PAYEN DE NOYAN, MARIE-CATHERINE, dite de Saint-Alexis, hospitalière de l’Hôpital Général de Québec et supérieure, née vers 1730 à Montréal, fille de Pierre-Jacques Payen* de Noyan et de Chavoy, et de Louise-Catherine d’Ailleboust de Manthet (mariés en 1731) ; décédée le 9 novembre 1818 à Québec.

Marie-Catherine Payen de Noyan est placée sous les soins des religieuses hospitalières de l’Hôpital Général de Québec à l’âge de 18 mois, geste plutôt inusité car les religieuses ne prenaient généralement pas de pensionnaires si jeunes. Marie-Catherine grandit ainsi à l’ombre du couvent, ne quittant les religieuses que pour de brèves visites dans sa famille. À 14 ans, elle fait connaître son désir d’entrer au noviciat, mais elle doit insister auprès de ses parents avant d’obtenir leur consentement. Elle passe des classes au noviciat le 11 avril 1745. Sa famille ayant du mal à payer la dot, sa profession est retardée de neuf mois ; ce n’est donc que le 24 août 1747 que Marie-Catherine Payen de Noyan devient sœur Saint-Alexis.

Pendant ses 14 premières années de vie religieuse, Marie-Catherine de Saint-Alexis se dévoue auprès des pensionnaires de l’Hôpital Général. Puis elle se voit confier des responsabilités de plus en plus grandes. Élue première hospitalière en 1761, elle devient maîtresse des novices en 1763, puis dépositaire (économe) trois ans plus tard. Elle occupe ce dernier poste à une époque où les difficultés financières de l’Hôpital Général sont assez graves, puisque la communauté se remet très lentement des pertes subies pendant et après la guerre de la Conquête. Les religieuses essaient par tous les moyens de satisfaire leurs créanciers : elles cousent des vêtements sacerdotaux, font de la dorure et doivent vendre quelques-unes de leurs terres.

La communauté se trouve encore dans une situation pénible lorsque Marie-Catherine de Saint-Alexis est élue supérieure pour un premier triennat en 1772. La nouvelle supérieure tente d’obtenir l’aide du roi de France pour assainir les finances de l’Hôpital Général. Sans avoir obtenu de réponse pouvant susciter quelque espoir, les religieuses doivent faire face à un nouvel état de guerre. En 1775, une partie des troupes américaines aux portes de Québec décident d’installer leurs quartiers d’hiver à l’Hôpital Général. Marie-Catherine de Saint-Alexis réussit à conserver intacte de l’occupation la partie du monastère réservée aux religieuses et, grâce à son esprit de conciliation, elle obtient le respect des généraux américains. Les religieuses prodiguent les soins nécessaires aux soldats blessés et malades, mais cette occupation ajoute aux problèmes financiers. Le second triennat de Marie-Catherine de Saint-Alexis commence donc sur une note peu réjouissante. Elle réussit toutefois à redresser quelque peu la situation dans les années suivantes en limitant les dépenses à l’extrême.

Marie-Catherine de Saint-Alexis quitte sa charge de supérieure en 1779. Elle remplit la fonction d’assistante jusqu’en 1785, année au cours de laquelle les religieuses la choisissent de nouveau comme supérieure. Son mandat est renouvelé en 1788. Elle agit ensuite comme discrète (conseillère) de 1791 à 1797, puis occupe encore une fois le poste de supérieure de 1797 à 1803. D’une santé vigoureuse, Marie-Catherine de Saint-Alexis continue à s’acquitter de sa tâche de discrète jusqu’à son 60e anniversaire de profession. À cette occasion, Mgr Plessis* assiste à la fête qu’organisent les religieuses. Même passé 80 ans, Marie-Catherine de Saint-Alexis se rend ponctuellement aux observances. Au 70e anniversaire de sa profession, la communauté ne donne qu’une fête toute simple comme l’ancienne supérieure en avait manifesté le désir.

Marie-Catherine de Saint-Alexis meurt le 9 novembre 1818 après 71 ans de profession, ayant passé au delà de 86 ans de sa vie à l’Hôpital Général de Québec.

Lilianne Plamondon

Arch. de l’Hôpital Général de Québec, Communauté, Journal ; Reg. des entrées et des dots.— [Helena O’Reilly, dite de Saint-Félix], Monseigneur de Saint-Vallier et l’Hôpital Général de Québec : histoire du monastère de Notre-Dame des Anges [...] (Québec, 1882).

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Lilianne Plamondon, « PAYEN DE NOYAN, MARIE-CATHERINE, dite de Saint-Alexis », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/payen_de_noyan_marie_catherine_5F.html.

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Auteur de l'article:    Lilianne Plamondon
Titre de l'article:    PAYEN DE NOYAN, MARIE-CATHERINE, dite de Saint-Alexis
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    21 déc. 2024