MOUNTAIN, JACOB GEORGE, prêtre de l’Église d’Angleterre et éducateur, né le 14 octobre 1818 en Angleterre, fils du révérend Jacob Henry Brooke Mountain, rector de Blunham, Angleterre, et de Frances Mingay Brooke ; en 1854, il épousa Sophia Bevan, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 10 octobre 1856 à St John’s.

Petit-fils de Jacob Mountain*, premier évêque de l’Église d’Angleterre de Québec, neveu de George Jehoshaphat Mountain*, troisième évêque de Québec, et fils d’un ministre anglican, Jacob George Mountain entra lui aussi dans les ordres. Il fit ses études à l’Eton Collège où il obtint la médaille Newcastle, une haute distinction dans cette maison d’enseignement. En 1838, il fréquenta le Merton College, à Oxford, en qualité de boursier, et mérita une licence ès lettres en études classiques avec la mention bien. Puis Mountain retourna à l’Eton Collège où il fut engagé à titre de précepteur. Un peu plus tard, on lui proposa un directorat, poste de prestige et de grande responsabilité qui était rarement offert à quelqu’un qui n’était pas un fellow du King’s College de Cambridge. Cependant, son désir d’entrer dans les ordres occupait toutes ses pensées et il refusa le poste. Par la suite, il reçut le diaconat et devint vicaire auxiliaire à Clewer, près d’Eton, ce qui lui permit de terminer son mandat de précepteur.

Au début, Mountain voulait se dévouer dans l’une des régions densément peuplées de l’Angleterre et négligées par son Église, mais quand il vit qu’aucune offre ne lui était faite en ce sens il se porta volontaire pour aller travailler dans les colonies. Son oncle de Québec aurait fort bien pu utiliser ses services, mais Mountain était attiré par les conditions de vie existant à Terre-Neuve et décrites par l’évêque Edward Feild*, qui était allé en Angleterre en 1846 afin de recruter des missionnaires prêts à servir dans les coins très isolés de son diocèse et privés de secours spirituels. Mountain, tractarien comme Feild, offrit de se rendre à Terre-Neuve aussitôt qu’il en serait capable. Il s’embarqua en avril 1847 et arriva à destination le mois suivant.

À cause de ses capacités et de ses connaissances, Mountain aurait pu rendre d’inestimables services au Theological Institute de St John’s, mais il insista pour être envoyé dans un petit village de pêcheurs éloigné où il pourrait travailler auprès de gens démunis et menant une vie pénible. L’automne suivant, il devint le premier doyen rural de Harbour Breton, situé dans la mission de la baie de Fortune, où il exerça son ministère durant sept ans sans personne avec qui il aurait pu communiquer sur le plan intellectuel. La paroisse, qui était bornée par un littoral accidenté et dénudé et qui couvrait approximativement 200 milles carrés, englobait 40 établissements très petits, dont la plupart ne comptaient que trois ou quatre familles installées à demeure, auxquelles venaient s’ajouter les pêcheurs saisonniers du sud-ouest de l’Angleterre. La rame et la voile étaient les seuls moyens pour Mountain d’atteindre ses ouailles, et le mal de mer qui l’affligeait rendait sa tâche encore plus ardue. En sa capacité de président du bureau d’éducation de la région, il ouvrit au moins une école gouvernementale sur l’île Brunette et fit venir d’Angleterre, à ses propres frais, deux instituteurs et peut-être plus.

En juillet 1854, Jacob George Mountain s’embarqua pour l’Angleterre où il se maria. Revenu à Terre-Neuve à l’automne, il fut nommé docteur du Queen’s College (qui portait auparavant le nom de Theological Institute). À la fin de février 1856, tout en assurant la direction du collège, il devint ministre en chef de la paroisse et de la cathédrale de St John’s, et vicaire général de Feild. Il se trouvait alors à succéder à Thomas Finch Hobday Bridge qui venait de mourir de la fièvre. Il avait aussi charge d’âme de deux petits villages de pêcheurs situés près de St John’s. Sept mois plus tard, usé par un surcroît de travail, Mountain attrapa la fièvre à son tour et mourut le 10 octobre. En 1867, sa veuve épousa Feild.

G. H. Earle

Jacob George Mountain est l’auteur de : Some account of a sowing time on the rugged shores of Newfoundland, publié à Londres en 1857 sous le no 35 de la série Church in the colonies de la SPG. L’ouvrage parut aussi en tirage à part dont un exemplaire est conservé au Queen’s College, maintenant partie de la Memorial University of Newfoundland, St John’s.

USPG, C/CAN/Nfl., 6–7.— [Edward Feild], Journal of the Bishop of Newfoundland’s voyage of visitation and discovery, on the south and west coasts of Newfoundland, and on the Labrador, in the church ship Hawk, in the year 1848 (2e éd., Londres, 1851).— Times and General Commercial Gazette (St John’s), 15 oct. 1856.— H. W. Tucker, Memoir of the life and episcopate of Edward Feild, D.D., bishop of Newfoundland, 1844–1876 (Londres, 1877).

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G. H. Earle, « MOUNTAIN, JACOB GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mountain_jacob_george_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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