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MILLER, JOHN CLASSON (Clausin, Clauson), marchand de bois, homme politique et fonctionnaire, né le 16 décembre 1836 dans le canton de Yonge, Haut-Canada, fils de Samuel Miller et de Melita Hayes ; le 2 août 1859, il épousa Adelaide Augusta Chamberlain, et ils eurent au moins un enfant, John Bellamy ; décédé le 2 avril 1884 à Colton, Californie, et inhumé à Parry Sound, Ontario.
John Classon Miller fit ses études dans les écoles locales du comté de Leeds. Jeune homme, il acheta de George Tennant un commerce à Seeleys Bay. Il joua un rôle actif en politique et fut quelque temps shérif adjoint des comtés unis de Leeds et de Grenville. Il déménagea ensuite à Toronto, où il fut engagé, le 10 mars 1868, par le département des Terres de la couronne de l’Ontario. Bien que classé commis au départ, puis commis en chef, il occupa en fait les fonctions de surintendant des bois et forêts, jusqu’à ce qu’une perte partielle de la vue l’obligeât à démissionner le 31 décembre 1871. Durant le temps où il supervisa ce secteur, les sommes versées au gouvernement par les marchands de bois sous forme de droits de coupe, de fermages et de droits supplémentaires avaient beaucoup augmenté. Puis Miller s’associa à Anson Greene Phelps Dodge et à d’autres marchands de bois pour acheter de la H. B. Rathbun and Son un vaste territoire de coupe ainsi qu’une scierie située à Parry Sound. La nouvelle compagnie fut constituée en société en 1872, sous la dénomination de Parry Sound Lumber Company. En 1877, Miller acheta la part de Dodge, devenant ainsi propriétaire et directeur général d’une des plus importantes compagnies de la région de la baie Georgienne. En 1878, elle produisait 11 à 12 millions de pieds de bois scié annuellement, importait 4 000 barils de farine par an et exploitait également un « magasin général » à Parry Sound. En 1880, elle fit l’acquisition d’une nouvelle scierie, toujours à Parry Sound ; avec les années, la compagnie se dota d’installations portuaires et d’entrepôts ; une fabrique de bardeaux et de planches à boîte vint s’ajouter aux scieries. Après la mort de Miller, son fils devint président de la compagnie, qui devait survivre jusqu’en 1931.
En 1875, Miller se présenta comme candidat libéral dans la nouvelle circonscription provinciale de Muskoka-Parry Sound. Il s’agissait d’une circonscription difficile à gagner et à représenter : très étendue et peu peuplée, elle était divisée par les intérêts divergents des deux régions dans des domaines comme les transports et les tarifs douaniers sur les marchandises américaines, ainsi que par les conflits entre les colons et les marchands de bois concernant la propriété des pineraies. Bien que Miller l’emportât avec une majorité, il fut privé de son mandat le 17 septembre 1875, à la suite d’une pétition qui portait diverses accusations contre lui. La Cour d’appel et de pourvoi pour erreur cassa cette décision le 22 janvier 1876, et Miller prit immédiatement possession de son siège à l’Assemblée. Dès le début, il participa activement aux débats, en particulier lorsqu’il était question des chemins de fer, du commerce du bois et de la colonisation. Il favorisait fortement l’octroi de subventions gouvernementales pour la construction de routes et de voies ferrées, qui faciliteraient l’ouverture des régions sous-peuplées de la province, comme celle qu’il représentait. Pour encourager la colonisation, il proposa un amendement au Free Grants and Homestead Act de 1868, qui aurait permis à un colon ayant occupé sa terre pendant six mois de vendre, à des conditions spécifiées, les parties qu’il aurait mises en valeur. Bien que l’amendement fût rejeté, il valut à Miller l’approbation générale dans sa circonscription.
Miller conserva son siège aux élections provinciales de 1879, avec une majorité confortable, mais il démissionna en 1882 pour se présenter, dans le même comté, aux élections fédérales, contre le colonel William Edward O’Brien. Bien qu’au premier comptage Miller semblât l’emporter, au recomptage O’Brien fut déclaré élu avec trois voix de majorité. Mais la santé de Miller déclinait rapidement. Il passa l’hiver de 1883 en Floride et l’hiver suivant en Californie, où il mourut de tuberculose.
Ontario, Législative Library, Newspaper Hansard, 1876–1882 (mfm aux AO) ; Ministry of Consumer and Commercial Relations, Companies Branch (Toronto), Parry Sound Lumber Company file, no 13 877in.— Parry Sound Public Library (Parry Sound, Ontario), J. C. Miller news cuttings-scrapbook, 1875–1880.— Univ. of Toronto, Thomas Fisher Rare Book Library, Rare Books and Special Coll. Dept., Muskoka clipping coll., 1869–1944.— Alexander Kirkwood et J. J. Murphy, The undeveloped lands in northern & western Ontario ; information regarding resources, products and suitability for settlement [...] (Toronto, 1878), 78s.— Ontario, Legislative Assembly, Journals, 1876–1882 ; Statutes, 1872, c.98.— Globe, 4 avril 1884.— CPC, 1875–1883.— Dominion annual register, 1879–1882 ; 1884.— [W. E. Hamilton], Guide book & atlas of Muskoka and Parry Sound districts, 1879 (Toronto, 1879 ; réimpr., Port Elgin, Ontario, 1971), 2, 15–17, 31.— T. W. H. Leavitt, History of Leeds and Grenville, Ontario, from 1749 to 1879 [...] (Brockville, Ontario, 1879 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972), 113s., 174, 198.— A miscellany of notes and sketches on the history of Parry Sound, Sam Brunton, compil. (Parry Sound, 1969).
Florence B. Murray, « MILLER, JOHN CLASSON (Clausin, Clauson) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/miller_john_classon_11F.html.
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Auteur de l'article: | Florence B. Murray |
Titre de l'article: | MILLER, JOHN CLASSON (Clausin, Clauson) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 21 nov. 2024 |