PERÉ, JEAN, marchand rochelais, explorateur, prospecteur, coureur de bois, interprète, guide, décédé après novembre 1699.
Jean Peré semble être mentionné pour la première fois dans nos archives, d’une façon fort vague, par le Journal des Jésuites, qui note l’arrivée de France, le 17 juin 1660, de « Peré & autres petits marchans ».
L’intendant Talon ayant donné 1 000# à Peré et 400 à Adrien Jolliet, tous deux partent en 1669 « pour aller reconnoistre si la mine de cuivre qui se trouve au dessus du lac Ontario [...] est abondante, facile à extraire ». Cependant, Pere paraît s’intéresser surtout aux fourrures qu’il recueille chez les Outaouais et au saut Sainte-Marie. Talon se plaint qu’il tarde à remplir sa mission et à faire rapport. Enfin, on apprend que l’explorateur a découvert des mines dans la région du lac Supérieur.
En 1677, Peré est à Cataracoui. En novembre 1679, l’intendant Duchesneau l’accuse d’être coureur de bois : il informe le ministre Seignelay que Peré, ayant été à Orange pour y vendre ses fourrures aux Anglais, a été fait prisonnier par le gouverneur du lieu et expédié au major Andros* à Manate (Manhattan, N.Y.). Ce dernier l’a fort bien traité, ajoute Duchesneau, désirant l’utiliser en vue d’établir des relations commerciales avec les Outaouais.
Peré, en 1684, pousse jusqu’à la baie d’Hudson où il est capturé par les Anglais. Deux ans plus tard, lors de l’attaque du fort Quichicouane (Albany) le chevalier de Troyes exige la restitution de Peré. Mais on lui répond qu’on a expédié le captif en France par l’Angleterre.
Cependant, Peré ne tarde pas à rentrer au Canada où il gagne la faveur du gouverneur de Brisay* de Denonville. Il fait partie de son expédition de 1687 contre les Iroquois et lui ramène des prisonniers, dont le célèbre chef indien Ourehouare. En 1690, il est jugé utile pour l’incursion que l’on projette contre Manate ; mais, cette année-là, il est à La Rochelle, en France, où il s’occupe du commerce des fourrures avec son frère Arnaud.
On retrouve Jean Peré à Québec en 1692 et en 1693, plaidant devant le Conseil souverain. Il semble être retourné en France par la suite, puisque lors d’un procès commencé en 1698, devant le même tribunal, il se fait représenter par un huissier et signe une procuration à La Rochelle le 12 juin 1699. Ces démêlés en justice se poursuivent, à Québec, jusqu’en mars 1700. Peré étant toujours absent à cette époque, on ignore s’il vivait encore.
Il avait donné son nom à une rivière qui prend sa source dans le lac Nipigon et se décharge au sud-ouest de la baie James. Sur une carte, Franquelin* notait : « R. du Perray qui est le nom de celui qui le Premier Europen a fait la Navigation par cette R. à la baye de Hudson ».
Coll. de manuscrits relatifs à la Nouv.-France, I : 409, 553, 558, 560 ; II : 5.— Découvertes et Établissements des Français (Margry), I : 81, 88, 296 ; VI : 19 ; passim.— JJ (Laverdière et Casgrain).— JR (Thwaites), XLV ; XLVII ; LV.— Jug. et délib.— NYCD (O’Callaghan and Fernow), IX. Correspondance de Talon, RAPQ, 1930–31 : 136s.— Chapais, Talon, 406s.— J. H. Coyne, The pathfinders of the Great Lakes, dans Canada and its provinces (Shortt and Doughty), I : 83s.— Delanglez, Jolliet.— Nute, Caesars of the wilderness.— P.-G. Roy, Jean Peré et Pierre Moreau dit la Taupine, BRH, X (1904) : 213–218.
Léopold Lamontagne, « PERÉ, JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/pere_jean_1F.html.
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Auteur de l'article: | Léopold Lamontagne |
Titre de l'article: | PERÉ, JEAN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 21 nov. 2024 |