MALCOLM, ELIAKIM, propriétaire d’une scierie, fermier, homme politique et insurgé, né dans le canton d’Oakland, dans le Haut-Canada, le 18 mars 1801, fils de Finlay Malcolm, colon américain venu tôt dans la région, et de sa femme Tryphena, décédé à Scotland, Ont., le 26 septembre 1874.
Eliakim (ou « Liak ») Malcolm, qui était propriétaire d’une scierie et yeoman comme son père, fit le tracé du village de Scotland et remplit les fonctions d’arpenteur et de juge de paix. Il épousa Samantha Sexton en 1822 de qui il eut huit enfants.
Malcolm était un réformiste au franc-parler et, au cours des années 30, il fit la lutte aux membres du gouvernement siégeant à York (Toronto) pour leur prétendue négligence envers les localités éloignées, comme Oakland, et parce qu’ils accordaient le monopole lucratif des moyens de transport et des affaires de banque à leurs « extravagants » amis. Malcolm et certains membres de sa famille, à la suite du docteur Charles Duncombe*, le réformiste le plus important du district de London, prirent la parole à des assemblées de protestation dans les cantons de Burford et d’Oakland en 1837. Quand éclata la rébellion, en décembre de cette année, Scotland devint le lieu de rassemblement des partisans armés de Duncombe, au nombre desquels était Malcolm. Après la défaite d’une troupe d’hommes de William Lyon Mackenzie*, près de Toronto, un grand nombre de fidèles miliciens furent libérés pour servir dans l’Ouest et peu après arrivèrent à Scotland d’où les rebelles, démoralisés, s’étaient déjà retirés. Les miliciens découvrirent dans la propriété de Malcolm des lettres compromettantes et une feuille contenant la liste des dissidents de la région. Quelques jours plus tard, dans une proclamation en date du 16 décembre 1837, on offrait une récompense de £250 pour sa capture. Il réussit toutefois, comme Duncombe, à s’échapper aux États-Unis. Le nom de Malcolm tenait encore une place très en vue après celui de Duncombe, sur une liste des insurgés dressée en octobre 1838.
Il semble néanmoins qu’il pût revenir dans le Haut-Canada environ trois ans plus tard. Il se remit à cultiver la terre et à faire le sciage du bois (en 1848, il construisit la première scierie à Scotland), trouvant même le temps de se mêler à la vie politique locale. Ses idées de réforme semblaient plus acceptables dans le climat politique moins agité du milieu du siècle. Élu membre du premier conseil du canton d’Oakland, Malcolm en fut nommé président lors de l’assemblée d’inauguration en 1850. En 1853 le comté de Brant (dont Oakland faisait partie) fut séparé des comtés voisins de Halton et de Wentworth ; on choisit l’ancien rebelle pour en être le premier préfet. Il se fit le champion « d’améliorations internes » comme la navigation sur la rivière Grand et la construction du Buffalo and Brantford Railway (appelé le Buffalo and Lake Huron Railway en 1856), réclama l’utilisation efficace de « l’énergie hydraulique » du comté, énergie dont on avait tant parlé, et favorisa l’adoption de mesures sociales telles que la réforme pénale et l’hygiène publique.
En 1855, Malcolm posa sans succès sa candidature pour un troisième mandat comme préfet ; en 1857 il démissionna de son poste de président du conseil du canton d’Oakland. Il passa le reste de ses jours à s’occuper de sa ferme et de sa scierie.
Oakland, Ont., fonctions administratives cantonales, procès-verbaux du conseil du canton d’Oakland, 1850–1856.— [George Coventry], A contemporary account of the rebellion in Upper Canada, 1837, W. R. Riddell, édit., Ont. Hist., XVII (1919) : 113–174.— J. H. Land, The recollections of Lieut. John Land a militia man, in the rebellion of 1837, Papers and Records of the Wentworth Hist. Soc. (Hamilton), VIII (1919) : 20–24.— Minutes of the Council of Brant County, 1853–1857.— Brantford Expositor, octobre 1874.— Mirror (Toronto), 26 oct. 1838.— Upper Canada Gazette (Toronto), 2 déc. 1837, 25 oct. 1838.— J. K. Malcolm, The history and genealogy of the Malcolm family of the United States and Canada (Ann Arbor, Mich., 1950).— Dent, Upper Canadian rebellion, II.— The history of the county of Brant, Ontario (Toronto, 1883).— Fred Landon, An exile from Canada to Van Diemen’s Land, being the story of Elijah Woodman transported overseas for participation in the Upper Canada troubles of 1837–38 (Toronto, 1960) ; Western Ontario and the American frontier (Toronto, 1941).— F. D. Reville, History of the county of Brant (2 vol., Brantford, Ont., 1920), I.— W. C. Trimble, Historical sketch of the county of Brant, Illustrated historical atlas of the county of Brant, Ont. (Toronto, 1875), iii–xvi.
C. M. Johnston, « MALCOLM, ELIAKIM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/malcolm_eliakim_10F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/malcolm_eliakim_10F.html |
Auteur de l'article: | C. M. Johnston |
Titre de l'article: | MALCOLM, ELIAKIM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |