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SCHNEIDER, JOSEPH, colon et propriétaire de scierie, né le 24 mai 1772 dans le comté de Lancaster, Pennsylvanie, fils de Jacob B. Schneider et de Maria Herschi ; le 21 février 1798, il épousa Barbara Eby, sœur de Benjamin Eby*, et ils eurent sept enfants ; décédé le 27 octobre 1843 à Berlin (Kitchener, Ontario).
Le père de Joseph Schneider quitta le Palatinat (République fédérale d’Allemagne) avec ses parents en 1736 pour immigrer en Pennsylvanie. En 1806, trois ans après sa mort, deux de ses fils, Christian et Jacob, s’installèrent dans le bloc 2 (canton de Waterloo), près de l’emplacement actuel de Kitchener. Avec un groupe d’autres mennonites, Joseph les rejoignit après un voyage d’un mois en chariot ; il acheta le lot 17 de la portion du bloc 2 qu’on avait concédée à la German Company, et s’y établit. C’est le bas prix des terres, tout comme le désir de vivre sous un régime britannique, qui dans les années d’après la Révolution américaine attira nombre de mennonites dans la région, entre autres Benjamin Eby et Samuel D. Betzner*. Isolés, ils pouvaient pratiquer librement leur religion et parler leur langue, même si au début ils devaient se rendre dans des centres tels que Dundas pour s’approvisionner et obtenir des services.
Élément actif parmi les colons mennonites, Schneider est souvent considéré, avec Eby, comme l’un des fondateurs de Kitchener. Il travailla à l’ouverture du premier chemin vicinal, qui allait de sa ferme à la route de Dundas et qui porta son nom jusque dans les années 1870. En 1808–1809, avec quatre autres chefs de famille, il embaucha un instituteur pour ouvrir la première école de la région. Quatre ans plus tard, il collabora à la construction du premier temple mennonite, dirigé par Eby, puis en 1834 à celle d’une nouvelle église. Peut-être dès 1816, il avait érigé une scierie sur un ruisseau appelé encore aujourd’hui Schneider, et dans les années 1820 Phineas Varnum construisit une forge et une taverne sur un terrain qu’il lui avait loué. Toutes ces entreprises formaient le noyau commercial d’un village en plein essor nommé Sand Hills ou Ebytown, puis Berlin. En 1835, Schneider appuya vigoureusement la fondation du premier journal local, le Canada Museum, und Allgemeine Zeitung, de Heinrich Wilhelm Peterson*, dont il était actionnaire.
Schneider mourut le 27 octobre 1843. Parmi les biens qu’il laissait à sa famille se trouvaient des objets traditionnels chers aux Allemands de Pennsylvanie, notamment une horloge de parquet dont il avait apporté le mécanisme en 1807. Elle se trouve encore dans la maison qu’il construisit vers 1820 et qui a été transformée en musée ; c’est le plus vieil édifice de Kitchener. Deux bibles de sa famille appartiennent à d’autres collections locales : l’une d’elles, aux Mennonite Archives of Ontario, est une édition rare publiée à Zurich en 1560 par Christoph Froschauer et apportée dans le Haut-Canada par Schneider ; l’autre, que possède l’un de ses descendants, a été imprimée dans le comté de Lancaster en 1805 et contient de remarquables exemples de fraktur (écriture gothique ornementale) exécutés en 1821 par le professeur et artiste Jacob Schumacher.
Le fils cadet de Joseph Schneider, Joseph E., reprit la ferme et la scierie et, en 1849, fit imprimer à Berlin un petit livret qui relate l’histoire de sa famille ; il s’agit peut-être de la première généalogie publiée au Canada. En 1873, il fut membre fondateur des mennonites réformateurs/réformés (plus tard l’Église missionnaire).
Toronto and York Land Registry Office (Toronto), « Old York County », deeds, 5, no 1839 (mfm aux AO).— Waterloo South Land Registry Office (Kitchener, Ontario), Waterloo Township, abstract index to deeds, German Company Tract, lot 17 (mfm aux AO).— E. E. Eby et J. B. Snyder, A biographical history of early settlers and their descendants in Waterloo Township, avec Supplement, E. D. Weber, édit. (Kitchener, 1971), 136.— John English et Kenneth McLaughlin, Kitchener : an illustrated history (Waterloo, Ontario, 1983).— Hannes Schneider and his wife Catharine Haus Schneider, their descendants and times, 1534–1939, J. M. Snyder, édit. (Kitchener, [1940]).— Herkommen und Geschlechts Register der Schneider Familie (Berlin [Kitchener, Ontario], 1849).— P. G. Klassen, « A history of Mennonite education in Canada, 1786–1960 » (thèse de d.ed., Univ. of Toronto, 1970), 73–74.— W. V. Uttley, A history of Kitchener, Ontario (Kitchener, 1937 ; réimpr., [Waterloo, 1975]), 17.— M. [H.] Snyder Sokvitne, « The Joseph Schneider house, 1820 », Waterloo Hist. Soc., [Annual report] (Kitchener), 1966 : 20–27.— W. V. Uttley, « Joseph Schneider : founder of the city », Waterloo Hist. Soc., Annual report (Waterloo), 1929 : 111–119.— G. K. Waite, « Joseph Schneider sawmill operations, 1848–1859 », Waterloo Hist. Soc., [Annual report], 1985 : 57–65.
E. Reginald Good et Paul TIESSEN, « SCHNEIDER, JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/schneider_joseph_7F.html.
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Auteur de l'article: | E. Reginald Good et Paul TIESSEN |
Titre de l'article: | SCHNEIDER, JOSEPH |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 22 nov. 2024 |