SKANUDHAROUA (Skannud-Haroï), baptisée Geneviève-Agnès, dite de Tous-les-Saints, hospitalière, première Indienne à entrer en religion, née en 1642, morte le 3 novembre 1657 à Québec.

Skanudharoua naquit au village huron d’Ossossané, ou La Conception. Elle était la fille d’un grand chef huron, Pierre Ondakion, dont la famille avait été la première de cette nation à embrasser le christianisme, et de sa femme, Jeanne Asenragéhaon. Leur mariage avait été la première union chrétienne du pays huron. Skanudharoua vécut d’abord chez les Ursulines de Québec. En 1650, on la crut pendant un certain temps perdue dans l’incendie du couvent des Ursulines.

En mai 1650, on l’envoya à l’Hôtel-Dieu de Québec où elle apprit le français parfaitement en moins d’un an et où la lecture et l’écriture n’eurent bientôt plus de secrets pour elle. Elle y réussissait mieux que ses compagnes françaises. Elle servit d’interprète auprès des Hurons hospitalisés à l’Hôtel-Dieu. Afin « de la tenir toujours dans un esprit de soumission », on la mit aux travaux de la cuisine, mais on ne l’entendit jamais se plaindre. Elle resta inébranlable dans sa résolution de demeurer chez les religieuses, malgré les efforts répétés que firent ses parents pour l’obliger à partir. Mise à l’épreuve devant toute la communauté, elle préféra une dure discipline plutôt que de retourner chez elle. Elle surmontait l’instinct naturel de liberté des indigènes et tous l’aimaient à cause de son humilité, de sa sincérité et de sa douceur. Sa marraine de Paris, Mme Bedeau, acquittait les frais de son entretien.

Geneviève-Agnès désirait ardemment devenir religieuse. On l’admit au noviciat le 25 mars 1657. Comme elle souffrait d’une maladie chronique des poumons, on la fit passer à l’infirmerie de l’hôpital le 15 août. Elle continua à s’acquitter de ses devoirs religieux, tant que ses forces le lui permirent, « avec autant d’exactitude qu’une ancienne professe ». Le 1er novembre, elle recevait le saint habit et, à sa demande, le nom de Tous-les-Saints. Quelques heures avant sa mort, le 3 novembre 1657, elle prononçait ses derniers vœux, devenant la première Indienne à entrer en religion. Elle fut inhumée à l’Hôtel-Dieu de Québec avec les autres religieuses.

Mère de Saint-Bonaventure-de-Jésus [V. Forestier] écrivit après sa mort : « Elle estait de fort belle taille & bien agréable de visage, d’un naturel excellent, & d’un esprit au dessus du commun, non seulement des Sauvages, mais aussi des François ».

Elsie McLeod Jury

Juchereau, Annales (Jamet), 85s., 95s., 99, 104.— Marie Guyart de l’Incarnation, Lettres (Richaudeau), passim.— JR (Thwaites), surtout XLIV : 261–275.— Lefebvre, Marie Morin.— P.-G. Roy, La Ville de Québec, I : 227s.

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Elsie McLeod Jury, « SKANUDHAROUA (Skannud-Haroï), baptisée Geneviève-Agnès, dite de Tous-les-Saints », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/skanudharoua_1F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: https://www.biographi.ca/fr/bio/skanudharoua_1F.html
Auteur de l'article:    Elsie McLeod Jury
Titre de l'article:    SKANUDHAROUA (Skannud-Haroï), baptisée Geneviève-Agnès, dite de Tous-les-Saints
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    20 nov. 2024