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MAKOYI-OPISTOKI (Crop Eared Wolf), guerrier de la tribu des Gens-du-Sang, chef de la bande des Mangeurs-de-Poisson et chef principal de la tribu, né vers 1845 dans ce qui est maintenant le sud de l’Alberta, fils de Natos-api (Sun Old Man) ; il épousa Paynot-sinimatsaki (Coup in Sight), Sakoyinamuhka (Took the Gun Last), Stamiksitsaki (Bull Gut Woman) et Nitohksini (One Bone) ; décédé le 14 avril 1913 dans la réserve des Gens-du-Sang, Alberta.

Crop Eared Wolf naquit au sein de la bande des Many Children, mais dans les années 1850, à la mort de ses parents, il fut adopté par Red Crow [Mékaisto*] et emmené dans la bande des Mangeurs-de-Poisson. Sa sœur avait épousé Red Crow quelques années auparavant et avait convaincu son mari de prendre le jeune orphelin. Bientôt, le chef Red Crow en vint à préférer Crop Eared Wolf à ses propres enfants. Red Crow et Crop Eared Wolf étaient tous deux très intelligents ; c’étaient aussi de braves guerriers et des politiques habiles. En plus, ils se ressemblaient physiquement : ils étaient plutôt petits et n’étaient pas beaux.

Dans le courant de son existence, Crop Eared Wolf prit part à plusieurs expéditions importantes contre des tribus ennemies. Celle qui eut le plus de conséquences pour lui eut lieu en 1865. Il s’agissait d’un raid contre les Cris où il accompagna son père adoptif et qui avait pour but de venger un chef sarci tué au cours d’une attaque. Atteint d’une balle à la jambe, Crop Eared Wolf resta boiteux. Comme il ne pouvait plus guère mener de raids, il se mit à élever des chevaux. Lorsque les Gens-du-Sang s’établirent dans leur réserve à la rivière Belly, en 1880, il était devenu riche et possédait un grand nombre de bêtes. Dans les années 1890, par exemple, pour se porter acquéreur d’un calumet, un des objets les plus sacrés de la réserve, il donna 100 chevaux.

Pendant les 20 premières années que les Gens-du-Sang passèrent dans leur réserve, Crop Eared Wolf resta dans l’ombre de son père adoptif. S’étant mis tous deux à l’agriculture, ils partageaient en 1884 la plus grande des fermes, qui comportait 58 acres et demi de pommes de terre et de céréales. Ils entreposaient leur récolte de légumes dans des caveaux et la partageaient avec les autres membres de la bande durant les longs mois d’hiver. Crop Eared Wolf fut l’un des quatre premiers hommes de la réserve qui commencèrent, en 1894, à élever du bétail. Lui et Red Crow échangèrent 15 chevaux contre un nombre équivalent de bêtes à cornes. À la fin du siècle, l’élevage était florissant chez les Gens-du-Sang : certains individus possédaient 2 000 têtes de bétail.

Avant sa mort le 28 août 1900, le chef Red Crow fit savoir qu’il souhaitait que Crop Eared Wolf lui succède, en dépit du fait que son fils Willie Red Crow faisait ouvertement campagne pour le titre. Red Crow voyait en son fils adoptif une stabilité et une autorité ferme et sereine dont, il le savait, la tribu aurait absolument besoin. Son choix était judicieux car, pendant quelques années, les Blancs harcelèrent les Gens-du-Sang pour qu’ils cèdent des portions de leur réserve à des colons. La première de ces tentatives eut lieu en 1901 : les résidents de Cardston [V. Charles Ora Card*] demandèrent que des terres soient ouvertes au peuplement. En 1907, les Gens-du-Sang furent obligés de se prononcer par voie de scrutin sur la vente de 2 400 acres de terres situées près de la frontière sud de leur réserve. Le gouvernement les pressa d’accepter cette proposition, mais ils la rejetèrent par 109 voix contre 33. Un journal local commenta avec colère : « [Crop Eared Wolf] est allé voir personnellement tous les électeurs de la réserve. Il en a menacé certains, en a enjôlé d’autres, et en a persuadé d’autres encore de se tenir à l’écart de l’affaire ; l’opinion, d’abord très favorable à la colonisation, s’est retournée complètement. »

Après, pour se venger, l’agent des Affaires indiennes Robert Nathanial Wilson ne manqua aucune occasion d’humilier le chef et tenta d’obtenir sa destitution. Crop Eared Wolf répliqua en déposant une plainte pour harcèlement par l’entremise d’avocats de la région et en s’adressant directement au commissaire des Affaires indiennes David Laird pour obtenir son appui. En partie à cause de ces ripostes, le gouvernement renonça temporairement à imposer la tenue d’autres scrutins sur des cessions et s’occupa plutôt de défricher des terres pour les agriculteurs indiens. Crop Eared Wolf appuyait vigoureusement ce programme. Dès 1909, les Gens-du-Sang avaient cultivé près de 2 500 acres avec leur propre tracteur à vapeur et récolté 24 000 boisseaux de blé avec leur propre machinerie.

À ce moment-là, Crop Eared Wolf vivait de son élevage. Il vendait une ou deux douzaines de bêtes par année et possédait une maison moderne à pans de bois. « Il était dur avec son peuple, notait un journal local, mais bon avec l’homme blanc tant que l’on n’essayait pas, par des actes ou des paroles, de nuire aux Indiens ou d’empiéter sur leurs droits. Il protégeait les droits des Indiens avec le plus grand soin. » À sa mort en 1913, les Gens-du-Sang vivaient en autarcie, dans la prospérité. Cependant, Crop Eared Wolf n’avait jamais cessé de craindre que les Blancs tentent encore de les priver de leurs terres. « On dit, rapporta le Calgary Daily Herald, que l’une des dernières choses que Crop Eared Wolf fit avant de mourir fut de convoquer ses chefs secondaires et son peuple, et de leur faire promettre qu’ils ne vendraient jamais leurs terres à l’homme blanc. » Puis il choisit son successeur, son fils Shot Both Sides, et lui confia la mission de conserver les terres dans leur intégralité. Bien que l’on ait encore tenté de réduire les dimensions de la réserve en 1917, en 1918, en 1920 et en 1921, les Gens-du-Sang n’ont jamais cédé volontairement la moindre parcelle de leurs terres.

Hugh A. Dempsey

GA, M4421.— Calgary Herald, 21 nov. 1901, 22 avril 1913.— Lethbridge Herald (Lethbridge, Alberta), 21 avril 1913.— Macleod Gazette (Fort Macleod, Alberta), 13 juin 1907.— Winnipeg Tribune, 12 août 1913.— H. A. Dempsey, Red Crow, warrior chief (Saskatoon, 1980).

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Hugh A. Dempsey, « MAKOYI-OPISTOKI », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/makoyi_opistoki_14F.html.

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Auteur de l'article:    Hugh A. Dempsey
Titre de l'article:    MAKOYI-OPISTOKI
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    18 mars 2024