LEONARD, ELIJAH, maître de forges, né le 1er mai 1787, à Taunton, Massachusetts, fils de Samuel Leonard et de Sarah Williams ; le 13 octobre 1811, il épousa Mary (Polly) Stone, et ils eurent quatre fils et trois filles ; décédé le 18 décembre 1855 à London, Haut-Canada.
Les ancêtres d’Elijah Leonard quittèrent le pays de Galles pour le Massachusetts vers 1650. Membre de la sixième génération de la famille à travailler dans l’industrie du fer en Amérique du Nord, Leonard commença son apprentissage de forgeron chez son père, à Taunton, mais il se serait enfui avant de l’avoir terminé. Par la suite, il travailla dans plusieurs forges des environs du lac George et du lac Champlain, dans l’état de New York. Après son mariage en 1811, il s’établit dans une ferme à Syracuse, mais, peu satisfait de son travail, il s’engagea dans l’exploitation d’un fourneau pour la fonte du fer à Taberg, au nord-est de Syracuse. Plus tard, Leonard acheta un fourneau à Constantia, à la suite de quoi il fut entraîné dans un conflit juridique avec l’ancien propriétaire, « une firme de New York ». Le cas fut réglé à l’avantage de Leonard, mais le coût des poursuites le ruina et il dut se remettre à l’exploitation de sa ferme.
Vers 1829, on persuada Leonard de se joindre à l’entreprise de Joseph Van Norman*, copropriétaire des forges et de la fonderie du canton de Charlotteville, dans le Haut-Canada, près desquelles se développa le village de Normandale. Étant donné le nombre restreint de maîtres de forges dans la partie ouest de l’état de New York à cette époque de colonisation, Van Norman avait probablement connu Leonard du temps où il travaillait dans l’industrie du fer. Même si l’entreprise de Normandale connaissait la prospérité depuis plusieurs années, il semble que Van Norman ait eu besoin d’un surveillant de fourneau expérimenté. Leonard accepta le poste. En 1830, il fit un bref séjour à Syracuse avec son fils aîné Lewis pour régler la venue dans le Haut-Canada du reste de sa famille.
Situé sur la rive nord du lac Érié, à l’embouchure d’un petit ruisseau, le fourneau que Leonard faisait fonctionner était de construction simple, bien typique des modèles utilisés au xixe siècle. Fait de briques empilées et bâti à flanc de coteau, le fourneau était chargé de minerai de fer et de charbon par le haut. Une soufflerie, actionnée à l’eau, permettait d’activer la combustion du charbon. La chaleur dégagée dans le fourneau réduisait le minerai en fonte et en mâchefer qui s’écoulaient par le bas du fourneau. Selon son fils Elijah*, qui travailla avec lui et qui apprit son métier de fondeur à Normandale, la principale tâche de Leonard était de surveiller, selon un dosage exact, le mélange de minerai de fer et de charbon.
Les Leonard tentèrent bientôt de mettre sur pied leur propre fonderie. Après avoir constaté qu’une seconde entreprise du genre à Normandale n’offrait que des possibilités limitées, ils se mirent à la recherche d’un emplacement. Dans ce but, Elijah fils se rendit à Hamilton en 1834 et découvrit l’existence d’une fonderie dans la localité avoisinante d’Ancaster. Lui et son père arrêtèrent donc leur choix sur St Thomas. Le 7 mai 1834, ils s’associèrent à Philip Cady Van Brocklin (qui avait aussi travaillé à Normandale) en vue d’exploiter une fonderie à St Thomas. Pour fabriquer des objets en fer, ils ne produisirent pas de fonte en gueuse, mais l’achetèrent plutôt à Normandale pendant quelque temps. L’association fut de courte durée, et les raisons de sa dissolution, survenue le 4 septembre, demeurent obscures. Elijah fils continua l’exploitation, mais Leonard se retira manifestement à cette époque.
Après 1834, on perd pour ainsi dire la trace d’Elijah Leonard. En 1840, Elijah fils établit une nouvelle fonderie, plus grande, à London et confia celle de St Thomas à ses frères Lyman et Delos. En 1853, grâce aux efforts de son père, Elijah obtint de la Great Western Railway un contrat pour la construction de 200 wagons. Ce fut probablement la dernière transaction d’envergure à laquelle participa Leonard père avant sa mort.
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Christopher Alfred Andreae, « LEONARD, ELIJAH (1787-1855) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/leonard_elijah_1787_1855_8F.html.
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Auteur de l'article: | Christopher Alfred Andreae |
Titre de l'article: | LEONARD, ELIJAH (1787-1855) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |