La plupart des traités conclus dans l’Ouest prévoyaient des dispositions relatives à l’éducation dans les réserves, afin, pour citer Alexander Morris, lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest, d’« initier la nouvelle génération aux arts civilisateurs » ; aussi « un aspect très important » de tous les traités était-il de fournir aux Premières Nations des « instruments agricoles, des bœufs, des bestiaux (pour commencer à former des troupeaux) et des graines de semence », en somme tout ce qu’il fallait pour transformer des chasseurs en fermiers. Étant donné sa conception classique de l’impérialisme, Morris considérait que les bienfaits de l’Empire n’étaient dus qu’à ceux qui prenaient conscience de la responsabilité inhérente à un fardeau assumé librement et qui remplissaient leurs devoirs de chrétiens.