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Titre original :  Calf Shirt, minor chief of the Bloods. [ca. 1886].  Photographer/Illustrator: Russell, F. L., Lethbridge, Alberta. Image courtesy of Glenbow Museum, Calgary, Alberta.

Provenance : Lien

ONISTAH-SOKAKSIN (Calf Shirt), chef de la bande des Namopisis (Crooked Back) des Gens-du-Sang (sous-groupe des Pieds-Noirs) ; né en 1844 dans ce qui est aujourd’hui le sud de l’Alberta, fils de Motsikis (Shoulder) ; il épousa Natsikapway-niki (Double Killer) et Akakutatosi (Many Stars) ; décédé à l’automne de 1901 à la réserve des Gens-du-Sang (Alberta).

Calf Shirt était le neveu de son homonyme Calf Shirt [Onistah-sokaksin*], chef des Gens-du-Sang qui conclut un traité avec le gouvernement américain en 1855. Il prit part à plusieurs raids contre des tribus ennemies et se fit une réputation de guerrier redoutable. On se souvient surtout de sa participation à la grande bataille qui, en 1870, opposa les Cris et les Pieds-Noirs près de l’emplacement de Lethbridge, en Alberta [V. Jerry Potts*]. À l’aide d’un couteau à deux lames, il attaqua et tua deux ennemis mieux armés que lui.

Peu après, Calf Shirt perdit son père et sa mère. Abattu, il quitta son campement, près de ce qui est aujourd’hui Medicine Hat, et erra dans les collines sablonneuses. Là, il eut une vision dans laquelle un serpent à sonnettes vint vers lui sous une forme humaine et lui offrit de l’adopter, en disant que tous les serpents seraient ses frères. Dès lors, Calf Shirt manifesta une remarquable habileté à maîtriser les serpents à sonnettes, en dépit du fait que sa tribu les abhorrait et les craignait. Il gardait un petit nid de serpents dans sa maison de rondins et avait l’habitude de porter un des reptiles dans sa chemise. Dans les années 1880 et 1890, les habitants des localités voisines, où il faisait des démonstrations à raison de 0,25 $ par spectateur, furent à même d’admirer son talent. Calf Shirt, disait la Macleod Gazette, « prétend exercer quelque pouvoir subtil sur les serpents, et le voir élever son spécimen, qui mesure environ 3 pi de longueur, le prendre par le col, et avaler tête première environ 8 po de ce reptile, le plus meurtrier d’Amérique, est propre à faire frissonner quiconque jusqu’à la moelle ».

En 1881, comme Calf Shirt aspirait à devenir chef, il entreprit de courtiser les fonctionnaires du département des Affaires indiennes et adopta des mesures progressistes. Il devint l’un des premiers fermiers de la réserve des Gens-du-Sang et invita des missionnaires méthodistes à ouvrir une école à son campement. Il dénonçait les contrebandiers d’alcool et décourageait les raids contre les tribus ennemies. En 1884, il s’attira la rancune d’un grand nombre en dévoilant aux autorités départementales que les Gens-du-Sang gonflaient le nombre d’individus à inscrire sur les listes donnant droit aux rations en déclarant plus d’enfants qu’ils n’en avaient ou en inscrivant des personnes d’autres réserves. À cause de lui, plus de mille noms furent radiés des listes.

Au cours de la rébellion de 1885 [V. Louis Riel*], Calf Shirt, qui entendait bien que son peuple ne souffre pas des événements, joua un rôle essentiel de conciliateur, et au bout de deux mois, vers le 21 juin, il fut officiellement nommé chef secondaire de la tribu des Gens-du-Sang. Sa position étant assurée, il ne s’efforça plus de plaire au gouvernement et s’employa au bien de sa tribu. En 1886, le journaliste George Henry Ham déclara qu’il était « la personne la plus influente parmi les Indiens du campement d’en bas » et, plus tard dans l’année, William B. Pocklington, agent des Affaires indiennes, émit l’avis qu’il était « probablement l’Indien le plus sûr de la réserve ».

En 1888, Calf Shirt forma sa propre bande, les Namopisis. Lui-même et une quarantaine de ses partisans quittèrent les principaux campements des Gens-du-Sang et s’établirent à l’extrémité nord de la réserve, près de Lethbridge. C’était le seul endroit de la réserve où l’on trouvait des serpents à sonnettes. Le chef arrondissait ses revenus en donnant régulièrement des démonstrations en ville. En même temps, il était éclaireur pour la Police à cheval du Nord-Ouest et veillait à tenir les indésirables à l’écart des campements amérindiens.

L’année suivante, à titre de charmeur de serpents, il passa une saison avec une troupe de tournée qui présentait un spectacle du Far West au Manitoba et en Ontario. En 1895, sa réputation était telle qu’il fut invité à la Territorial Exhibition de Regina. Les organisateurs de ces représentations voulaient en faire un témoignage de l’ancienne culture « païenne » des Amérindiens, et l’opposer à l’agriculture moderne et à l’enseignement dans les pensionnats. Un jour, un spectateur l’accusa d’avoir privé ses reptiles de leurs crochets. Calf Shirt fit alors mordre un des chiens du campement par son serpent. L’animal mourut quelques minutes plus tard.

Pendant les années 1890, Calf Shirt se consacra à l’amélioration de la situation de sa tribu. Il fit pression pour que l’on augmente les rations, encouragea les courses de chevaux et les sports, s’opposa aux activités qui éloignaient ses gens de leurs champs et agit officieusement à titre de magistrat rémunéré de la partie nord de sa réserve. C’est pendant cette période que le missionnaire méthodiste John Maclean* émit l’avis que c’était « un homme astucieux et intelligent » qui possédait une « aptitude naturelle » au commandement. Quand il mourut, en 1901, Calf Shirt était célèbre parmi les Blancs comme charmeur de serpents, alors que son peuple voyait en lui un chef plein de sagesse.

Hugh A. Dempsey

Une gravure d’Onistah-Sokaksin, d’après une photographie, figure dans l’ouvrage de John Maclean, Canadian savage folk : the native tribes of Canada (Toronto, 1896) ; trois photographies de lui accompagnent l’article de H. A. Dempsey, « The snake man », Alberta Hist. (Calgary), 29 (1981), n° 4 : 1–5.

AN, RG 10, 1556, 8 avril 1886.— Arch. privées, H. A. Dempsey (Calgary), Entrevue avec Jim White Bull, Blood Indian Reserve, Alberta, 29 déc. 1955.— Home & School (Toronto), 27 déc. 1890.— Macleod Gazette (Fort Macleod, [Alberta]), 2 nov. 1894.— Manitoba Free Press, 15 août 1889.— Toronto Daily Mail, 28 janv. 1886.

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Hugh A. Dempsey, « ONISTAH-SOKAKSIN (1844-1901) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/onistah_sokaksin_1844_1901_13F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/onistah_sokaksin_1844_1901_13F.html
Auteur de l'article:    Hugh A. Dempsey
Titre de l'article:    ONISTAH-SOKAKSIN (1844-1901)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024