MERCIER, JEAN-FRANÇOIS, fermier, commerçant et peut-être forgeron, né le 23 mars 1699 à Québec, du mariage de Louis Mercier et d’Anne Jacquereau, décédé à Cahokia (East St Louis, Ill.), en 1769 ou 1770.
En 1725, Jean-François Mercier visita une première fois le pays des Illinois où il comptait de la parenté dans divers villages. Au fort de Chartres (près de Prairie du Rocher, Ill.), il acheta l’héritage canadien de l’un d’eux, acquérant de ce fait un certain prestige ; il retourna par la suite chez son père à Québec. Le 17 février 1726, il épousa Catherine Lafontaine, à Sainte-Foy. Peu après, son père vieillissant lui fit cession, ainsi qu’à l’un de ses gendres, de sa maison et de sa forge et il semble que pendant quelques années Jean-François ait exerçé le métier de forgeron à Québec.
Toutefois, le souvenir des terres fertiles de l’Illinois continuait de le hanter et, à un moment qui se situe entre 1732 et 1735, il se rendit à Cahokia pour y demeurer. Il fut l’un des premiers à amener sa femme dans cette mission. Son frère, Jean-Paul, y exerçait son ministère depuis 1718, année au cours de laquelle lui et un autre prêtre accompagnèrent leur supérieur, Goulven Calvarin*, à la mission Sainte-Famille, chez les Tamarois. En 1735, Jean-Paul était en charge de la mission et le plan qu’il dressa alors de la seigneurie de la mission indique l’endroit où s’élevaient la maison et la grange de Jean-François, sur le domaine de la mission. Si l’on excepte la propriété même de la mission, celle de Jean-François était, en 1752, la plus importante de Cahokia. Au recensement de 1752, il est le seul chef de famille à qui l’on accorde le titre de « Sieur », ce qui est significatif du statut social qu’il avait atteint. Le terrain où il avait construit sa résidence s’étendait sur trois arpents ; il y habitait avec sa femme et ses trois enfants et, avec l’aide de deux employés et de quatre esclaves, il cultivait environ 70 arpents de terre. Les documents qui le mentionnent comme « voyageur-négociant » indiquent aussi qu’il s’occupait activement de commerce.
Jean-Paul Mercier, le frère de Jean-François, mourut en 1753 ; son successeur, Jacques-François Forget Duverger, s’enfuit lorsque la région fut cédée aux Anglais en 1763, et la mission demeura sans pasteur. Sébastien-Louis Meurin, de Prairie du Rocher, qui se rendait à Cahokia de temps à autre pour y faire du ministère, écrivait en 1769 : « Jy fais demeurer habituellement le frère de Monsieur Mercier tres digne missionnaire mort [...] cest lui qui prend soin de léglise en mon absence. » Jean-François Mercier, qui n’avait plus de proches parents, consacra apparemment ses derniers jours au service de l’église qui avait été celle de son frère. Sa mort est antérieure à juin 1770. Son testament faisait de sa belle-sœur, Marianne Dornon (née Lafontaine), veuve d’Antoine Giard, son héritière, mais son demi-frère, Joseph-Marie Mercier, qui s’était fixé au pays des Illinois vers 1743, le contesta.
ANQ, Greffe de J.-É. Dubreuil, 17 févr. 1726 ; Greffe de François Rageot, 9 janv. 1728.— Henry E. Huntington Library (San Marino, Calif.), LO 426.— Randolph County Courthouse (Chester, Ill.), Office of the circuit clerk, Kaskaskia
Kathrine Wagner Seineke, « MERCIER, JEAN-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mercier_jean_francois_3F.html.
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Auteur de l'article: | Kathrine Wagner Seineke |
Titre de l'article: | MERCIER, JEAN-FRANÇOIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |