LATHERN, JOHN, ministre méthodiste, auteur, rédacteur en chef et éditeur, né le 31 juillet 1831 à Newshiel près d’Alston, Cumberland, Angleterre, fils de John Lathern et de Hannah Walton ; le 20 juillet 1859, il épousa à Fredericton Mary Elizabeth Simpson (décédée en 1909), et ils eurent deux filles et un fils ; décédé le 8 janvier 1905 à Halifax.

John Lathern naquit dans un district minier proche de la frontière du Cumberland et du Northumberland. Son père, issu d’une vieille famille du Northumberland, était directeur et copropriétaire d’une mine de plomb. Au xviiie siècle et au début du xixe, le méthodisme avait exercé une puissante influence dans les agglomérations minières du nord de l’Angleterre, et les Lathern avaient été parmi les convertis. John reçut une formation à la fois piétiste et solide, conformément aux convictions religieuses et à la position sociale de sa famille. La nature de l’entreprise familiale le destinait au génie minier, mais il se sentit bientôt appelé au ministère. En 1855, il était pris à l’essai dans la Conférence wesleyenne britannique. Il proposa à la Wesleyan Methodist Missionary Society de servir en Afrique, mais on l’affecta dans l’est de l’Amérique du Nord britannique.

Pendant quatre ans, Lathern prêcha à Fredericton, dans le canton néo-écossais de Cornwallis et à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. En 1859, il fut ordonné ministre et admis au sein de la Conférence méthodiste wesleyenne de l’Amérique britannique orientale. La même année, il épousa Mary Elizabeth Simpson, fille aînée de l’imprimeur de la reine au Nouveau-Brunswick. En lui donnant un motif particulier de s’enraciner dans les Maritimes, ce mariage le fit passer, dans les faits, de l’état de missionnaire à celui d’immigrant.

Au fil des ans, Lathern exerça de nouveau son ministère à Fredericton et à Saint-Jean de même qu’en divers endroits de la Nouvelle-Écosse : Halifax, Yarmouth, Windsor, Amherst et Dartmouth. Partout, on goûtait son talent de prédicateur et de conférencier. Éloges et bulletins de nouvelles en provenance des circonscriptions ecclésiastiques insistent sur son éloquence et son savoir. Mais en dernière analyse, sa popularité reposait sur son zèle religieux et moral, son attachement à la doctrine méthodiste et sa sympathie à l’endroit des autres Églises protestantes qui embrassaient les principes de l’évangélisme. En 1905, l’historien Edward Manning Saunders*, ministre baptiste, rappela comment lui-même et Lathern avaient collaboré au cours d’un revival qui s’était tenu pendant l’hiver de 1858–1859 dans le comté de Kings, en Nouvelle-Écosse. C’est cette ouverture d’esprit qui, plus tard dans son existence, amènerait Lathern à devenir membre de l’Evangelical Alliance de Halifax, regroupement non confessionnel, et à en être président pendant un mandat.

Lathern commença tôt dans sa carrière à participer à l’administration de l’Église. Secrétaire financier de sa conférence en 1865–1866 puis de 1870 à 1872, il fut délégué à la première Conférence générale de l’Église méthodiste du Canada en 1874. La Conférence de la Nouvelle-Écosse reconnut ses compétences en l’élisant président en 1881, et de cette même année à 1894, elle en fit son représentant à cinq conférences générales. Lathern fut aussi délégué à la conférence méthodiste œcuménique de Washington en 1890 et porte-parole des méthodistes canadiens à l’assemblée quadriennale de l’Église méthodiste épiscopale en 1896 à Cleveland, dans l’Ohio. Son apport au comité qui, en 1884, mit au point le recueil d’hymnes de l’Église méthodiste du Canada mérite également d’être souligné. Le comité adopta une grande partie de ses propositions sur la structure thématique du recueil et sur le choix des hymnes.

De 1886 à 1893, Lathern fut rédacteur en chef du journal des districts de l’est du Canada, le Wesleyan. Sous sa direction, le périodique continua d’assurer la liaison entre les communautés de fidèles de cette région en publiant régulièrement des rapports sur les circonscriptions ecclésiastiques, des nouvelles de la Conférence wesleyenne britannique et de l’information sur les progrès du méthodisme dans le monde. Par souci d’éducation, Lathern y faisait aussi paraître des feuilletons édifiants, des biographies des premiers wesleyens, des rubriques littéraires et des articles historiques.

Pour la même raison, il prenait à cœur les buts et la gestion du Mount Allison Wesleyan College de Sackville, au Nouveau-Brunswick. Pendant plusieurs années, il appartint au conseil d’administration du collège, qui lui décerna en 1883 un doctorat honorifique en théologie. Lathern était convaincu que le Mount Allison Wesleyan College était le seul établissement d’enseignement supérieur que les méthodistes de l’est du Canada devaient fréquenter, et il s’opposait à Josiah Wood* et à d’autres qui voulaient qu’il n’y ait qu’un seul collège méthodiste, à Toronto. Il prêta aussi son concours à des campagnes de levée de fonds destinés à la construction de nouveaux bâtiments et à l’expansion du campus. Sa participation s’intensifia une fois que sa fille Laura Alicia se fut jointe au personnel enseignant du collège de jeunes filles de Mount Allison.

Outre ses éditoriaux et autres articles pour le Wesleyan, Lathern rédigea des opuscules et des livres sur divers sujets religieux et profanes, dont une biographie de Lemuel Allan Wilmot*, célèbre juge et homme politique méthodiste du Nouveau-Brunswick. Ses écrits renfermaient invariablement des remarques moralisatrices, et son traitement des sujets historiques appuyait sans réserve l’impérialisme britannique – moyen, selon lui, de propager la technique, le droit et les normes sociales de l’Occident aussi bien que le protestantisme évangélique. En même temps, il s’enorgueillissait particulièrement de l’apport des habitants des Maritimes à l’Empire.

À la fois en qualité de ministre du culte, d’auteur et de journaliste, John Lathern contribua fortement à la diffusion des valeurs de la piété évangélique protestante dans l’est du Canada. Défenseur de la moralité et de l’obéissance à la loi, champion de la tempérance et de l’instruction, il montra aussi, par son propre exemple, qu’éducation moderne et spiritualité intense n’étaient pas incompatibles. Quant à son admiration pour l’Empire britannique, elle venait de la conviction, prédominante chez les Anglo-Canadiens, que le Canada, en tant que dominion le plus ancien de l’Empire, avait un rôle particulier à y jouer.

Allen B. Robertson

Une photographie de John Lathern figure dans le Canadian album (Cochrane et Hopkins), 3 : 78.

Outre ses éditoriaux et autres articles dans le Wesleyan (Halifax), les travaux de Lathern comprennent : Havelock’s last campaign : a lecture [...] (Halifax, 1865) ; Cromwell, Cobden, Havelock, and the English reformers (Saint-Jean, N.-B., 1871) ; Baptisma : a threefold testimony ; water-baptism, spirit-baptism, and the baptism of fire (Charlottetown, 1877 ; 2e éd., Halifax, [1878]) et une troisième édition a paru sous le titre de Baptisma : the mode and subjects of Christian baptism (Halifax, 1879) ; Honorable Judge Wilmot, a biographical sketch (Halifax, 1880) ; « The inspiration of the Bible : a lecture », Mount Allison Wesleyan College, Theological Union, Third annual lecture and sermon, delivered June, 1881 (Halifax, 1881) ; et The Macedonian cry : a voice from the lands of Brahma and Buddha, Africa and isles of the sea, and a plea for missions (Toronto, 1884). On fait référence à ces publications dans Canadiana, 1867–1900, Répertoire de l’ICMH, et R. E. Watters, A checklist of Canadian literature and background materials, 1628–1960 [...] (2e éd., Toronto et Buffalo, N.Y., 1972).

EUC, Maritime Conference Arch. (Halifax), B99 (notices biographiques, familiales et personnelles), box 63, envelope 147 (cf. John Lathern – recueil d’hymmes).— Novascotian, 13 janv. 1905.— Provincial Wesleyan (Halifax), 19 juill., 2 août 1855.— Wesleyan, 7 janv., 9–23 déc. 1886, 9 janv., 17 févr., 10 mars 1887, 11–18 janv. 1905.— A new historical geography of England, H. C. Darby, éd. (Cambridge, Angleterre, 1973).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— Cornish, Cyclopædia of Methodism.— D. W. Johnson, History of Methodism in Eastern British America [...] ([Sackville, N.-B.], s.d.).— Reid, Mount Allison, 1.— T. W. Smith, History of the Methodist Church within the territories embraced in the late conference of Eastern British America [...] (2 vol., Halifax, 1877–1890).

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Allen B. Robertson, « LATHERN, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/lathern_john_13F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
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