McEACHEN, EMANUEL, fermier et homme politique, né en 1816 ou 1817 à South Lake, Î.-P.-É., décédé célibataire le 5 novembre 1875 à Charlottetown, Î.-P.-É.

Emanuel McEachen était fils unique ; il naquit quatre mois après la mort de son père qui était fermier. Par la suite, il devint chef de famille, entra en possession de plus de 100 acres de terre et fit vivre sa mère et ses sœurs. Bien connu dans sa région, McEachen se lança dans la vie politique en 1853 et fut élu dans le premier district du comté de Kings. Il fut nommé au Conseil exécutif du gouvernement tory mais, après une session orageuse au cours de laquelle il devint le centre d’une polémique et frappa un député libéral, William McGill, dans une antichambre de l’Assemblée, McEachen décida de ne pas être candidat aux élections de 1854. Il se présenta de nouveau en 1858 et en 1863 mais sans succès. Catholique d’ascendance écossaise, McEachen était resté tory à une époque où les questions religieuses dominaient la vie politique de l’île et incitaient la plupart des catholiques tories à se joindre aux libéraux. Aux élections de 1863, il fut le seul tory catholique à se présenter et fut battu, obtenant moins d’un tiers des voix dans sa circonscription électorale, la plus catholique de l’île.

En 1866, les passions religieuses s’étant apaisées, McEachen gagna une élection partielle contre Benjamin Davies, un libéral protestant. Toutefois, il fut battu aux élections générales l’année suivante et resta en dehors de la politique jusqu’en 1870, année où il fut de nouveau élu et nommé dans le cabinet du premier ministre James Colledge Pope*. Le gouvernement de ce dernier fut renversé en 1872 et McEachen perdit son siège au profit de William Wilfred Sullivan*, qui était alors libéral. L’année suivante, McEachen revint à l’Assemblée et le nouveau gouvernement tory le nomma commissaire des Terres de la couronne, charge qu’il conserva jusqu’à sa mort. Durant cette période, il défendit vigoureusement le projet d’un système d’écoles séparées subventionnées par l’État et déclara à l’Assemblée qu’« il vaut mieux enseigner le mormonisme aux enfants plutôt que de ne pas leur enseigner de religion du tout ». Ce disant, McEachen voulait mettre en relief les fautes du système, auquel il reprochait d’enseigner aux enfants « les mystères d’une mythologie païenne ».

En tant qu’homme politique, Emanuel McEachen se distingua essentiellement par une loyauté inébranlable envers son parti alors que presque tous ses coreligionnaires avaient abandonné le parti. Célèbre pour son impétuosité durant les débats, il passait généralement pour un homme au caractère emporté mais peu rancunier.

Ian Ross Robertson

Prince Edward Island, Supreme Court, Estates Division, testament d’Emanuel McEachen, 22oct. 1875.— Debates and proceedings of the House of the Assembly of Prince Edward Island, 1866, 75, 105 ; 1871, 39 ; 1873, 31s., 110 ; 1874, 291, 296, 448–450, 468s., 494s., 513s. ; 1875, 173s., 192s., 196, 208, 312, 320, 322, 358.— Examiner (Charlottetown), 26 janv. 1863, 8 janv., 5 févr., 12 févr., 19 févr., 26 févr. 1866, 27 sept., 4 oct., 18 oct., 8 nov. 1875.— Island Argus (Charlottetown), 26 oct., 9 nov., 16 nov. 1875.— Islander (Charlottetown), 18 janv. 1867.— Bolger, PEI and confederation, 140.— Robertson, Religion, politics, and education in PEI.

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Ian Ross Robertson, « McEACHEN, EMANUEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mceachen_emanuel_10F.html.

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Auteur de l'article:    Ian Ross Robertson
Titre de l'article:    McEACHEN, EMANUEL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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