NELSON, EDWIN G., libraire-papetier, auteur et musicien, né vers 1848 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, fils de Valentine H. Nelson et de Margaret Rodger (Roger) ; il épousa Isabel K. Armstrong, et ils eurent deux fils et deux filles ; décédé le 19 janvier 1904 à Montréal et inhumé au Fernhill Cemetery de Saint-Jean.
Edwin G. Nelson était le fils d’un libraire et poète de Saint-Jean. C’est là qu’il commença à travailler dès son adolescence et que naquit sa passion pour la littérature. Il fut employé des libraires Thomas H. Hall et William K. Crawford. Parfois sous le pseudonyme d’Edwin St. John ou d’E. S. J., il publia des petits articles, des histoires et des poèmes dans des périodiques locaux, dont le Stewart’s Literary Quarterly Magazine [V. George Stewart]. Dans les années 1870, il s’installa à l’Île-du-Prince-Édouard et s’établit importateur et réparateur de machines à coudre pour le compte de la R. M. Wanzer and Company [V. Richard Mott Wanzer*]. En même temps, il continuait d’écrire pour son plaisir et pour des journaux de l’île ou de Saint-Jean.
Peu après l’incendie qui ravagea Saint-Jean en 1877, Nelson retourna dans cette ville et ouvrit une librairie-papeterie rue King. Il s’installa par la suite à l’angle des rues Charlotte et King, dans un local qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1904. La firme E. G. Nelson and Company devint un lieu de rencontre pour les amateurs de littérature de Saint-Jean. « Sa boutique, disait la nécrologie du St. John Daily Sun, était l’un des rendez-vous favoris des amateurs de lecture, car de tous les libraires de la région, il était probablement celui qui connaissait le mieux livres et écrivains. » Sa librairie était également le point de rendez-vous des défenseurs du patriotisme canadien et de l’impérialisme britannique. « Il refusait, poursuit l’auteur de la nécrologie, de tenir ou de vendre certaines publications qu’il jugeait par trop antibritanniques. Dans la mesure où il pouvait influencer la clientèle, il donnait toujours la préférence à des livres britanniques plutôt qu’américains, et il contribua largement à éliminer des bibliothèques des écoles du dimanche les ouvrages qui exaltaient les institutions et les patriotes des États-Unis et qui dévalorisaient ou offensaient la loyauté envers la Grande-Bretagne. » En novembre 1888, Nelson participa, à Saint-Jean, à la fondation d’une section de l’Imperial Federation League au Canada, dont il devint secrétaire. Il appartint en outre au comité de direction de l’organisation nationale. Quand celle-ci s’affilia à la British Empire League, en 1896, il devint secrétaire de la section du Nouveau-Brunswick. Il consacrait une bonne partie de son temps aux affaires de la fédération impériale et à la rédaction d’articles sur ce mouvement.
Nelson composa aussi plusieurs chants patriotiques qui devinrent populaires dans tout le pays. « My own Canadian home » était l’un des plus connus. Ce poème se chantait sur des airs de Thomas Morley et de E. Cadwallader, mais la mélodie qui l’emporta en popularité fut celle de Morley McLaughlin, musicien de Saint-Jean, qui fut publiée en 1890. Réimprimée plusieurs fois, cette version, dit-on, dépassait en 1896 un chiffre de vente de 1,5 million d’exemplaires. Très souvent interprétée dans les écoles et par les fanfares militaires au Canada et à l’étranger, elle devint en 1967 l’hymne officiel de la ville de Saint-Jean. « Raise the flag ! », paroles et musique de Nelson, fut composé à l’intention de George Taylor Denison* de Toronto. Ce poème donna son titre à un recueil de vers patriotiques compilé par Denison qui comprenait des œuvres de nombreux auteurs canadiens, dont Nelson. « My own Canadian home » et « Raise the flag ! » parurent dans plusieurs recueils de chants destinés aux écoles du Canada, y compris ceux qu’avait compilés en Ontario Alexander Thom Cringan*. Nelson composa aussi, entre autres, « Up with the Union Jack » et « Canada, land of the free ». Ses vers patriotiques, assortis de mélodies simples, témoignent de son souci de promouvoir la loyauté au Canada et à l’Empire britannique :
Hissons haut le drapeau ! L’Empire
À sa sauvegarde pourvoit !
Hissons le drapeau pour servir
La Patrie, Dieu et le Droit !
Edwin G. Nelson a souvent été mentionné en bibliographie comme le compilateur de « Raise the flag » and other patriotic Canadian songs and poems (Toronto, 1891). La correspondance qu’il a échangée avec George Taylor Denison, conservée aux AN, MG 29, E29, rend cependant évident que c’est ce dernier qui a compilé la collection.
Outre les sources énumérées ci-dessous, la biographie est basée sur la documentation que nous avons obtenue à une vente aux enchères d’objets ayant appartenu à la famille Nelson, dont un album tenu par Nelson, et des lettres de Denison, de sir Samuel Leonard Tilley*, et d’autres, sur notre collection personnelle de coupures de journaux (beaucoup non datées), et sur une entrevue avec Edith Armstrong Nelson Davis, de Saint-Jean, N.-B., fille du sujet. [n. f. v.]
APNB, RS71, 1904, E. G. Nelson ; RS315, A1, 13, n° 368.— Fernhill Cemetery (Saint-Jean), Burial records and tombstone inscriptions.— Saint John Regional Library, Vert. files, « My own Canadian home » ; E. G. Nelson.— St. John Daily Sun, 21 janv. 1904 : 8.— H. A. Cody, « My own Canadian home », Maclean’s (Toronto), 26 (mai-octobre 1913), n° 4 : 52–56.— Encyclopédie de la musique au Canada (Kallmann et al.).— Vital statistics from N.B. newspapers, 1837–38 (Johnson).
Nancy F. Vogan, « NELSON, EDWIN G. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/nelson_edwin_g_13F.html.
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Auteur de l'article: | Nancy F. Vogan |
Titre de l'article: | NELSON, EDWIN G. |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 22 nov. 2024 |