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McKELLAR, HUGH, instituteur, agriculteur, fonctionnaire et éditeur, né le 11 décembre 1849 dans le canton d’East Zorra, Haut-Canada, fils de John McKellar et d’une prénommée Agnes ; le 19 juin 1894, il épousa à Pointe-du-Chêne, Nouveau-Brunswick, Cassie Marie Sherrard, et ils eurent deux filles ; décédé le 28 octobre 1929 à Moose Jaw, Saskatchewan.
Les jeunes années de Hugh McKellar se déroulèrent dans un milieu agricole, le comté d’Oxford. Après y avoir fait ses petites classes, il étudia à la Galt Grammar School sous la direction de William Tassie*. Incapable de suivre une formation d’instituteur parce qu’il n’avait pas encore 18 ans, il enseigna dans le comté de Huron avant de s’inscrire à la Normal School de Toronto. Après l’obtention de son brevet en 1870, il poursuivit sa carrière dans les écoles publiques d’East Zorra (1870–1873), de Paisley (1873–1876) et de Teeswater (1876 –1880).
Sous l’influence de la campagne menée par le gouvernement fédéral en vue de coloniser l’Ouest canadien, McKellar quitta l’enseignement en 1880 et s’en alla dans cette partie du pays. Il se fit octroyer une concession statutaire à Clearwater, au Manitoba, mais il voyagea beaucoup afin de se familiariser avec les sols, la topographie, la végétation et le climat de la province. Au cours de ces déplacements, il rencontra bon nombre de fonctionnaires en vue. En 1890, le premier ministre libéral du Manitoba, Thomas Greenway*, le nomma agent d’immigration de la province à Winnipeg et lui confia le mandat d’orienter de futurs colons vers des terres cultivables. Ensuite, Greenway l’affecta à Moncton, au Nouveau-Brunswick, dans un bureau tenu conjointement par le Manitoba et la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique. La mission de McKellar consistait à endiguer l’exode des fermiers des Maritimes vers les États-Unis en les convainquant de s’établir dans l’Ouest canadien, où ils pouvaient obtenir gratuitement de bonnes terres.
McKellar séjourna à Moncton seulement six mois, car Greenway le rappela à Winnipeg pour le nommer premier commis (sous-ministre) de l’Agriculture après la mort de J. W. Bartlett en avril 1892. McKellar exercerait cette fonction jusqu’en 1904, donc sous trois premiers ministres (Greenway, Hugh John Macdonald et Rodmond Palen Roblin*). Durant toutes ces années, rappellerait le Moose Jaw Evening Times, il « prêcha l’évangile de la stabilité aux fermiers et aux nouveaux colons, les pressant de considérer l’Ouest comme un lieu où vivre et où leurs enfants s’établiraient à leur tour, plutôt que comme un endroit où faire de l’argent pour partir ensuite ».
En tant que premier commis, McKellar se devait d’être au courant de tous les problèmes agricoles des Prairies. Il acquit de solides connaissances sur les insectes nuisibles, en particulier les sauterelles. Avec James Fletcher*, l’entomologiste du dominion, il mit en œuvre des programmes pour lutter contre les insectes de ce genre. Dans ce contexte, il en vint à aider Norman Criddle*, fermier et entomologiste à Aweme, au Manitoba, à démontrer la supériorité des appâts empoisonnés sur des dispositifs mécaniques tel le « ramasse-sauterelles » et à mettre au point la « formule de Criddle », mélange d’arsenic (McKellar s’occupait d’obtenir les doses de poison) et de fumier de cheval auquel les sauterelles ne pouvaient pas résister. « De cette façon, entre autres, conclurait Criddle dans le Canadian Entomologist de London, en Ontario, [McKellar] contribua directement à l’avancement de l’entomologie économique et, ne serait-ce que pour cette raison, son nom mérite de figurer dans [les] annales [de cette discipline]. »
McKellar put continuer de travailler au peuplement de l’Ouest canadien en occupant, de 1905 à 1919, le poste de secrétaire et commissaire du Bureau de commerce de Moose Jaw. Convaincu que l’Ouest ne connaîtrait la prospérité qu’avec un afflux de colons, il s’employa à promouvoir Moose Jaw – « [le] cœur du plus vaste grenier au monde » (comme le disait une publication du bureau en 1913) – et à convaincre les immigrants que l’agriculture était la clé de la réussite. Il conseilla des centaines de fermiers au sujet des meilleurs districts où s’installer. La région qu’il recommandait particulièrement était celle qui, dans la première décennie du xxe siècle, connut le plus grand essor : le sud de Moose Jaw jusqu’à la frontière et le nord jusqu’à la rivière Saskatchewan-du-Sud. De concert avec Angus Mackay*, de la ferme expérimentale fédérale d’Indian Head, il préconisait de vendre, au prix de 3 $ l’acre, un lot supplémentaire d’un quart de mille carré aux détenteurs de concessions statutaires afin d’augmenter leur avoir et de leur assurer une base viable pour la production céréalière.
En 1910, pour mieux diffuser ses idées, McKellar avait fondé à Regina le Saskatchewan Farmer. Dans ce journal dont il était à la fois le rédacteur en chef et l’éditeur, il recommandait aux agriculteurs de désherber les terres mises en jachère pour l’été, d’utiliser des semences pures, de lutter contre les mauvaises herbes, de pratiquer la culture mixte, de planter des arbres et d’aménager un bon jardin potager sur leur ferme. Bien qu’il ait vendu le journal en 1922, il y resta à titre de corédacteur durant encore deux ans. En 1928, il lança à Moose Jaw un autre périodique voué à l’amélioration des fermes de l’Ouest canadien, l’Agricultural Review.
Par ailleurs, Hugh McKellar appartint à la direction des Southern Saskatchewan Cooperative Stockyards, de l’Association of Saskatchewan Agricultural Societies, de la Saskatchewan Livestock Association et de la Saskatchewan Registered Seed Growers Assocation. Fervent libéral et conseiller presbytéral à l’église presbytérienne St Andrew de Moose Jaw, il mourut en octobre 1929 dans sa maison du 204 de la rue Stadacona Ouest. Le président de la Moose Jaw Agricultural Society, William John Finley Warren, lui rendit hommage en déclarant qu’il avait « œuvré inlassablement pour l’avancement de l’agriculture ».
Hugh McKellar est l’auteur d’Extended notes of an address on the geography of Manitoba (Winnipeg, 1895).
Moose Jaw Evening Times (Moose Jaw, Saskatchewan), 24, 28 oct. 1929.— Regina Leader, 24, 28 oct. 1929.— Biblio. of the prairie prov. (Peel).— Canadian Entomologist (London, Ontario), 61 (1930) : 288.— Historical directory of Saskatchewan newspapers, 1878–1983, Christine MacDonald, compil. (Regina et Saskatoon, 1994).— Vital statistics from N.B. newspapers (Johnson), 92, no 2954.— Who’s who in western Canada […] (Vancouver), 1912.
Paul W. Riegert, « McKELLAR, HUGH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mckellar_hugh_15F.html.
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Auteur de l'article: | Paul W. Riegert |
Titre de l'article: | McKELLAR, HUGH |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |