VAVASOUR, HENRY WILLIAM, officier et ingénieur militaire, né vers 1783 dans le comté de Dublin (république d’Irlande), fils de William Vavasour, docteur en droit ; il épousa Louisa Dunbar, fille de sir George Dunbar, et ils eurent au moins cinq enfants, dont Mervin Vavasour* ; décédé le 4 juillet 1851 à Montréal.

Henry William Vavasour fit ses premières études sous la direction du révérend Richard Carey, puis, en 1799, il entra au Trinity College, à Dublin, où il obtint une licence ès lettres à l’été de 1804. Il avait reçu une commission de lieutenant en second dans le génie royal, le 1er février 1804, et fut l’un des premiers membres de ce corps à étudier l’arpentage au Trigonometrical Survey. Promu lieutenant le 1er mars 1805, il servit dans la colonie du Cap (Afrique du Sud) du 7 janvier 1806 au 11 février 1809 ; il fut alors promu capitaine en second et envoyé en Irlande. Muté à Gibraltar le 9 avril 1811, il participa à la guerre d’Espagne et à la défense de Tarifa. Le 21 juillet 1813, il reçut le grade de capitaine et, après une brève période de service à Chatham, en Angleterre, il fut envoyé en Amérique du Nord britannique.

Arrivé à Québec le 1er octobre 1815, Vavasour fut d’abord affecté dans cette ville. Il servit ensuite comme ingénieur principal au fort George (Niagara-on-the-Lake, Ontario), où il était chargé de l’arpentage des réserves militaires et des routes, ainsi que de la construction et de l’entretien des forts le long de la frontière du Niagara. Vavasour éprouva certaines difficultés à s’acquitter de sa tâche, surtout lorsqu’il voulut obtenir des fournitures du commissariat de l’armée britannique. Le génie royal était soumis à l’autorité du Board of Ordnance, et Vavasour relevait de l’ingénieur commandant à York (Toronto) plutôt que du colonel de l’armée au fort George. Ce dernier ne prisa guère le fait qu’on ne passe pas par lui et incita le commissariat à créer des difficultés à l’ingénieur.

Le poste que Vavasour occupait au fort George l’amena à entretenir avec la population civile des rapports plus étroits que ceux qu’avaient établis la plupart des membres de l’armée régulière. Il était donc au courant du malaise qui régnait dans la région depuis la fin des hostilités ; aussi recommanda-t-il en 1818 la création d’une commission d’enquête afin d’examiner les réclamations des civils qui avaient subi des pertes ou qui n’avaient pas été rétribués pour les services qu’ils avaient rendus. L’année précédente, Vavasour avait demandé une concession de terre près de Niagara (Niagara-on-the-Lake), mais sa demande fut rejetée en vertu d’un arrêté en conseil de 1797 interdisant que l’on concède des terres aux militaires qui touchaient leur pleine solde. Lord Dalhousie [Ramsay*] visita la frontière du Niagara en juillet 1819 et, bien qu’il ait d’abord déclaré que Vavasour était « particulièrement intelligent et divertissant », il nota plus tard dans son journal avoir constaté que cet officier était « un militaire grandiloquent et insatisfait qui parlait constamment sans aucun souci de la vérité ». En septembre 1823, Vavasour revint à Québec et y demeura jusqu’à son départ pour l’Angleterre, le 27 juin 1825.

Henry William Vavasour servit ensuite en Écosse, de 1826 à 1829. En octobre 1830, il fut promu au grade de lieutenant-colonel et nommé ingénieur commandant à Ceylan (Sri Lanka), poste qu’il occupa pendant près de six ans. Il remplit les mêmes fonctions en Angleterre, à Chatham, de 1837 à 1839, de même qu’à Harwich, de 1841 à 1845. Promu colonel le 22 avril 1845, il servit à Dublin en qualité d’ingénieur principal de 1847 à 1849. Le 7 juillet 1849, il fut de nouveau muté au Canada, cette fois comme ingénieur commandant pour la province du Canada, avec quartier général à Montréal. Il était alors responsable de tout l’arpentage aux fins militaires, ainsi que des fortifications et installations, de même que de l’entretien des canaux de la rivière des Outaouais et de la rivière Rideau. Il fut l’un des rares officiers britanniques qui, ayant servi en qualité d’officier subalterne à la frontière canadienne, occupèrent plus tard un poste de commande au Canada. Désigné dans une notice nécrologique comme un « officier valeureux et très respecté », Vavasour mourut alors qu’il était encore en fonction et il fut inhumé au cimetière militaire de Montréal.

Frances M. Woodward

APC, RG 1, L3, 515 : V11/10 ; RG 8, I (C sér.), 93 : 23–24 ; 401–407.— Institution of Royal Engineers, Corps Library (Chatham, Angl.), Connolly papers, « Notitia historica of the Corps of Royal Engineers », T. W. J. Connolly, compil. (17 vol.), 10 ; « Skelton memoirs of officers », T. W. J. Connolly, compil.— PRO, PROB, 11/2144, 4 nov. 1846 ; WO 54/250–259.— Montreal Gazette, 9 juill. 1851.— Montreal Herald, 9 juill. 1851.— [George Ramsay, 9e comte de] Dalhousie, The Dalhousie journals, Marjory Whitelaw, édit. (3 vol., [Toronto], 1978–1982), 134, 138.— G.-B., WO, Army list, 1800–1850.— Roll of officers of the Corps of Royal Engineers from 1660 to 1898 [...], R. F. Edwards, édit. (Chatham, 1898).— E. A. Cruikshank, « Post-war discontent at Niagara in 1818 », OH, 29 (1933) : 14–46.

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Frances M. Woodward, « VAVASOUR, HENRY WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/vavasour_henry_william_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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