TAYLOR, ALEXANDER, homme d’affaires, fonctionnaire et homme politique, né vers 1736 en Écosse, fils d’un dénommé Taylor et de Helen Gordon ; il se maria deux fois (la première avec Ann Urquhart) et eut dix fils et deux filles ; décédé en septembre 1811 à Newcastle, Nouveau-Brunswick.

Alexander Taylor affirmait que ses ancêtres « étaient apparentés depuis sept siècles à Sa Grâce le duc de Gordon (Bretagne du Nord [Écosse]) et à ses aïeux ». Après la vente des biens laissés par ses parents, il dépensa « une très grosse rente » en Écosse et, moins de sept ans plus tard, il « pouvait à peine disposer de un shilling ». C’est à cette époque qu’il décida de rejoindre sa sœur et son beau-frère, qui s’étaient installés dans la région de Miramichi (Nouveau-Brunswick) en 1777. Voyageant avec sa femme et six enfants, Taylor se rendit d’abord à Halifax où il obtint une concession de 700 acres à Miramichi. À son arrivée à l’endroit où il devait s’établir, en mars 1784, il ne trouva que quelques colons dans la région. Quatre ans plus tard, il fut nommé juge de paix du comté de Northumberland et il assista aux premières audiences de la Cour des sessions générales, en 1789. Taylor se révéla l’un des magistrats les plus intéressants parmi les premiers qui furent nommés dans le comté de Northumberland, se préoccupant, plus que tout autre de ses collègues, de l’implantation d’écoles et du bien-être des Indiens. En 1802, il appuya les Micmacs, qui avaient maille à partir avec des squatters blancs au sujet des terres. À cette époque, il affirma : « le chemin même qui mène à la justice paraît si enchevêtré [qu’il joue] contre ces pauvres créatures ». En 1807, il était aussi directeur du bureau de bienfaisance et commissaire à la voirie.

Taylor travailla dur pour développer l’établissement de Miramichi où il gagnait sa vie à pêcher et à faire du bois de construction. En 1802, il recueillit des renseignements sur la région pour Edward Winslow. Dans son rapport de l’année suivante, il se plaignit en ces termes : « nous n’avons pas de petites villes dans ce comté, ce qui est la ruine de l’endroit », et il suggéra que le gouvernement de Grande-Bretagne aidât à envoyer plus de colons et à établir de petites villes. Il affirma avoir lui-même amené au Nouveau-Brunswick plus de 150 personnes qui lui étaient apparentées, ainsi que d’autres colons. À l’époque de sa mort, il y avait deux villes importantes dans la région, Chatham et Newcastle, de même que plusieurs villages prospères. Taylor s’allia aux membres de la hiérarchie loyaliste de Fredericton, comme Winslow, et il acquit un appui politique important au sein de sa nombreuse famille et parmi d’autres colons écossais du comté de Northumberland. À l’élection partielle de 1791, tenue par suite de la mort de William Davidson*, il aida à faire élire Harris William Hailes, un étranger qui avait le soutien du gouvernement, contre un marchand populaire de l’endroit, James Fraser*. En 1802, Taylor lui-même se porta candidat à la chambre d’Assemblée et il défit un loyaliste, Samuel Lee. Réélu en 1809, il conserva son siège jusqu’à sa mort survenue deux ans plus tard.

Taylor n’était pas populaire auprès de quelques-uns des magistrats du comté ; il leur causa beaucoup d’embarras à l’occasion d’incidents qui lui valurent des accusations d’ivresse et de voies de fait, et à la suite de contraventions aux règlements de la pêche. Il lui arriva d’attaquer un homme à la Cour des sessions générales, et ce délit, parmi d’autres, explique qu’en 1799 on l’ait accusé de s’être « rendu odieux, et [d’avoir été] une peste pour la communauté ». Quant aux inspecteurs des pêcheries à Miramichi, ils exprimèrent ainsi leur mécontentement à son égard :« les lois ont été ouvertement violées, [et] la justice, ensevelie dans l’oubli, a dû chercher asile dans les abîmes de l’obscurité, pendant que la licence paradait triomphalement, oui ! et [tout cela est l’œuvre] d’une personne constituée en autorité ». « Après les remontrances appropriées », Taylor promit « de se garder de toute autre cause de plainte », et les autres magistrats purent convaincre les plaignants de retirer leurs accusations. Mais, en 1806, Taylor eut de nouveaux problèmes : il fut accusé de coups et blessures. En 1808, il éprouva aussi des difficultés financières, et il demanda à Edward Winslow d’user de son influence pour l’aider à conserver ses fonctions dans le comté. Il semble que rien ne fut fait puisque après 1807 le nom de Taylor disparaît des archives du comté. Il songea à retourner en Écosse, mais il redressa apparemment sa situation et décida de rester.

Alexander Taylor fut fréquemment impliqué dans des disputes avec les autres fonctionnaires du comté, mais il semble avoir fait plus que quiconque pour le progrès de l’établissement de Miramichi après la mort de William Davidson. Il y amena de nombreux colons, en plus de travailler à la création d’écoles et de petites villes, à une époque où le gouvernement manifestait peu d’intérêt pour ces questions.

William A. Spray

APNB, « New Brunswick political biography », J. C. et H. B. Graves, compil. (11 vol., copie dactylographiée), 11 :84 ; RG 2, RS8, Appointments and commissions, 2/1 : 8, 32, 44 ; Unarranged Executive Council docs., 1804 ; RG 10, Northumberland County, pétition no 434 (1799) ; RS 108, pétition de John Henderson, 1785 ; pétitions d’Alexander Taylor, 1785, 1810 ; RG 18, RS153.— Musée du N.-B., Davidson papers, Alexander Taylor, land grants at Miramichi.— UNBL, MG H2, A. Taylor à E. Winslow, 15 oct. 1791, 20 janv., 25 oct. 1802, avril 1808.— « Historicalgeographical documents relating to New Brunswick », W. F. Ganong, édit., N.B. Hist. Soc., Coll., 3 (1907–1914), no 9 : 342.— Winslow papers (Raymond).— W. O. Raymond, « The north shore ; incidents in the early history of eastern and northern New Brunswick », N.B. Hist. Soc., Coll., 2 (1899–1905), no 4 : 94, 122, 124.

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William A. Spray, « TAYLOR, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/taylor_alexander_5F.html.

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Auteur de l'article:    William A. Spray
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    16 nov. 2024