PAWLING, BENJAMIN, officier dans l’armée et dans la milice, fermier, fonctionnaire, juge, homme politique, imprimeur et éditeur d’un journal, né vers 1749 à Philadelphie ; il épousa une prénommée Susan, et ils eurent six enfants ; décédé dans le canton de Grantham, Haut-Canada, et inhumé le 16 décembre 1818.

On est mal renseigné sur les premières années de Benjamin Pawling. Ses parents étaient venus probablement du pays de Galles pour s’établir à Philadelphie. Après qu’eut éclaté la Révolution américaine, leurs terres furent confisquées ; Pawling et son frère Jesse partirent pour Québec, où ils entrèrent dans l’armée britannique en 1777. Pawling y servit sept ans avant d’être mis à la demi-solde, le 25 janvier 1784 ; il était à ce moment-là capitaine dans les rangers de John Butler*. Son frère servit aussi dans les rangers, à titre de quartier-maître. Selon les archives contemporaines de cette unité, Pawling était « fermier », et son frère, « simple gentleman ».

Bien qu’il apparaisse sur une liste de Loyalistes qui, en septembre 1784, résidaient à Detroit, on sait que Pawling était déjà établi dans la région de Niagara en 1783, et qu’à cette date, il avait même défriché huit acres de terre. En tant que capitaine loyaliste, il reçut 3 000 acres et s’installa sur un lot du canton de Grantham, situé sur le lac Ontario, près du ruisseau Twelve Mile. Quatre ans plus tard, Pawling avait défriché 16 acres et ensemencé 10 acres de blé. Encore célibataire, il vivait seul sur sa terre. Il jouissait d’une certaine notoriété sur le plan local, puisque, le 27 décembre 1787, il fut l’un de ceux que sir John Johnson* recommanda pour assumer des « responsabilités civiles » au sein des nouveaux districts administratifs proposés.

Lors de la création du district de Nassau, en juillet 1788, Pawling en devint l’un des principaux fonctionnaires. En compagnie de Butler, de Robert Hamilton, de Nathaniel Pettit, et plus tard de John Warren, il travailla au sein du conseil des terres de ce district, et, par la suite, de celui du comté de Lincoln, qui remplaça le conseil des terres de Nassau le 20 octobre 1792. Pawling exerça la fonction de juge de paix pour le district de Nassau à partir du 19 janvier 1789, et, plus tard, pour ceux de Home et de Niagara ; il reçut sa dernière commission de juge de paix le 17 mai 1814. Avec Pettit, Pawling fut nommé à la Cour des plaids communs, le 24 octobre 1788 ; il y rejoignait Butler et Hamilton. Le conseil des terres et la cour s’intéressaient surtout aux titres fonciers et au règlement des dettes ; aussi un officier loyaliste comme Pawling montra-t-il moins d’empressement pour ces questions qu’un marchand tel Hamilton. Pawling fut présent à 3 des 36 séances tenues par le conseil des terres, du 26 octobre 1789 au mois de mars 1792. Son assiduité à la cour s’avéra à peine meilleure : il assista à 4 sessions sur 23, du 28 octobre 1788 au 10 avril 1794. Et encore, en 1793, avait-il adressé au lieutenant-gouverneur Simcoe une requête aux fins d’être soulagé « du poids de ses charges publiques », qui empiétaient sur « la gestion de ses affaires privées ». Cette lettre est considérée comme le plus ancien indice du mariage de Pawling et, peut-être, du fait qu’il avait des enfants. On ignore le résultat de cette requête ; au demeurant, l’abolition de la cour et du conseil des terres du comté, en 1794, doit avoir apaisé quelque peu les inquiétudes de Pawling. Le 19 octobre 1797, il fut nommé membre de la première commission des héritiers et légataires du district de Home, en compagnie de Hamilton, Pettit et Warren. Mais, une fois de plus, il ne s’y intéressa presque pas. D’après des documents relatifs aux sept séances tenues du 1er octobre 1800 au 15 septembre 1803, et qui sont les seuls dont on dispose, Pawling n’assista à aucune de ces réunions.

En 1792, Pawling fut élu à la chambre d’Assemblée, comme député de la seconde circonscription de Lincoln, défaisant le marchand Samuel Street par 148 voix contre 48. Il reste peu de documents sur les premières assemblées, et l’on ignore à quel point Pawling se montra actif comme député. En 1794, il reçut une commission de major dans la milice de Lincoln ; il démissionna avant 1806 et ne paraît pas avoir participé à la guerre de 1812.

