OUENEMEK (Ouilamek, Haouilamek, Ouilameg, Wilamak), chef potéouatami de la rivière Saint-Joseph, dont les parents étaient de la tribu des Sauks ou de celle des Renards ; circa 1695–1717.
Le gouverneur Rigaud de Vaudreuil le décrit comme « un homme d’intrigue », bien qu’Ouenemek ait été, du moins au début, un fidèle allié des Français. En 1696, par exemple, il occupait une place en vue dans un détachement de guerriers qui chassa une forte bande d’Iroquois, venus à Michillimakinac pour faire du commerce avec les Hurons et les Outaouais dans l’espoir de les faire renoncer à l’alliance qu’ils avaient conclue avec les Français. Par la suite, le père Joseph-Jacques Marest, missionnaire à cet endroit, prétendit qu’Ouenemek était si utile au maintien de l’allégeance des Potéouatamis qu’il serait sage de la part du gouverneur de lui verser quelque subside.
Ouenemek prit part à la conférence de paix que les Français, leurs alliés indiens, et les Iroquois tinrent à Montréal en 1701. En plus de faire montre d’un don naturel pour le marchandage au cours des négociations commerciales, il fit de nouveau preuve de fidélité envers les Français en aidant Ounanguissé, un autre chef potéouatami, à obtenir des promesses de paix de toutes les tribus des pays d’en haut.
Cependant, après 1701, les nouveaux plans des Français, qui consistaient à abandonner l’Ouest en grande partie, laissèrent présager un changement d’attitude chez Ouenemek. Entre 1705 et 1712, à l’occasion de plusieurs ambassades auprès du gouverneur de Vaudreuil et dans des entretiens avec des missionnaires de Saint-Joseph, il prétendit que, sans le secours d’importantes troupes françaises, on ne pouvait empêcher les jeunes Indiens de son peuple de s’engager dans les guerres tribales, qui sévissaient toujours. Il se plaignit, en outre, qu’à Détroit les hommes de sa tribu étaient traités durement et que les prix des fourrures y étaient bien bas. Il demanda avec toujours plus d’insistance qu’on envoyât immédiatement aux Potéouatamis un détachement de Français avec un commandant à demeure.
Sans doute dépité du peu de succès rencontré auprès de Vaudreuil, mais aussi parce qu’il était sensible aux liens du sang, Ouenemek montra peu d’enthousiasme à aider les Français à anéantir la tribu des Renards. À Montréal, en juillet 1712, il s’opposa vivement à Koutaoiliboe et, prévoyant l’avenir, dit à Vaudreuil qu’il serait plus facile d’entreprendre une guerre d’extermination contre les Renards que de la terminer, car cette tribu était d’une bravoure farouche et avait de nombreux alliés, notamment chez les Sauks. Il répéta cet avertissement en 1714.
En raison de ses sentiments désintéressés, il servit de parlementaire aux Renards, en 1717. Il promit en même temps au gouverneur d’user de son influence, qui était très grande auprès des Renards et des Sauks, pour inciter Ouachala et leurs chefs à accepter les conditions du traité de paix de 1716. Son fils, qui devait plus tard devenir un chef potéouatami célèbre, fut fait prisonnier par les Renards en 1721, mais fut libéré contre rançon par l’intermédiaire des Mascoutens.
AN, Col., C11A, 22, ff.262v.–263 ; 28, ff.161–163v., 171v. ; 30, ff.90–90v. ; 33, ff.81–83v. ; 42, f.320.— Charlevoix, History (Shea), IV : 278 ; V : 143.— Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1947–48 : 265.— Indian tribes (Blair), I : 270.— La Potherie, Histoire (1722), IV : 207.— Michigan Pioneer Coll., XXXIII : 385, 501, 554, 559–567, 570, 590.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), IX : 646.— Wis. State Hist. Soc. Coll., XVI : 301, 397 ; XVII : 396.— Y. F. Zoltvany, New France and the west, CHR, XLVI (1965) : 301–32.
Donald J. Horton, « OUENEMEK (Ouilamek, Haouilamek, Ouilameg, Wilamak) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 26 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/ouenemek_2F.html.
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Auteur de l'article: | Donald J. Horton |
Titre de l'article: | OUENEMEK (Ouilamek, Haouilamek, Ouilameg, Wilamak) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 26 déc. 2024 |