DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

MACDONALD, EDWARD C., marchand, financier et industriel, né en 1810 ou en 1811, fils de William Macdonald, officier de l’armée britannique, décédé célibataire le 25 janvier 1889, à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec).

Edward C. Macdonald appartenait à une famille de militaires : son arrière-grand-père avait servi sous le général James Wolfe* lors de la prise de Québec, son grand-père avait fait partie des forces britanniques au cours de la guerre d’Indépendance américaine et son père fit du service de garnison en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, et dans les Haut et Bas-Canada. On connaît mal le lieu de naissance d’Edward C. Macdonald ; on le situe diversement au Nouveau-Brunswick et dans le Haut-Canada.

Macdonald exerça une carrière d’homme d’affaires remarquablement fructueuse dans le village de Saint-Jean, où son père avait été maître de caserne. Au milieu des années 1830, il ouvrit, en association avec son frère plus jeune, Duncan, un « magasin général » et une pharmacie. Exploitant leur commerce sous la raison sociale de E. and D. Macdonald, ils acquirent une réputation de solides hommes d’affaires. Pendant plus de 50 ans, ils demeurèrent associés dans de multiples entreprises, et on les appelait dans la région « les princes marchands de Saint-Jean ». Macdonald s’était lancé en affaires à un moment propice, car le village de Saint-Jean allait connaître, dans les années 1830, un nouvel essor économique. Port d’entrée avantageusement situé sur le Richelieu, tout près des eaux navigables du lac Champlain, Saint-Jean fut relié, en 1836, à Laprairie, Bas-Canada, par le chemin à lisses de Champlain et du Saint-Laurent, le premier à fonctionner. Le canal de Chambly, en construction dans les années 1830, plaça davantage le village en relation directe avec des ports intérieurs. Les frères Macdonald mirent peu de temps à compter parmi les plus gros expéditeurs de grains de la province.

Tout en demeurant marchands, les Macdonald firent l’acquisition de valeurs immobilières, et, dans les années 1850, ils ouvrirent une banque privée. Spéculateurs, ils financèrent incontestablement bon nombre d’entreprises à Saint-Jean, entre autres, la première filature de laine de la ville, la St Johns Woollen Manufacturing Company, dont Edward C. Macdonald fut président au début des années 1870. La filature fut détruite dans l’incendie qui ravagea Saint-Jean le 18 juin 1876, rasant presque entièrement le quartier des affaires de la ville, et elle ne fut pas reconstruite.

C’est parce qu’il finança la St Johns Stone Chinaware Company que Macdonald mérite une place durable dans l’histoire de l’industrie au Canada. Première fabrique de poterie dans ce pays à mettre l’accent sur la production de la « faïence fine » pour la vaisselle, elle fut la seule à continuer ses opérations pendant un certain temps ; grâce à Macdonald, elle dura quelque 25 ans.

L’homme qui, à l’origine, prôna l’idée de fabriquer de la faïence fine à Saint-Jean fut le potier George Whitefield Farrar. Il lui manquait toutefois le capital pour lancer cet audacieux projet, et les Macdonald fournirent la plus grande part des $50 000 nécessaires. Edward C. Macdonald, qui devint le premier président de la compagnie en 1873, déclara aux actionnaires, deux ans plus tard, que la compagnie avait écoulé de façon satisfaisante une moyenne de 100 harasses par mois depuis le 28 août 1874, date du premier envoi. Tout optimisme s’avérait cependant prématuré. Le Canada connaissait une période de dépression économique et, en 1877, la première fabrique de faïence fine du pays faisait faillite. L’histoire de la compagnie aurait pu se terminer à ce moment-là si Macdonald n’avait pas décidé de l’acheter comptant. En tant que propriétaire, il engagea un nouveau gérant et introduisit des dessinateurs d’expérience, tel Philip Pointon, potier d’origine anglaise ayant travaillé antérieurement à la Cap Rouge Pottery, près de Québec. Pendant la première année où Macdonald agit en qualité de propriétaire, plus de la moitié des ouvriers à la St Johns Stone Chinaware Company provenaient du Staffordshire, en Angleterre ; ils apportèrent leur expérience et leur art traditionnel à cette industrie canadienne qui luttait pour sa survie.

La compagnie avait été fondée dans le but de fabriquer au Canada de la solide poterie en argile cuite à haute température, qui avait été produite pour la première fois dans le Staffordshire à l’époque de la régence de George IV. Ce type de poterie portait des noms variés : ironstone china, stone china (faïence) et white granite (vaisselle en grès). La faïence de bonne qualité, simple et sans ornements, constituait la plus grande partie de la production, mais on cuisait aussi une quantité considérable de faïence peinte à la main. L’une des spécialités consistait en une faïence bleue dont le matériau même était coloré. En 1880, Macdonald déposa la marque d’une cruche populaire (exécutée en bleu ou en blanc) dont les décorations moulées représentaient « un brin de fougère déployé sur chaque côté et une fleur de lis sur les faces antérieures et postérieures ». La compagnie exécuta aussi des commandes de services de table, ornés d’un monogramme, et de cadeaux de circonstance. Le commerce de vaisselle et d’articles de cabinet de toilette utilisés dans les hôtels et les établissements publics connut de l’expansion, la compagnie faisant concurrence sur une petite échelle aux importations de faïence.

Soutenue par l’argent de Macdonald et profitant de la complète liberté dont celui-ci jouissait au niveau administratif en tant que propriétaire, cette fabrique canadienne, qui fit œuvre de pionnier dans le domaine de la faïence fine, atteignit enfin le succès financier. De la compagnie en faillite qu’elle était, elle devint une entreprise jouissant d’une solide réputation de solvabilité, équipée d’une machinerie moderne et employant quelque 400 ouvriers. Cette aventure dans le domaine peu voué au succès qu’était la fabrication de la poterie, industrie reconnue comme non rentable au Canada à l’ère victorienne, donne une idée de l’acharnement clairvoyant et efficace de Macdonald en affaires. L’argent seul, même s’il pouvait assurer l’aide technique compétente, n’aurait pas suffi à faire traverser à la St Johns Stone Chinaware Company ses premières années difficiles. George Farrar avait eu la vision d’une fabrique de faïence fine à Saint-Jean, mais ce fut Macdonald qui en fit un succès commercial. À la mort de ce dernier, la compagnie demeura dans les mains de la famille jusqu’en 1896, année où elle fut vendue à un groupe de céramistes de France. En moins de deux ans, elle connaissait de nouveau la faillite.

À l’époque de sa mort, le News and Frontier Advocate sut mettre en lumière l’essentiel du personnage qu’était Edward C. Macdonald. Cet homme, qu’on ne put jamais amener à accepter des fonctions officielles – il laissa cela à son frère qui fut maire de Saint-Jean – « arrivait tôt à son bureau et [le quittait] tard [...], il n’était jamais si heureux qu’au travail [...] il laissait son entreprise à contrecœur, même pour une journée de délassement ».

Elizabeth Collard

Pour la rédaction de cette biographie, nous avons consulté les papiers de la famille Macdonald qui étaient en la possession de feu Robert Howard de Montréal.  [e. c.]

AP, St James Anglican Church (Saint-Jean-sur-Richelieu), Registers of baptisms, marriages and burials, 28 janv. 1889.— APC, MG 8, F77 ; RG 31, A1, 1861, 1871, Saint-Jean, Québec.— W. M. Ryder, Memoirs ([Saint-Jean-sur-Richelieu], 1900), 68.— Gazette, 19, 20 juin 1876, 28 janv. 1889.— La Minerve, 31 mars 1896.— Montreal Daily Witness, 19, 22 juin 1876.— News and Frontier Advocate (St Johns [Saint-Jean-sur-Richelieu]), 22 juin 1876.— County of Missisquoi and town of St. Johns directory for 1879, 1880, and 1881 [...] (Montréal, 1879).— The Eastern Townships business and farmers directory for 1888–89 [...] (St Johns, 1888).— Eastern Townships gazetteer & directory for the years 1875–76 [...] (Montréal, 1875).— The Eastern Townships gazetteer and general business directory [...] (St Johns, 1867 ; réimpr., Sherbrooke, Québec, 1967).— Illustrated atlas of the Dominion of Canada [...] (Toronto, 1881).— J.-D. Brosseau, Saint-Jean-de-Québec ; origine et développements (Saint-Jean, [1937]), 250.— Elizabeth Collard, Nineteenth-century pottery and porcelain in Canada (Montréal, 1967), 269–290.— H. H. Lambart, Two centuries of ceramics in the Richelieu valley : a documentary history, Jennifer Arcand, édit. (Ottawa, 1970), 13–16.— Elizabeth Collard, « The St. Johns Stone Chinaware Company », Antiques (New York), 110 (juill.–déc. 1976) : 800–805.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Elizabeth Collard, « MACDONALD, EDWARD C », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macdonald_edward_c_11F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/macdonald_edward_c_11F.html
Auteur de l'article:    Elizabeth Collard
Titre de l'article:    MACDONALD, EDWARD C
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    18 mars 2024