Le 3 décembre 1818, sous le cartouche de titre du Niagara Spectator, figuraient en qualité d’imprimeurs et d’éditeurs les noms Pawling et Ferguson [Bartemas Ferguson*]. Des sources secondaires identifient ce Pawling comme étant Benjamin, bien qu’il puisse s’agir de son neveu, le shérif adjoint local, Peter Ten Broeck Pawling. Quoi qu’il en soit, cette association ne dura pas longtemps. Le dernier numéro à porter les deux noms fut celui du 4 février 1819. Mais le premier numéro à les avoir avait suffi pour engager Pawling, l’éditeur, dans une controverse au sujet de Robert Fleming Gourlay*. Tout au cours de l’année 1818, Gourlay avait entretenu de l’agitation dans les colonnes du Spectator, et le numéro du 3 décembre contenait sa lettre intitulée « Gagg’d – Gagg’d, by Jingo ! » (Muselé, muselé, nom de nom !), qui suscita des accusations d’écrit diffamatoire et séditieux contre Pawling et Ferguson. Le 16 décembre, le jour où Benjamin Pawling – celui qui fait l’objet de cette biographie – fut inhumé, Isaac Swayze*, député de Niagara à la chambre d’Assemblée, rapportait au major George Hillier*, secrétaire du lieutenant-gouverneur, sir Peregrine Maitland*, que Ferguson était « étroitement gardé » et que Pawling, « pour garantir sa comparution en cour [était] contraint de verser un cautionnement en argent de £400 ». À l’ouverture du procès, au mois d’août 1819, Ferguson se présenta seul. Il semblerait que l’éditeur de journal Pawling et feu Benjamin Pawling furent bien le même homme.

J. K. Johnson

AO, RG 1, A-II-5, 1, Niagara District reports, 1800–1803 ; C-I-9, 1 ; RG 22, ser. 6–2, Lincoln County, testament de Benjamin Pawling ; ser. 134, 4–5 ; RG 53, ser. 2-2, 1 f.230.— APC, MG 23, HI, 1, sér. 8, 3 : 71 ; RG 1, L3, 400 P1/43 ; 418 : P misc., 1775–1795/54 ; RG 5, AI : 1909–1911, 2048s. ; RG 68, General index, 1651–1841 : ff.149, 249–250, 289–290, 292, 402–403, 408, 410, 418, 425.— MTL, U.C., Court of Common Pleas, Nassau District, minutes.— Norfolk Land Registry Office (Simcoe, Ontario), Abstract index to deeds, Windham Township : 821, 825, 829, 831, 835, 900, 903, 910 (mfm aux AO, GS 2640).— « Board of land office, District of Hesse », AO Report, 1905 : 132, 211.— « District of Nassau : minutes and correspondence of the land board », AO Report, 1905 : 304.— « Early records of Niagara » (Carnochan), OH, 3 : 13s., 18, 67, 71.— Francis Goring, « An early diary of Francis Goring », Niagara Hist. Soc., [Pub.], 36 (1924) : 63.— Mich. Pioneer Coll., 11 (1887) : 435s., 451.— « Records of Niagara, 1784–7 », E. A. Cruikshank, édit., Niagara Hist. Soc., [Pub.], 39 (s.d.) : 119, 123.— Statistical account of Upper Canada, compiled with a view to a grand system of emigration, R. [F.] Gourlay, compil. (2 vol., Londres, 1822 ; réimpr., East Ardsley, Angl., et New York, 1966), 2 : 439s.— Niagara Spectator (Niagara [Niagara-on-the-Lake]), 3 déc. 1818–4 févr. 1819.— Reid, Loyalists in Ont., 245.— Wilson, « Enterprises of Robert Hamilton ».— E. [A.] Cruikshank, « Record of the services of Canadian regiments in the War of 1812 ; part IX : the Lincoln militia », Canadian Military Institute, Selected Papers (Toronto), 13 (1903) : 9–41 ; « Ten years of the colony of Niagara, 1780–1790 », Niagara Hist. Soc., [Pub.], 17 (1908).— C. C. James, « The first legislators of Upper Canada », SRC Mémoires, 2e sér., 8 (1902), sect. ii : 93–119.— « Loyalist and pioneer families of West Lincoln, 1783–1833 », R. J. Powell, compil., Annals of the Forty ([Grimsby, Ontario]), no 7 (1956).

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J. K. Johnson, « PAWLING, BENJAMIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/pawling_benjamin_5F.html.

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Auteur de l'article:    J. K. Johnson
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
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