McDONALD, ALEXANDER, propriétaire foncier, fonctionnaire et officier de milice, né vers 1762 en Écosse ; vers 1790, il épousa Grace McLean, et ils eurent 13 enfants ; décédé le 11 décembre 1834 à Bartibog, Nouveau-Brunswick.

On sait peu de chose de la vie d’Alexander McDonald avant qu’il ne s’établisse en 1784 sur les rives de la Miramichi, au Nouveau-Brunswick, et à peu près rien sur sa naissance et sa famille. On pense qu’il naquit dans l’Argyllshire, probablement à Ardnamurchan. Au Nouveau-Brunswick, la tradition veut qu’il ait été un tacksman des MacDonald of Sleat, mais cette version semble peu plausible, puisqu’il n’avait que 15 ans environ quand il entra dans le 76th Foot. Ce régiment, appelé aussi Macdonald’s Highlanders, avait été recruté pour combattre les rebelles américains et s’embarqua à destination des Treize Colonies en 1779. Après avoir servi partout dans les colonies, l’unité fut intégrée aux forces armées britanniques qui, en 1781, rendirent les armes à Yorktown, en Virginie. À la fin des hostilités, en 1783, le régiment fut renvoyé en Écosse pour y être démobilisé, mais un certain nombre de ses membres, dont Alexander McDonald, furent rendus à la vie civile à Shelburne, en Nouvelle-Écosse.

L’année suivante, probablement durant l’été, McDonald s’installa sur les bords de la Miramichi. En 1788, puis pendant les 30 années qui suivirent, il se fit concéder de grandes étendues de terre des deux côtés de la rivière. En 1818, il était propriétaire d’environ 1 400 acres. Il possédait des terres dans deux îles situées près de l’embouchure de la Miramichi, ce qui lui permit de participer à la pêche au saumon. D’après ce qu’on en sait, il s’intéressa peu aux deux principales activités commerciales du comté de Northumberland, l’exploitation forestière et la construction navale. En dehors de la pêche, l’agriculture constituait vraisemblablement son principal intérêt. Au fur et à mesure que ses propriétés foncières augmentaient, son prestige dans la communauté grandissait. En 1791, il fut nommé greffier municipal de la partie du district de Middle qui était située au sud de la rivière Miramichi et, à partir de cette année-là, il remplit de nombreuses fonctions au sein de l’administration paroissiale. Son mandat de greffier municipal fut renouvelé tous les ans, jusqu’en 1798 ; en diverses occasions, et ce jusqu’en 1824, il fut cotiseur municipal, commissaire de la voirie, directeur du bureau de bienfaisance et commissaire d’écoles. La grande maison de pierre qu’il construisit à Bartibog, vraisemblablement durant les années 1815–1820, démontre bien la haute opinion qu’il avait de son rang dans la société.

En 1799, McDonald fut nommé commandant, avec le grade de capitaine, du 1er bataillon de milice du comté de Northumberland. Grand propriétaire foncier et petit fonctionnaire, il avait les moyens de subvenir aux frais qu’entraînait son activité dans la milice ; il était non seulement responsable des exercices d’entraînement annuels, mais il devait aussi payer son uniforme et son équipement. En 1813, il devint commandant-major du 1er bataillon, et il semble que vers 1829 il fut promu lieutenant-colonel de cette même unité. Le service dans la milice devint une tradition familiale : au moins trois de ses fils y reçurent des brevets d’officier, et leurs terres auraient été utilisées comme champ de manœuvres.

Après 1824, McDonald ne détint plus aucun poste public. Au cours de l’année qui suivit le désastreux incendie de 1825 à Miramichi, il vendit de grandes portions de terre à deux de ses fils : le 2 mars, il vendit 140 acres à James, et le 4 avril, 800 acres à Ronald. Les dépenses qu’avait entraînées la construction de sa maison de pierre, son grand âge et la dévastation générale causée par l’incendie furent peut-être de trop dures épreuves pour lui. Après une courte maladie, il mourut à Bartibog le 11 décembre 1834.

Dans la notice nécrologique d’Alexander McDonald, on notait qu’il avait été « respecté de tous » et on prédisait que sa mémoire serait « longtemps chérie » le long de la Miramichi. Homme ambitieux, il s’était engagé dans la vie politique de la région et dans la milice. Cependant, s’il avait pris part à l’exploitation forestière et à la construction navale, il aurait pu jouer un rôle politique plus important dans la région de la Miramichi ou avoir une influence durable en dehors de la scène régionale. McDonald arriva dans la colonie sans le sou et avec de grandes ambitions mais, à sa mort, il ne laissa qu’une maison de pierre comme symbole de ses aspirations. Le Nouveau-Brunswick a restauré sa maison et aménagé les terres environnantes en parc historique dans le but d’illustrer la vie d’un des premiers colons de la région de la Miramichi et de raconter l’histoire d’un pionnier entouré d’immenses ressources, mais qui dut affronter de dures réalités.

Donald P. Lemon

APNB, MC 1, McDonald file ; MC 216/66 (« Alexander MacDonald family disposition ») ; RG 1, RS559, C2a ; E10–11 ; RG 10, RS108, Alexander McDonald, 1787 ; RG 18, RS153, A/1–4 ; B3/2–3.— N.-B., Dept. of Natural Resources, Lands Branch (Fredericton), Land grants, book 3, no 170 ; book 4, nos 326, 328, 340, 1042 ; book B, no 322 ; book F, nos 623, 625 ; book G, no 691.— Northumberland Land Registry Office (Newcastle, N.-B.), Registry books, 26, nos 163–164.— Gubbins, N.B. journals (Temperley).— Gleaner : and Northumberland Schediasma (Miramichi, N.-B.), 30 déc. 1834.— D. P. Lemon, « McDonald Farm Historic Park : critical path » (rapport, N.-B., Hist. Resources Administration, Fredericton, 1978) (copie aux APNB).

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Donald P. Lemon, « McDONALD, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcdonald_alexander_6F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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