GIARD (Girard, Gyart), ANTOINE, fermier, officier de milice, né à Montréal le 28 mars 1682 du mariage de Nicolas Giard et de Claude Prat, décédé en 1746 ou 1747 à Kaskaskia (Ill.).
Il se peut qu’Antoine Giard ait effectué son premier voyage dans l’Ouest en 1705, au moment où la Compagnie de la Colonie l’engagea avec son frère Gabriel pour aller à Détroit. Deux ans plus tard, il se rendit au même endroit pour le compte de Cadillac [Antoine Laumet*] ; en 1726, on le retrouve à Kaskaskia. C’est là qu’il épousa le 12 octobre 1734 Marianne Martin, née Lafontaine, belle-sœur de Jean-François Mercier, et qu’il vécut le reste de ses jours.
L’économie de l’Illinois reposait sur l’agriculture et le commerce avec les Indiens. Les premières terres concédées le furent par les commandants au nom du roi et elles étaient libres de toute obligation seigneuriale. Les maisons et les fermes qu’on y construisit pouvaient passer de l’un à l’autre par contrat, souvent contre paiement en fourrures ou autres produits, étant donné la rareté des devises. Les renseignements puisés dans ces contrats révèlent que Giard fut l’un des colons les plus dynamiques. Il possédait une maison dans le village de Kaskaskia, plusieurs bandes de terre de culture dans les communaux et une autre ferme en haut du fort de Chartres (près de Prairie du Rocher). À quelques reprises, il loua à d’autres colons des terres de culture ; les ententes qu’il conclut avec des « engagés » indiquent qu’il se livra également à la traite des fourrures. Parmi les charges qu’il occupa au service de la communauté, mentionnons celles d’officier de milice et de marguillier ; il géra aussi des successions pour des voisins et des amis.
Citoyen rangé et paisible, Giard ne comparut en cour qu’une seule fois, afin de faire déclarer nulles les dettes de jeu contractées par son pupille, Étienne Lalande. Sa réputation d’homme ayant le sens des responsabilités lui valut d’être choisi en 1744 comme tuteur des deux filles de François-Marie Bissot* de Vinsenne. Il lui incombait de voir à la location des fermes appartenant à ses pupilles.
Antoine Giard mourut en 1746 ou 1747. Sa succession fut réglée en 1752, et le recensement de cette même année indique que la famille de sa veuve comptait sept enfants dont deux fils. L’un d’eux est vraisemblablement cet Antoine Giard qui, en 1750, signa un document mais dont on ne retrouve plus le nom dans les archives par la suite. Trois des filles héritèrent des propriétés situées au fort de Chartres ; leurs enfants s’allièrent par mariage aux Saucier-Louvière, aux Cerré, aux Morrison et aux Chouteau, toutes des familles éminentes au temps où se formèrent les états de l’Illinois et du Missouri et qui jouissaient de notoriété au sein de l’empire de la traite des fourrures dans les Rocheuses.
ANDM, Registres des baptêmes, mariages et sépultures.— ANQ-M, Greffe d’Antoine Adhémar, 30 mai 1705, 5 juin 1707.— Chicago Historical Society, Kaskaskia oversize papers.— Randolph County Courthouse (Chester, Ill.), Office of the circuit clerk, Private papers, I, 14 janv. 1746 ; Kaskaskia manuscript record book, II, Copie des repertoire des actes laissér au greffe des Illinois, 1734, 1744.— St Louis University Library (St Louis, Mi.), Archives paroissiales de Notre-Dame de l’Immaculée-Conception des Cascaskias (Kaskaskia, Ill.).— Alvord, Illinois country.— Belting, Kaskaskia.
Kathrine Wagner Seineke, « GIARD (Girard, Gyart), ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/giard_antoine_3F.html.
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Auteur de l'article: | Kathrine Wagner Seineke |
Titre de l'article: | GIARD (Girard, Gyart), ANTOINE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |