Titre original :  John Lynch, ca. 1880.
RPA photograph collection, Region of Peel Archives.

Provenance : Lien

LYNCH, JOHN, fermier, brasseur, fonctionnaire, courtier en immeubles et essayiste, né le 9 novembre 1798 à Gorham, New York, fils de David Lynch, originaire d’Irlande, décédé le 12 octobre 1884 à Brampton, Ontario.

Avec sa famille, John Lynch émigra de l’état de New York dans la région de Cornwall, Haut-Canada, en 1813. Six ans plus tard, il exploitait sa propre ferme, qu’il avait défrichée, dans le canton de Chinguacousy, sur une terre faisant maintenant partie de Brampton. En 1832, il loua sa ferme et commença une nouvelle carrière de brasseur à York (Toronto). L’année suivante, il fut nommé juge de paix, charge qu’il conserva le reste de ses jours. Après avoir passé quelques années à la ville, il retourna à sa ferme, mais, dès 1839, il s’était joint à John Scott, son voisin et beau-frère, dans une brasserie et une fabrique de potasse dans la région de Brampton. En 1859, il quitta l’entreprise et s’établit à Brampton comme courtier en immeubles et rédacteur des actes translatifs de propriété. À cette époque, il avait fait l’acquisition de plusieurs terrains municipaux, en plus du sien, à la limite du village en voie d’expansion.

À la suite de son retour à Brampton, Lynch s’impliqua dans la vie municipale de la localité. En 1852, il fut élu président du conseil du canton de Chinguacousy et, après l’érection de Brampton en village cette année-là, il remplit les fonctions de premier président du conseil municipal. L’année suivante, il aida à fonder la County of Peel Agricultural Society dont il demeura le secrétaire-trésorier de 1853 à 1869. On reconnut ses qualités de chef en 1855, en le nommant commandant de l’unité de milice locale, le 6e bataillon de Peel, dans lequel il s’éleva jusqu’au rang de lieutenant-colonel. Pendant ces décennies, Lynch participa à la campagne qui aboutit à la séparation complète du comté de Peel de celui d’York en 1866 et à l’érection de Brampton en chef-lieu du premier comté.

Bien qu’il eût peu fréquenté l’école, Lynch réussit à se faire une modeste réputation d’essayiste et de compilateur. Entre 1856 et 1858, il présenta cinq essais, qui gagnèrent des prix, dans le Journal and Transactions de la Chambre d’agriculture du Haut-Canada. Quatre de ceux-ci, modèles de recherche minutieuse et d’analyse approfondie aussi bien qu’optimiste, décrivent les méthodes de culture employées dans les comtés de Peel, de Simcoe, de Grey et de Bruce. L’autre essai, publié en 1856 et intitulé « Agriculture and its advantages as a pursuit », constitue un exemple caractéristique du battage autour de l’agriculture qui avait cours au xixe siècle. L’auteur affirme dans sa conclusion que « s’adonner à l’agriculture peut être jugé souhaitable pour la haute société ou les riches comme source de divertissement salutaire et de plaisir raisonnable ; profitable à la classe moyenne en tant que meilleure façon d’acquérir et de garder une honnête aisance ; et nécessaire aux classes inférieures car c’est le moyen d’assurer leur subsistance et à peu près la seule activité par laquelle elles puissent jamais espérer améliorer leur condition ». En 1874, il compila un annuaire du comté de Peel, animé de croquis historiques et de réminiscences personnelles. Le dernier effort littéraire d’importance de Lynch fut la publication, sous forme de brochure, d’une conférence qu’il avait prononcée à l’institut des artisans de Brampton en 1867 et intitulée Canada : its progress and its prospects [...] (1876). Elle résumait sa philosophie : le Canada est un grand pays capable de surpasser même les États-Unis sur le plan du progrès matériel, si son peuple a le courage de profiter des occasions qui lui sont offertes en si grande abondance.

Comme celle de plus d’un pionnier, la vie privée de Lynch fut marquée par des malheurs dans sa famille. Fervent catholique (il fit don du terrain où l’on construisit l’église locale), il épousa en 1832 Susan Monger, fille d’un méthodiste en vue, mais elle devait mourir prématurément, en couches, l’année suivante. En 1845, il épousa Anna McCormick, qui mourut neuf ans plus tard, lui laissant une fille en bas âge.

Sobre, respecté, rempli de la dignité authentique propre à un homme qui ne doit sa réussite qu’à lui-même, Lynch mérita une place importante au sein de la société du comté de Peel. Il fut le symbole de cette classe de pionniers dont la foi patriotique, la fierté pour leur région et l’initiative personnelle créèrent les communautés à travers les obstacles et menèrent à bien les institutions.

Douglas A. Lawr

John Lynch a écrit « Agricultural report on the county of Peel – 1853 » ; « Agriculture and its advantages as a pursuit » ; « Report of the agricultural condition and prospects of the county of Bruce » ; « Report on the industrial condition, resources, prospects, extent and boundaries of the county of Simcoe » ; et « Report of the state of agriculture, &c., in the county of Grey – 1853 » dans les vol. 1 (1856) et 2 (1858) du Haut-Canada, Board of Agriculture, Journal and Trans (Toronto). Il est également l’auteur de Canada : its progress and its prospects ; a lecture [...] for the Brampton Mechanics’ Institute on the 10th of April 1867 [...] (Brampton, Ontario, 1876), et le compilateur du Directory of the county of Peel, for 1873–4 (Brampton, 1874) ; la section sur Brampton de cet annuaire a été réimprimée en 1973.

APC, RG 68, General index, 1841–1867 : 472.— Peel County Surrogate Court (Brampton), no 873, testament de John Lynch, 14 nov. 1885 (mfm aux AO).— United Counties of York and Peel, Municipal Council, Minutes ([Toronto]), 1854.— United Counties of York, Ontario, and Peel, Municipal Council, Minutes ([Toronto]), 1852–1853.— Conservator (Brampton), 24 oct. 1884.— Canadian biog. dict., I : 711s.— Brampton’s 100th anniversary as an incorporated town, 1873–1973 (Brampton, 1973), 152–154.— W. P. Bull, From Brock to Currie : the military developments and exploits of Canadians in general and of the men of Peel in particular, 1791 to 1930 (Toronto, 1935), 207 ; From Macdonell to McGuigan : the history of the growth of the Roman Catholic Church in Upper Canada (Toronto, 1939), 283s., 388s.

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Douglas A. Lawr, « LYNCH, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/lynch_john_11F.html.

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Auteur de l'article:    Douglas A. Lawr
Titre de l'article:    LYNCH, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    21 nov. 2024